Liban: pénuries de «centaines de médicaments» avertissent les importateurs

Un homme devant la vitrine d'une pharmacie gérée par une ONG au Sud du Liban. (AFP)
Un homme devant la vitrine d'une pharmacie gérée par une ONG au Sud du Liban. (AFP)
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Publié le Dimanche 04 juillet 2021

Liban: pénuries de «centaines de médicaments» avertissent les importateurs

  • Les pénuries en tout genre se multiplient au Liban et les autorités, à court de devises étrangères, cherchent à revoir leur système de subventions qui permettait de juguler le prix des importations, le pays traversant selon la Banque mondiale une des pire
  • Les hôpitaux sont confrontés à des pénuries, et leurs stocks de carburant ne suffisent qu'à couvrir deux jours d'électricité, contre deux semaines en temps normal, a averti le chef du syndicat des hôpitaux privés

BEYROUTH: Le syndicat des importateurs de médicaments au Liban a tiré la sonnette d'alarme dimanche sur des ruptures de stock touchant des "centaines" de produits, alors que l'effondrement économique et la crise monétaire ont frappé de plein fouet le secteur de la santé. 

Les pénuries en tout genre se multiplient au Liban et les autorités, à court de devises étrangères, cherchent à revoir leur système de subventions qui permettait de juguler le prix des importations, le pays traversant selon la Banque mondiale une des pires crises économiques au monde depuis 1850. 

"Les importations sont quasiment à l'arrêt depuis plus d'un mois", a mis en garde dans un communiqué le syndicat, expliquant que c'était en raison d'impayés depuis décembre dépassant les 600 millions de dollars que la Banque centrale n'a jamais versés aux fournisseurs étrangers, mais aussi l'absence de nouvelles lignes de crédit. 

Par conséquent "les compagnies importatrices sont en rupture de stock pour des centaines de médicaments essentiels utilisés dans le traitement de maladies chroniques ou graves", déplore le syndicat. 

"Des centaines d'autres médicaments seront en ruptures de stock d'ici la fin juillet si les importations ne reprennent pas dans les plus brefs délais". 

Les médicaments déjà touchés par des pénuries concernent le diabète, les maladies cardiaques ou la tension artérielle, mais aussi certains cancers ou la sclérose en plaques, indique à l'AFP le président du Syndicat Karim Gebara. 

"D'ici fin juillet, la situation sera catastrophique", a-t-il mis en garde, précisant que "des centaines de milliers de patients" risquaient de ne plus avoir leurs médicaments. 

Lors d'une réunion jeudi, le président Michel Aoun, les ministres concernés et le gouverneur de la Banque centrale se sont mis d'accord pour "poursuivre les subventions des médicaments et des fournitures médicales", même si les produits subventionnés seraient sélectionnés selon les priorités établies par le ministère de la Santé. 

En pleine dépréciation de la livre libanaise, cela signifie concrètement qu'une certaine somme en dollar continuera d'être allouée par la Banque du Liban pour garantir aux importateurs l'obtention de devises étrangères à un taux plus avantageux que celui du marché noir, et limiter ainsi une hausse des prix. 

M. Gebara a précisé que la Banque du Liban doit tenir la semaine prochaine une réunion concernant ce mécanisme. 

Délestage électrique 

Le Liban connaît depuis un mois des pénuries de carburant et les files d'attente s'allongent devant les stations-service. Les subventions allouées ont été réduites fin juin, provoquant une hausse de 55% des prix à la pompe. 

Le manque de carburant touche aussi la production électrique et les délestages dépassent les 20 heures par jour. Les générateurs privés sont sous pression, tout en étant limités en carburant. 

Les hôpitaux sont également confrontés à des pénuries, et leurs stocks de carburant ne suffisent qu'à couvrir deux jours d'électricité, contre deux semaines en temps normal, a averti le chef du syndicat des hôpitaux privés Sleimane Haroun, cité dimanche par le quotidien panarabe Asharq Al-Awsat. 

"Pour la plupart des hôpitaux au Liban, la principale préoccupation n'est pas le variant Delta (du coronavirus) ni le manque de médicaments, mais c'est l'électricité", a tweeté samedi le directeur directeur de l'hôpital public Rafic Hariri, Firass Abiad. 

"Sans électricité, les appareils médicaux ne fonctionneront pas. Les vieux générateurs ne peuvent pas être branchés en continu. Quand ils tomberont en panne, des vies seront en danger". 


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com