L'ambassadrice française rappelle que le monde n’a pas créé la crise au Liban

Anne Grillo, l'ambassadrice de France au Liban (Photo, Twitter)
Anne Grillo, l'ambassadrice de France au Liban (Photo, Twitter)
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

L'ambassadrice française rappelle que le monde n’a pas créé la crise au Liban

  • La réaction de l'ambassadrice Anne Grillo survient après que le Premier ministre par intérim Hassan Diab ait accusé la communauté internationale de «punir les Libanais»
  • Les accusations de Diab reprennent celles qui ponctuaient le discours prononcé lundi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah

BEYROUTH : Anne Grillo, l'ambassadrice de la France au Liban, a déclaré mardi que la responsabilité de la crise dans le pays repose entièrement sur les figures que se succèdent au pouvoir depuis des années. La diplomate réagissait aux propos du Premier ministre par intérim Hassan Diab, qui venait d’accuser la communauté internationale de «punir les Libanais et de tourner le dos au Liban, et qui exerce une pression parallèle et assiège le pays».

L’ambassadrice a fait remarquer que «la situation actuelle au Liban est le résultat d'une mauvaise gestion de la part des responsables successifs qui commettent toujours les mêmes erreurs. Ceci n’est guère le résultat d'un blocus international».

«Le monde vient déjà en aide aux Libanais, il n'attend pas une invitation à une réunion pour le faire», poursuit-elle.

Plus tôt dans la journée, Diab a convoqué les ambassadeurs et les autres représentants des missions diplomatiques et des organisations internationales à une réunion dans ses bureaux du Grand Sérail. Il a prononcé un discours où il a exhorté «le monde à sauver le Liban».

 «Les crises graves vécues par le peuple libanais à différents niveaux mènent vers une catastrophe majeure dont les répercussions ne peuvent être maîtrisées. Les Libanais font face à un sombre destin. Le portrait est maintenant clair : le Liban et les Libanais sont au bord de la catastrophe», affirme Diab.

«Le danger qui menace les Libanais ne se limitera pas à eux. Lorsque nous toucherons le fond, les répercussions résonneront sans aucun doute en dehors de la géographie du Liban. Personne ne pourra s'isoler», poursuit-il.

«La stabilité libanaise est à la base de la stabilité régionale. Avec environ 1,5 million de réfugiés syriens et de centaines de milliers de réfugiés palestiniens sur son territoire, il serait difficile de prédire les conséquences de l'effondrement de la stabilité du Liban», estime le Premier ministre

Contexte

Toutes les négociations pour former un nouveau gouvernement sont suspendues en raison du conflit entre le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri

Pour Diab, «Continuer à punir les Libanais entraînera inévitablement de graves répercussions, car les choses deviendront incontrôlables. Lier l'aide au Liban à la formation du gouvernement est devenu une menace pour la vie des Libanais et de la nation libanaise. Les pressions qui s'exercent et le blocus imposé au Liban n'affectent pas les corrompus ; au contraire, le peuple libanais à lui seul paie un prix élevé qui menace sa vie et son avenir».

Il a ajouté que ni son gouvernement, qui a démissionné en août de l'année dernière au milieu de l'indignation suscitée par l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth, ni aucun autre gouvernement ne peut sauver le Liban de sa situation difficile sans l'aide de pays amis et d'institutions internationales.

Il a aussi indiqué que «ce gouvernement n'a pas le droit de reprendre les négociations avec le Fonds monétaire international pour mettre en œuvre le plan de relance fixé par le cabinet, car ceci implique des obligations que le prochain gouvernement pourrait ne pas appuyer. La priorité absolue est donc de former un nouvel exécutif. Rester coincé dans ce cercle vicieux qui dure depuis maintenant onze mois n'est plus acceptable».

Le discours de Diab a été diffusé en direct à la télévision libanaise, une couverture médiatique interrompue lors de la rétorque de Grillo. La diplomate française estime que la réunion vient un peu trop tard.

«La crise libanaise est le résultat d'une mauvaise gestion qui a duré des décennies durant», dit-elle. «Paris et ses partenaires soutiennent le Liban depuis des mois, sans attendre que Diab leur demande de sauver le Liban.

Grillo a corrigé le haut responsable et lui a rappelé que son «gouvernement démissionnaire est capable, même dans une position intérimaire, de négocier avec les institutions financières internationales pour faire face à la situation dangereusement détériorée à laquelle se trouve le Liban».

Plusieurs autres ambassadeurs ont répondu aux commentaires de Diab avec des propos similaires, mais le bureau des médias du Premier ministre a choisi de ne transmettre que son discours, et a omis les réactions.

Les accusations de Diab reprennent celles qui ponctuaient le discours prononcé lundi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans lequel il a blâmé les États-Unis «pour la souffrance du peuple libanais».

Selon Nasrallah, la principale raison de la crise est la politique américaine qui veut assiéger, punir et empêcher toute assistance au Liban, que ce soit sous forme de dépôts à la Banque centrale ou sous forme de dons ou de prêts…

Pendant ce temps-là, le peuple libanais a été témoin mardi d'un autre fiasco impliquant les institutions de l'État au milieu de l'effondrement économique. À midi, les membres de deux patrouilles de la sûreté de l'État se sont bagarrés dans une station-service à Forn El-Chebbak, une banlieue est de Beyrouth.

Une pénurie de carburant a provoqué des affrontements entre personnes armées de bâtons et de couteaux, et même des armes à feu dans des stations-service dans plusieurs régions, notamment dans le sud du Liban et la plaine de la Bekaa.

Toutes les négociations pour former un nouveau gouvernement sont suspendues en raison du conflit entre le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".