Explosion à Beyrouth: rassemblement des familles à un mois du 1er anniversaire

Le port de Beyrouth le 27 mai 2021 (Photo, AFP)
Le port de Beyrouth le 27 mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 04 juillet 2021

Explosion à Beyrouth: rassemblement des familles à un mois du 1er anniversaire

Le port de Beyrouth le 27 mai 2021 (Photo, AFP)
  • Rassemblés face au port de Beyrouth, quelques dizaines de proches des victimes de l'explosion du 4 août ont commémoré dimanche les 11 mois du drame
  • La gigantesque déflagration au port avait fait plus de 200 morts et 6 500 blessés, dévastant la moitié de la capitale

BEYROUTH: Rassemblés face au port de Beyrouth, quelques dizaines de proches des victimes de l'explosion du 4 août ont commémoré dimanche les 11 mois du drame, exprimant leur amertume face à une enquête qui piétine toujours. 

La gigantesque déflagration au port avait fait plus de 200 morts et 6 500 blessés, dévastant la moitié de la capitale. Elle avait été déclenchée par un incendie dans un entrepôt abritant des tonnes de nitrate d'ammonium, stockées depuis des années « sans mesures de précaution » de l'aveu même des autorités. 

Dimanche, à une entrée du port de Beyrouth, plusieurs dizaines de personnes, dont les épouses, les parents et les enfants des victimes, se sont rassemblées comme ils ont l'habitude de le faire chaque mois depuis près d'un an, a constaté un photographe. 

Certaines femmes tenaient dans les mains des portraits de proches décédés. D'autres photos de victimes ont été accrochées à des cordes tirées entre des poteaux sur le trottoir. 

« Les femmes et les enfants des martyrs du port de Beyrouth vous demandent de nous rendre justice », pouvait-on lire sur une banderole brandie par un adolescent et une fillette. 

Raghida al-Zein, 47 ans, mère de trois enfants, a perdu son époux Ali. « Nos sentiments sont indescriptibles, j'ai perdu le pilier de la maison, un ami, on a perdu ce qui faisait notre vie », dit-elle lasse, avant de fustiger les dirigeants sans « conscience ». 

Près d'un an après le drame, l'enquête n'a toujours pas rendu ses conclusions publiques. 

Le juge d'instruction a annoncé vendredi son intention d'interroger le Premier ministre démissionnaire Hassan Diab, qui a été inculpé, tout en préparant le terrain en vue des inculpations de quatre anciens ministres et de responsables sécuritaires. 

« L'immunité des ministres n'a pas pour but de cacher leurs crimes. N'empêchez pas le juge d'instruction de les poursuivre », pouvait-on lire sur une bannière. 

Ibrahim Hteit, porte-parole d'une association de familles de victimes, a lui-même perdu son frère Sarwat, et reste engagé pour connaître « la vérité ». 

« Nous vivons dans un pays tenu par des gangs, on lutte sur tous les fronts », lâche-t-il. 

C'est toute la République qui était au courant des dangers que posait la cargaison de nitrate d'ammonium, du président Michel Aoun à M. Diab, des membres de son gouvernement mais aussi des responsables des services de sécurité, selon des courriers officiels. 

Elias Tanios Maalouf, militaire à la retraite, a perdu son fils, un soldat qui était à l'entrée du port. Il fustige « un pouvoir corrompu et criminel » mais dit placer ses espoirs en la justice. 


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.