Face au «tsunami» du Covid en Tunisie, des hôpitaux débordés

Le nombre quotidien de décès a atteint les 20 dont des enfants à Kairouan, où les rues sont presque désertes, les souks et les commerces fermés.(AFP)
Le nombre quotidien de décès a atteint les 20 dont des enfants à Kairouan, où les rues sont presque désertes, les souks et les commerces fermés.(AFP)
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Publié le Mardi 06 juillet 2021

Face au «tsunami» du Covid en Tunisie, des hôpitaux débordés

  • Des corps sont restés jusqu'à 24 heures dans les chambres, par manque de personnel pour les emmener dans une morgue, déjà pleine
  • Les hôpitaux de campagne mis en place ces derniers mois, ne suffisent plus: 92% des lits de réanimation dans le public sont actuellement occupés et ceux de la capitale sont pleins

KAIROUAN : Afflux de patients, corps laissés des heures au milieu des malades faute de place à la morgue, manque de personnel: en Tunisie, des hôpitaux commencent à être débordés face à la propagation du Covid-19, qui atteint des niveaux inédits.

L'hôpital Ibn Jazzar de la région confinée de Kairouan (centre) a eu un tel afflux de patients que "certains d'entre eux meurent sans qu'on s'en rende compte", déplore une infirmière, Imen Fteiti.

Des corps sont restés jusqu'à 24 heures dans les chambres, par manque de personnel pour les emmener dans une morgue, déjà pleine.

Mohamed Misaroui, un habitant de Kairouan, raconte à l'AFP avoir laissé son épouse à l'hôpital avec sa mère malade "car elle n'est pas autonome et il n'y a pas d'infirmières, alors que faire?". 

La Tunisie enregistre un nombre de décès quotidiens sans précédent depuis le début de la pandémie il y a un an et demi, portant le bilan à plus de 15 000 morts pour 12 millions d'habitants, et plus de 600 personnes sont actuellement en réanimation. Le nombre officiel de cas total dépasse les 445 000.

Les hôpitaux de campagne mis en place ces derniers mois, ne suffisent plus: 92% des lits de réanimation dans le public sont actuellement occupés et ceux de la capitale sont pleins.

Face à cette vague assimilée à un "tsunami", les autorités ont confiné six gouvernorats où le taux de propagation du virus est particulièrement élevé, dont Kairouan.

Médecins, infirmiers et ONG ont lancé un cri d'alarme à Kairouan. Une cagnotte en ligne a été organisée.

"Il y a un manque d'appareils d'oxygène, et on est arrivés à un stade où on ne sait plus qui secourir en premier", regrette Imen Fteiti.

Personnel épuisé 

La consommation quotidienne d'oxygène a atteint un niveau de 5 500 litres par jour, contre 400 à 500 avant le début du nouveau pic il y a deux semaines, selon l'administration régionale de la santé à Kairouan. 

Dans cette région marginalisée, les établissements de santé, publics et privés confondus, ne comptent que 45 lits de réanimation et 250 appareils d'oxygène, selon les autorités sanitaires. Une salle omnisports a été convertie en hôpital.

A l'établissement Ibn Jazzar, il y a trois infirmiers pour 35 personnes atteintes du Covid.

"On commence tôt le matin et on ne sait pas quand on termine", indique à l'AFP Imen Fteiti. 

Sa journée débute par les malades allongés par terre dans les couloirs, à défaut d'avoir trouvé de lit.

Eprouvée, elle reste marquée par une jeune fille qui l'a suppliée de prendre en charge son père car elle venait de perdre sa mère du Covid. "Malheureusement il est mort" lui aussi.

Le nombre quotidien de décès a atteint les 20 dont des enfants à Kairouan, où les rues sont presque désertes, les souks et les commerces fermés.

"La situation était très délicate, et les lits de réanimation saturés", reconnaît le directeur régional de la santé, Mohamed Rouiss.

Plages bouclées 

Les hôpitaux des gouvernorats voisins ont été mobilisés pour répartir les patients, "mais aujourd'hui la situation est compliquée car ces hôpitaux, à leur tour, sont débordés", indique M. Rouiss.

Sousse, ville balnéaire à 60 km de là, a aussi été placée en confinement total, et les services de sécurité ont interdit l'accès à la principale plage.

Le bandeau de sable blanc piqué de parasols est vide, augurant d'une seconde saison catastrophique pour le tourisme, poumon de l'économie tunisienne.

A Tunis comme dans les régions défavorisées de Béja ou Jendouba (nord-ouest), des hôpitaux peinent également à faire face à l'afflux de malades, selon des vidéos diffusées par des médias locaux et sur les réseaux sociaux.

Pour Slah Soui, médecin réanimateur du deuxième plus grand hôpital de Kairouan, les "Aghlabides",  la situation sanitaire désastreuse s'explique par "l'imprudence et le non-respect des règles de distanciation physique" mais aussi par "un niveau trop bas de vaccinations".

Pénurie de doses, absence de sensibilisation: sur 593.000 habitants de Kairouan, seulement 95 000 sont inscrits pour se faire vacciner, dont la moitié a eu au moins une dose. A l'échelle du pays, c'est 575.000 personnes qui ont eu deux doses...environ 4% de la population.


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
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  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».