Barrage sur le Nil: l'Egypte et le Soudan s'opposent au remplissage par l'Ethiopie

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukri lors d'une rencontre avec son homologue soudanais Mariam Sadiq Al-Mahdi à New York. (Twitter/@MfaEgypt)
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukri lors d'une rencontre avec son homologue soudanais Mariam Sadiq Al-Mahdi à New York. (Twitter/@MfaEgypt)
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukri lors d'une rencontre avec son homologue soudanais Mariam Sadiq Al-Mahdi à New York. (Twitter/@MfaEgypt)
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Publié le Mardi 06 juillet 2021

Barrage sur le Nil: l'Egypte et le Soudan s'opposent au remplissage par l'Ethiopie

  • Le Caire dénonce et rejette «fermement cette mesure unilatérale qui représente une violation des lois et normes internationales »
  • Le Conseil de sécurité doit se réunir jeudi à ce sujet à la demande de la Tunisie, membre non permanent au Conseil et représentant du monde arabe

LE CAIRE: L'Egypte et le Soudan ont rejeté l'initiative de l'Ethiopie d'entamer sans accord la seconde phase de remplissage de son barrage controversé sur le Nil, qui risque de faire monter la tension à l'approche d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU jeudi.

Le Grand barrage de la Renaissance (GERD), construit par l'Ethiopie en amont du Nil, est de longue date l'objet d'un conflit avec l'Egypte et le Soudan qui craignent pour leurs ressources en eau.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministre égyptien de l'Irrigation Abdel Atti a annoncé avoir été informé par Addis Abeba du début de la deuxième phase de remplissage.

Mesure «unilatérale»

En amont de la réunion du Conseil de sécurité, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri a rencontré son homologue soudanaise Mariam al-Mahdi à New York.

Dans un communiqué, ils ont exprimé leur "strict rejet" de l'initiative de remplissage du barrage par Addis Abeba et ont appelé le Conseil de sécurité à "soutenir leur position sur un accord contraignant sur le remplissage et l'exploitation du barrage".

L'Egypte rejette "fermement (cette) mesure unilatérale", a indiqué pour sa part Mohamed Abdel Aty dans un communiqué.

Le début de cette deuxième phase du remplissage "représente une violation des lois et normes internationales qui régulent les projets de construction sur des bassins partagés de rivières internationales", a-t-il dénoncé.

A Addis Abeba, le bureau du Premier ministre Abiy Ahmed et celui du ministre de l'Irrigation Seleshi Bekele n'avaient pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires de l'AFP.

Un responsable éthiopien a indiqué de son côté sous couvert de l'anonymat que le remplissage serait fait "en juillet et août". Selon l'Ethiopie, l'ajout d'eau dans le réservoir est un processus naturel en particulier pendant la saison estivale des pluies.

"Le remplissage va de pair avec la construction. Si les chutes de pluie sont telles que vous les voyez en juillet, cela a dû commencer", a-t-il ajouté.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir jeudi à ce sujet à la demande de la Tunisie, membre non permanent au Conseil et représentant du monde arabe, au nom de l'Egypte et du Soudan. L'Ethiopie est opposée à cette réunion mais devrait aussi y participer.

La France, qui préside en juillet le Conseil de sécurité, a d'ores et déjà estimé que la capacité de cette instance à trouver une solution à ce conflit était limitée alors que ce dossier est plutôt géré par l'Union africaine.

"Je ne pense pas que le Conseil de sécurité peut résoudre lui-même la question du barrage", a déclaré à des médias l'ambassadeur français à l'ONU, Nicolas de Rivière. "Nous pouvons ouvrir la porte, inviter les trois pays à la table, à exprimer leurs préoccupations, les encourager à revenir aux négociations pour trouver une solution", a-t-il ajouté.

Besoins en énergie 

L'Ethiopie, qui a dit avoir opéré la première phase de remplissage à l'été 2020, avait annoncé récemment qu'elle procéderait en juillet à la seconde phase, avec ou sans accord. Elle affirme que ce barrage est vital pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d'habitants.

Sameh Choukri avait récemment déploré que les négociations soient dans l'impasse depuis avril et accusait l'Ethiopie d'avoir "adopté une ligne intransigeante" diminuant les chances de parvenir à un accord, réclamé par Le Caire et Khartoum.

Le Soudan espère que le barrage va réguler ses crues annuelles, mais craint des effets néfastes sans accord. L'Egypte, qui dépend du fleuve à 97% pour son approvisionnement en eau, le voit comme une menace pour ses ressources.

M. Choukri avait toutefois affirmé en mai que la seconde phase de remplissage du réservoir n'affecterait pas les intérêts en eau de son pays. 

Le méga-barrage, d'une contenance totale de 74 milliards de m3 d'eau, est construit depuis 2011 dans le nord-ouest de l'Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil.

Avec une capacité de production d'électricité annoncée de près de 6.500 mégawatts, il pourrait devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique. 


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.