Beirut Narratives: «Une installation urbaine de mots pour témoigner de l’explosion »

Des fragments ont été installés sur des bâtiments détruits tel le bâtiment baptisé «Gholam», actuellement en cours de reconstruction. (Fournie)
Des fragments ont été installés sur des bâtiments détruits tel le bâtiment baptisé «Gholam», actuellement en cours de reconstruction. (Fournie)
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

Beirut Narratives: «Une installation urbaine de mots pour témoigner de l’explosion »

  • Tous les 4 du mois, à la date de l’explosion, une nouvelle installation est mise en place sur un immeuble de la capitale
  • Une installation urbaine qui joue le rôle d’un tissu commémoratif

BEYROUTH: Né vingt jours après la double explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, Beirut Narratives est un concept qui appelle les Libanais et plus particulièrement les habitants de Beyrouth à rédiger leurs témoignages en arabe, en français ou en anglais. Des photos ainsi que des dessins d'enfants décrivant leurs expériences personnelles peuvent également être envoyés afin de les réunir autour d’un projet commémoratif sous forme d’installation urbaine.

«Dans un premier temps, nous avons demandé à notre entourage de partager leurs témoignages à propos du 4 août. De fil en aiguille, nous avons contacté des personnes que l’on ne connaissait pas et qui ont accepté de participer afin de décrire ce qu’ils avaient ressenti comme un moyen de mettre en lumière les émotions et réflexions de ceux qui désiraient s’exprimer», déclare Céline Stephan, architecte, cofondatrice d'Architecture et Mécanismes et initiatrice du projet.  

«Que ce soit de près ou de loin, nous avons tous vécu l’explosion de façon singulière; résidents, personnels de santé, expatriés, personnes de différentes tranches d'âge, différentes origines. L'histoire de chacun compte et il était important pour nous de pousser les gens à continuer à agir, pour ne pas sombrer dans l’amnésie habituelle», ajoute la jeune architecte.

«La première phase du projet est une installation urbaine qui se scinde en plusieurs fragments placés à différents endroits, avant de fusionner en un tissu surdimensionné. Son contenu principal est constitué de mots et de phrases choisis parmi les témoignages que nous avons recueillis ainsi que d'autres formes d'art visuel: illustrations, peintures, collages, dessins ou croquis inspirés par l'explosion. Les gens sont invités à compléter ce contenu à chaque fois qu'il est placé quelque part en envoyant leurs témoignages et illustrations dans la boîte aux lettres commune», précise Céline Stepan. Les histoires des uns et des autres sont intégrées à mesure qu’elles sont reçues et cousues aux fragments existants.

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Des témoignages cousus les uns sur les autres ou sur des illustrations sont brodés à l'aide de tissus blancs découpés dans des tee-shirts recyclés. (Fournie)

 

Le cheminement d’une réflexion

«Au-delà de la reproduction de ces textes sur les façades des immeubles, nous les avons d’abord analysés puis décortiqués selon différents paramètres (descriptions, émotions et réflexions). Les mots et phrases choisis sont pulvérisés, à l'aide d'une légende de code couleur, sur des toiles de jute de différentes dimensions qui constituent des modules (selon leur longueur)», explique Céline.

Les toiles relevant du même type de témoignage sont cousues à l'aide d'un fil de plastique de ligne de pêche, la même technique utilisée par les travailleurs de la santé pour coudre les blessures des gens. Des témoignages cousus les uns sur les autres ou sur des illustrations sont brodés à l'aide de tissus blancs découpés dans des tee-shirts recyclés.

Ainsi de nombreuses toiles – appelées «fragments» par les architectes – sont placées horizontalement sur le sol ou accrochées sur les façades des bâtiments, notamment les bâtiments en cours de reconstruction. «Agissant comme des tapisseries ou des panneaux d'affichage, ces fragments donnent une puissance de parole silencieuse, et guérissent lentement la ville et son tissu urbain en cousant les récits les uns aux autres. Le but n’est autre que d'unifier des voix inconnues et de construire un projet national intégrant les résidents ainsi que les enfants, les illustrateurs et les artistes établis», précise Céline Stephan.

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Le projet est en constante évolution. (Fournie)

Le projet est en constante évolution. Le premier fragment a été placé sur le bâtiment dans lequel habitait Krystel el-Adem, jeune femme de 36 ans qui a perdu la vie le 4 août. Il contient les mots de son père mais aussi d’autres témoignages, émouvants et réfléchis. Un fragment a également été placé sur le bâtiment dans lequel vivait Élias el-Khoury, jeune garçon de 15 ans qui a perdu la vie à la suite de ces blessures alors qu’il était dans sa chambre à coucher.

Des fragments ont été installés sur des bâtiments détruits tel le bâtiment baptisé «Gholam», actuellement en cours de reconstruction. «Aujourd’hui 5 juillet, nous installons plusieurs fragments sur différents immeubles à la fois très touchés et très proches du port», décrit Céline.

«L'intention est de renforcer notre conscience collective et de faire en sorte que l'installation urbaine commence d'abord à “grandir” localement avant de se développer sur différents bâtiments afin de s’intégrer au tissu urbain. Il est aussi très important pour nous de rendre les récits de ces gens plus visibles, et surtout, de faire qu’ils ne soient pas oubliés. Cette installation joue le rôle d’un tissu commémoratif», conclut la jeune architecte.


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.