Africa by IncubMe: un futur pôle africain de l’innovation?

 «Les projets choisis seront pris en charge à 100% par les équipes d’IncubMe, notamment via des moyens matériels, logistiques et humains», poursuit Adel Amalou. (Fournie)
«Les projets choisis seront pris en charge à 100% par les équipes d’IncubMe, notamment via des moyens matériels, logistiques et humains», poursuit Adel Amalou. (Fournie)
Short Url
Publié le Mardi 06 juillet 2021

Africa by IncubMe: un futur pôle africain de l’innovation?

  • «L’idée de lancer ce programme était essentiellement focalisée sur le soutien de l’entrepreneuriat des jeunes et sur le fait de participer au développement de l’écosystème entrepreneurial en Algérie»
  • «Ce processus d’accompagnement sur une durée de six mois permet au candidat sélectionné de passer toutes les étapes, de l’idée à la création de l’entreprise»

PARIS: Pour pallier le manque d’incubateurs en Algérie, sept cofondateurs multidisciplinaires issus du monde de l’entrepreneuriat ont lancé IncubMe, le premier incubateur privé algérien, en 2018. Les fondateurs, essentiellement issus de la diaspora algérienne, sont des créateurs de start-up à l’étranger ou des manageurs algériens d’entreprises internationales.

Sollicité par Arab News en français, Adel Amalou, l’un des cofondateurs d’IncubMe, nous explique que «l’idée de lancer ce programme était essentiellement focalisée sur le soutien de l’entrepreneuriat des jeunes et sur le fait de participer au développement de l’écosystème entrepreneurial en Algérie». Fort de son succès, l’incubateur, soutenu par le gouvernement algérien et le ministère chargé des Start-up, lance, le 28 janvier 2021, Africa by IncubMe, un programme unique en son genre destiné au continent africain.

Prévu par les membres fondateurs pour le début de 2020, Africa by IncubMe a été retardé en raison de la pandémie de Covid-19. «Nous nous sommes positionnés dès le départ sur la création d’un incubateur panafricain», explique Adel Amalou. «Le marché algérien est très important, mais les start-up ne peuvent atteindre une croissance continue si elles se limitent au marché local, car tout marché arrive à saturation. Pour poursuivre sa croissance, toute entreprise se doit de conquérir des marchés à l’international», indique-t-il.

photo
L’incubateur algérien souhaite se positionner sur le marché continental avec le programme Africa by IncubMe. (Fournie)

Marché continental

L’incubateur algérien souhaite se positionner sur le marché continental avec le programme Africa by IncubMe. «Il existe des challenges régionaux, d’une durée limitée à trois à quatre jours. Elles rassemblent des start-up de différents pays, qui s’affrontent pour gagner des prix. Mais notre programme d’incubation, qui s’étend sur six mois, permet aux porteurs de projets de travailler sur l’ensemble du processus de développement de l’entreprise», ajoute Adel Amalou.

Ce dernier précise qu’Africa by IncubMe se décline selon deux formules: la première propose des programmes libres exprimés par les candidats. La seconde, Up innovation, présente des projets qui répondent à des problématiques exprimées par les grands groupes partenaires, auxquelles les candidats proposent des solutions intelligentes et innovantes. 

«Nous avons commencé par lancer sur notre plate-forme des appels à candidatures qui concernent des projets à l’échelle nationale et ont fait l’objet d’une sélection finale par un jury composé d’experts de haut niveau d’IncubMe», révèle Adel Amalou. «Sur 1 200 candidatures reçues d’Algérie et d’autres pays d’Afrique, 400 projets élaborés autour de différents domaines – les objets connectés, la santé, les hydrocarbures, la santé, la fintech ou l’agritech – ont été présentés lors de la première étape.» Le cofondateur d’IncubMe précise que la sélection finale, effectuée en concertation avec les partenaires du programme, a permis à vingt-deux start-up d’intégrer le programme Africa by IncubMe.

«Les projets choisis seront pris en charge à 100% par les équipes d’IncubMe, notamment via des moyens matériels, logistiques et humains», poursuit Adel Amalou. «Les idées des candidats retenus doivent correspondre aux besoins des entreprises partenaires du programme, car la commercialisation des produits et des services proposés sont assurés par les partenaires qui leur ouvrent leurs marchés», souligne-t-il.

Enfin, les fondateurs de l’entreprise précisent que l’incubation se déroulera en Algérie, avec une prise en charge intégrale de l’incubateur en matière de billetterie, d’hébergement, de coaching et de tutorat. Elle durera six mois.  

«Nos équipes revoient les projets afin d’étudier les failles et les erreurs de parcours comme les fonctionnalités, les aspects juridiques, les techniques et les technologies à retenir», nous explique le cofondateur. «Nous établissons par la suite les stratégies commerciale et de communication, puis nous organisons des séances de coworking et des master class. Ces étapes importantes permettront aux candidats de présenter les projets aux investisseurs potentiels», ajoute-t-il.

Répondant à une question sur la valeur ajoutée de ce programme, Adel Amalou affirme que l’efficacité de l’accompagnement des porteurs de projets consiste dans le fait que chaque candidat dispose d’un coach qui lui est totalement dédié. «Ce processus d’accompagnement sur une durée de six mois permet au candidat sélectionné de passer toutes les étapes, de l’idée à la création de l’entreprise. Nous sommes très satisfaits de la qualité et des résultats de nos candidats, qui arrivent à conclure de bons contrats avec des groupes algériens et des multinationales», se réjouit-il.

photo
Africa by IncubMe se décline selon deux formules: proposer des programmes libres exprimés par les candidats et présenter des projets qui répondent à des problématiques exprimées par les grands groupes partenaires. (Fournie)

 

Pôle africain de l’innovation

Africa by IncubMe, le programme d’incubation panafricain des start-up, permettra-t-il de faire de l’Algérie un véritable pôle africain de l’innovation? Selon de nombreux spécialistes, le continent africain, qui connaît une véritable dynamique dans les secteurs technologiques innovants, dispose d’un énorme potentiel de développement dans l’économie numérique. «Les Africains sont très connectés et très brillants pour accélérer le développement du continent. Nous nous engageons à fédérer les énergies, à jumeler les idées et les compétences de tous les pays dans un lieu commun afin de développer l’écosystème de nos start-up», confie Adel Amalou à Arab News en français

IncubMe travaille avec de nombreux pays comme la Tunisie, le Cameroun, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Togo. «Ce travail unique sera suivi par une équipe technique qui filmera toutes les étapes d’accompagnement des projets sélectionnés sur une période de six mois. Il fera l’objet d’un programme qui sera diffusé à la télévision algérienne et dans d’autres pays d’Afrique», précise Adel Amalou. «L’objectif de cette opération est de donner de l’espoir à la jeunesse africaine, notamment à celle qui rêve d’immigration, de pouvoir croire en son potentiel pour construire des projets dans son pays d’origine», ajoute-t-il.

 

photo
Pour répondre aux attentes de la diaspora algérienne à l’étranger, l’incubateur algérien est désormais présent en France et au Canada à travers IncubMe France au sein de l’université Jean Moulin Lyon 3 et du Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal (CEIM). (Fournie)

«Demande pressante»

Pour répondre aux attentes de la diaspora algérienne à l’étranger, l’incubateur algérien est désormais présent en France et au Canada à travers IncubMe France au sein de l’université Jean Moulin Lyon 3 et du Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal (CEIM). «Nous recevions beaucoup de demandes de la part de notre diaspora, notamment de ceux qui ont poursuivi leurs études en post-graduation dans les universités françaises et canadiennes et qui avaient l’envie d’entreprendre, mais qui se sont trouvés devant un dilemme: concilier cette envie d’entreprendre en Algérie sans perdre ce qu’ils avaient construit dans leurs pays d’accueil. Pour répondre à cette demande pressante, IncubMe s’est implanté en France et au Canada», explique Adel Amalou.

«Le programme Africa by IncubeMe, établi sur une période de trois ans, concernera dans un premier temps l’Afrique et ciblera, dans un second temps, le Moyen-Orient et le bassin méditerranéen», déclare-t-il à Arab News en français, tout en précisant que l’Algérie a tous les atouts pour incarner un pôle d’innovation, de l’entrepreneuriat et de développement des start-up pour les jeunes en Afrique.


Turquie: Erdogan rejette les appels de Washington à rompre les liens avec le Hamas

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (Photo, AFP).
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (Photo, AFP).
Short Url
  • Le chef de l'Etat turc a plusieurs fois qualifié Israël d'«Etat terroriste»
  • Les Etats-Unis, a précisé M. Nelson, n'ont pas détecté de flux financiers en direction du Hamas via la Turquie

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a opposé samedi une fin de non-recevoir aux appels de l'administration américaine pressant la Turquie de rompre ses liens avec le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et de l'intelligence financière, Brian Nelson, a fait part de la "profonde" inquiétude de Washington au regard des liens entretenus par Ankara avec le Hamas, lors d'une visite cette semaine en Turquie.

Les Etats-Unis, a précisé M. Nelson, n'ont pas détecté de flux financiers en direction du Hamas via la Turquie depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre, qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils.

Mais il a souligné qu'Ankara avait aidé le Hamas à accéder à des financements par le passé et a appelé la Turquie à sévir contre de potentiels futurs transferts de fonds.

Samedi, le président Erdogan a rappelé que Washington n'ignorait pas que la Turquie, à l'inverse des Etats-Unis, ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste.

"Tout d'abord, le Hamas est une réalité en Palestine, c'est un parti politique là-bas, qui s'est présenté aux élections en tant que parti politique et les a gagnées", a-t-il déclaré dans un texte publié par ses services.

"Nous élaborons et concevons notre politique étrangère à Ankara uniquement en fonctions des intérêts de la Turquie et des attentes de notre peuple", a-t-il poursuivi.

"Je suis certain que nos interlocuteurs reconnaissent les efforts constants et équilibrés de la politique étrangère de la Turquie dans de tels crises humanitaires et conflits", a-t-il ajouté.

Etat terroriste 

L'armée israélienne bombardait samedi la bande de Gaza pour une deuxième journée consécutive depuis l'expiration d'une trêve avec le Hamas qui a permis la libération d'une centaine d'otages en échange de celle de 240 prisonniers palestiniens ainsi que l'accélération de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

En représailles à l'attaque du 7 octobre, Israël a mené des bombardements dévastateurs contre le territoire palestinien et lancé le 27 octobre une offensive terrestre. D'après le gouvernement du Hamas, plus de 15.000 personnes, dont plus de 6.150 de moins de 18 ans, ont péri dans les frappes israéliennes depuis le 7 octobre.

Fervent défenseur de la cause palestinienne, le président turc a pris fait et cause pour le Hamas à mesure que le nombre de victimes palestiniennes de la bande de Gaza augmentait.

Le chef de l'Etat turc a plusieurs fois qualifié Israël d'"Etat terroriste", estimant que le Hamas était un "groupe de libérateurs qui protègent leur terre".

M. Erdogan, qui a qualifié le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de "boucher de Gaza", a brandi la menace de poursuites judiciaires internationales contre lui.

"Nous attendons que ces auteurs de génocide, ces bouchers de Gaza pris en flagrant délit, spécialement Netanyahou, reçoivent le juste châtiment", a lancé samedi le président turc.

Israël avait retiré fin octobre tous ses diplomates en Turquie après une diatribe de M. Erdogan, qui a accusé Israël de commettre "des crimes de guerre".


A Khan Younès sous les bombes, partir en courant sans savoir vers où

Les habitants du complexe résidentiel Hamad Town, financé par le Qatar, à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, transportent certaines de leurs affaires alors qu'ils fuient leur domicile après une frappe israélienne, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
Les habitants du complexe résidentiel Hamad Town, financé par le Qatar, à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, transportent certaines de leurs affaires alors qu'ils fuient leur domicile après une frappe israélienne, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
Short Url
  • Les Israéliens «nous disaient la ville de Gaza est une zone de guerre; maintenant, c'est Khan Younès, la zone de guerre, on va où maintenant? dans la mer?»
  • Samedi vers midi, soit une heure avant les frappes, l'armée israélienne a envoyé aux propriétaires d'appartements des SMS

KHAN YOUNÉS: C'était le dernier quartier flambant neuf de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Samedi, une partie de "la ville Hamad" est partie en fumée et les déplacés qui s'y étaient réfugiés n'ont eu que quelques minutes pour partir en courant.

"Au moins, on s'en est sortis", raconte à l'AFP Nader Abou Warda, 26 ans, qui se demande comment il est encore en vie, après cinq raids aériens israéliens en moins de deux minutes sur cet ensemble de 3.000 logements financés par le Qatar et inaugurés en 2016.

Six immeubles beiges et jaunes, des jardins ainsi qu'une mosquée se dressaient ici. Ne restent désormais qu'un immense nuage de fumée noire, le vrombissement entêtant des avions et les cris de gens à peine visibles tant la fumée et la poussière emplissent tout, qui hurlent "Au secours!" ou "Ambulance!".

Des dizaines de personnes courent le plus vite possible pour échapper aux éclats des bombes et aux débris de verre ou des panneaux solaires soufflés par les bombes tombées du ciel.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, "des centaines de familles déplacées" avaient trouvé refuge dans la "ville Hamad" --nommée en l'honneur de l'ancien émir du Qatar Hamad ben Khalifa al-Thani, porteur du projet-- qui faisait la fierté de ses habitants avec ses échoppes, ses écoles et ses allées tracées au cordeau.

De «bloc» en «bloc»

Samedi vers midi, soit une heure avant les frappes, l'armée israélienne a envoyé aux propriétaires d'appartements des SMS leur ordonnant d'évacuer "immédiatement".

Depuis la reprise vendredi, après une semaine de trêve, de la guerre entre le Hamas et Israël, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement palestinien en Israël, l'armée israélienne assure avoir mis en place un nouveau système pour limiter les pertes civiles.

Elle a découpé le petit territoire surpeuplé de la bande de Gaza en 2.300 "blocs" --qui ne correspondent pas exactement aux frontières des quartiers et des villes-- et somme désormais par SMS les habitants des blocs visés d'évacuer avant ses frappes.

Celles-ci doivent selon elle "éliminer" le Hamas, qui a selon les autorités israéliennes tué quelque 1.200 personnes, en majorité des civils, le 7 octobre.

Mais, note Ocha, le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU, "l'endroit vers lequel évacuer n'est pas indiqué", alors que les frappes venues des airs, du sol et de la mer ont déjà fait plus de 15.000 morts dans la bande de Gaza, selon le gouvernement du Hamas.

Surtout, raconte à l'AFP Ibrahim al-Jamal, fonctionnaire quadragénaire, "je n'ai pas internet, pas d'électricité et même pas la radio pour connaître les informations, donc je n'ai jamais vu cette carte" identifiant les blocs.

"Beaucoup de Gazaouis n'en ont jamais entendu parler et peu leur importe, puisque les bombardements ont lieu partout", martèle-t-il.

Selon les ONG, les plus vulnérables sont les 1,8 million de déplacés --soit près de 80% des Gazaouis-- partis sans téléphones, chargeurs ou batteries. Qui, en plus, changent régulièrement de "bloc" et doivent se contenter des tracts largués par avion, impossibles à voir depuis l'intérieur d'un appartement.

«Aller où?»

Egalement déplacés, Nader Abou Warda, sa femme et ses trois enfants, étaient samedi dans l'appartement d'un ami à Hamad, où ils sont installés depuis qu'ils ont quitté Jabaliya, près de la ville de Gaza, au début de la guerre.

Les Israéliens "nous disaient la ville de Gaza est une zone de guerre; maintenant, c'est Khan Younès, la zone de guerre, on va où maintenant? dans la mer? Nos enfants, on va les faire dormir où?" s'emporte-t-il.

"Hier, ils disaient +évacuez l'est de Khan Younès+. Aujourd'hui, ils disent +évacuez l'ouest+", affirme-t-il.

Comme lui, Mohammed Foura a été prévenu par les habitants des autres tours de la ville Hamad. "Ils nous ont dit par la fenêtre +sortez, sortez+", racontait-il à l'AFPTV une demi-heure avant les frappes, au milieu de familles entassant quelques affaires dans des voitures ou d'énormes baluchons.

"Ils nous jettent dans les rues en plein décembre, dans le froid", s'insurge ce Palestinien de 21 ans, également déplacé de la ville de Gaza. "Ils nous disent d'aller à Rafah mais là-bas, il n'y a plus aucune place dans les abris".

Surtout, une fois à Rafah, impossible de pousser plus au sud. Après, c'est l'Egypte, dont les portes sont fermées aux Gazaouis, bloqués dans les autres directions par le "siège complet" d'Israël.


Syrie: Quatre combattants tués par des frappes israéliennes

Les Gardiens de la révolution paramilitaires iraniens ont déclaré sur leur site Internet que deux de leurs forces stationnées en Syrie avaient été tuées lors d’une frappe aérienne israélienne samedi (Photo, AP).
Les Gardiens de la révolution paramilitaires iraniens ont déclaré sur leur site Internet que deux de leurs forces stationnées en Syrie avaient été tuées lors d’une frappe aérienne israélienne samedi (Photo, AP).
Short Url
  • Israël a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie voisine depuis le début en 2011 de la guerre civile dans ce pays
  • Elle n'a cependant pas précisé où et quand ces deux personnes avaient été tués en Syrie

BEYROUTH: Quatre combattants, dont deux membres des Gardiens de la Révolution iraniens, ont été tués samedi près de Damas dans des frappes israéliennes contre des sites appartenant au Hezbollah libanais, a indiqué à l'AFP l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les frappes ont eu lieu moins de 24 heures après la fin de la trêve entre le mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah, et Israël.

"Deux Syriens combattant pour le Hezbollah et deux officiers des Gardiens de la Révolution iraniens (l'armée idéologique de l'Iran, ndlr) ont été tués dans des frappes aériennes israéliennes sur des sites du Hezbollah près de Sayyida Zeinab", a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

"Les deux officiers, qui ont succombé à leurs blessures, étaient la cible des Israéliens qui les ont visés immédiatement après leur arrivée au site du Hezbollah", a déclaré M. Abdel Rahmane, ajoutant que cinq autres combattants ont été blessés dans les frappes.

L'agence officielle des Gardiens de la Révolution, Sepah News, avait déclaré plus tôt qu'Israël avait tué deux membres des Gardiens, "Mohammed Ali Ataei Shoorcheh et Panah Taghizadeh", qui menaient une "mission de conseil" en Syrie, dont le régime est allié de Téhéran.

Multiplication des attaques israéliennes 

Elle n'a cependant pas précisé où et quand ces deux personnes avaient été tués en Syrie.

Interrogée sur ces frappes par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.

Israël a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie voisine depuis le début en 2011 de la guerre civile dans ce pays, ciblant des positions de l'armée syrienne et des groupes affiliés à l'Iran, tel que le Hezbollah.

Ces frappes se sont multipliées depuis le début le 7 octobre de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste sur le sol israélien.

Le ministère syrien de la Défense a également affirmé qu'Israël avait mené des frappes près de la capitale syrienne, et un journaliste de l'AFP à Damas a fait état de bruits de bombardements.

"Vers 01H35 (22H35 GMT) aujourd'hui (samedi), l'ennemi israélien a mené une attaque aérienne depuis le Golan syrien occupé, visant certains points près de la ville de Damas", a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué, sans faire état de victimes.

Le 8 novembre, trois combattants du Hezbollah avaient été tués dans des frappes israéliennes contre des positions du parti près de Damas, selon l'OSDH.

Le 26 novembre, l'aéroport de Damas avait de nouveau été la cible de frappes aériennes israéliennes qui l'avaient mis hors d'usage, quelques heures après une reprise des vols, suspendus jusqu'alors à la suite d'attaques similaires en octobre.

Israël commente rarement ses opérations en Syrie mais dit vouloir empêcher l'Iran, son ennemi juré, de s'implanter à ses portes.