L'ex président sud-africain Jacob Zuma dort en prison

Un convoi, censé transporter l'ancien président sud-africain Jacob Zuma, quitte son domicile de Nkandla peu avant minuit le 7 juillet 2021. (Photo, AFP)
Un convoi, censé transporter l'ancien président sud-africain Jacob Zuma, quitte son domicile de Nkandla peu avant minuit le 7 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 juillet 2021

L'ex président sud-africain Jacob Zuma dort en prison

  • L'ex-président a été condamné pour avoir évité obstinément de répondre aux questions d'une commission d'enquête sur la corruption
  • M. Zuma est accusé d'avoir pillé les ressources publiques pendant ses neuf années au pouvoir (2009-2018)

NKANDLA: L'incertitude a plané jusqu'à la dernière minute: l'ex-président sud-africain Jacob Zuma, condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage, s'est finalement constitué prisonnier mercredi avant minuit. 

Une demi-heure avant la fin de l'ultimatum, un convoi d'une dizaine de voitures a quitté à vive allure la résidence de M. Zuma à Nkandla, en pays zoulou (Est). Il n'a été ni vu, ni entendu mais jusque tard dans la soirée, bien après le couvre-feu fixé à 21 heures, des dizaines de partisans ont chanté et dansé, certains portant des bandeaux traditionnels en peau de bête.

C'est finalement par un tweet que la nouvelle est tombée: "Le président Zuma a décidé de se conformer à l'ordre d'incarcération. Il est en route vers un établissement correctionnel" dans la province du Kwazulu-Natal, a déclaré la fondation qui le représente. 

Le ministère de la Police a confirmé peu après qu'il avait été "placé en détention".

Ce n'est pas "un aveu de culpabilité", a toutefois souligné le porte-parole de M. Zuma, Mzwanele Manyi. L'ex-président a été condamné pour avoir évité obstinément de répondre aux questions d'une commission d'enquête sur la corruption. 

Une de ses filles, Dudu Zuma-Sambudla, a ironisé sur les réseaux sociaux "célébrer l'emprisonnement du combattant de la liberté", qui a passé dix ans au pénitencier de Robben Island aux côtés de Nelson Mandela. 

Aux alentours de 01H30 (23H30 GMT), un convoi est entré dans l'enceinte de la prison d'Escourt, sous forte présence policière. C'est là que "M. Jacob Gedleyihlekisa Zuma a été admis pour commencer à purger sa peine", a déclaré l'administration pénitentiaire dans un communiqué. 

Située à plus de 200 km de la résidence de M. Zuma, la prison ouverte en 2019 a une capacité d'accueil de plus de 500 détenus. 

M. Zuma, 79 ans, a été condamné la semaine dernière par la plus haute juridiction du pays. Ne s'étant pas rendu de lui-même avant dimanche, la police avait ordre de l'arrêter au plus tard mercredi à minuit (22H00 GMT). 

Familier des tribunaux, M. Zuma a obtenu que la Cour constitutionnelle réexamine sa sentence lundi. Il avait aussi réclamé la suspension de son arrestation d'ici là, mais la décision du tribunal doit être rendue vendredi.

Semaine d'incertitude

Ces recours en justice ont fait planer l'incertitude sur son incarcération.

La police elle-même avait laissé entendre ces derniers jours qu'elle pourrait renoncer à arrêter M. Zuma. Dans un courrier adressé à la Cour constitutionnelle, elle avait annoncé qu'elle n'interviendrait pas avant l'aboutissement des recours judiciaires.

Mais dans une volte-face mercredi matin, le ministre de la Police Bheki Cele a affirmé n'être "pas prêt à affronter des accusations d'outrage à la justice" pour ne pas avoir exécuté l'ordre.

Mettant en cause l'impartialité des juges, Jacob Zuma a mis en avant un état de santé "instable", arguant qu'une incarcération "reviendrait" à le "condamner à mort" dans le contexte de la pandémie.

Samedi il avait aussi prévenu, après avoir régalé ses partisans de blagues, qu'il fallait s'attendre à des violences si la police "osait" l'arrêter. Le lendemain, il lançait, provocateur: "Pas besoin que j'aille en prison aujourd'hui".

Mais peu après l'annonce de sa mise en détention, les groupes de supporters rassemblés à Nkandla s'étaient évaporés. 

M. Zuma est accusé d'avoir pillé les ressources publiques pendant ses neuf années au pouvoir (2009-2018). Depuis la création en 2018 d'une commission d'enquête sur la corruption d'État, M. Zuma, mis en cause par une quarantaine de témoignages, a multiplié les manœuvres pour éviter de témoigner.

Le porte-parole du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, Pule Mabe, a salué une victoire pour l'"État de droit et l'indépendance de la justice" dans cette jeune démocratie. 

Englué dans les scandales, Jacob Zuma avait été poussé à la démission en 2018. Son successeur Cyril Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille. 

Les grandes dates de Jacob Zuma

- 12 avril 1942: naissance dans le KwaZulu-Natal, fils de domestique. Orphelin de père à 3 ans, il doit travailler très jeune et ne va pas à l'école.

- 1963: membre de la branche armée du Congrès national africain (ANC), parti interdit qu'il a rejoint à 17 ans, il est arrêté. Emprisonné dix ans avec Nelson Mandela à Robben Island, il y fait son éducation. 

- 1973: libéré, il met en place des réseaux clandestins de l'ANC dans sa région, puis dirige les services de renseignement du parti depuis la Zambie. 

- 1990: rentre en Afrique du Sud alors que le régime de l'apartheid s'assouplit et participe aux négociations sur la transition. 

- 1997: devient vice-président de l'ANC, tremplin pour la vice-présidence du pays deux ans plus tard.

- 2006: acquitté dans un procès pour viol.

- 2007: évince de la direction de l'ANC le président Thabo Mbeki, qui l'avait limogé de la vice-présidence du pays deux ans plus tôt pour des accusations de corruption.

- 6 mai 2009: premier président zoulou du pays. Réélu en 2014.

- 31 mars 2016: reconnu coupable d'avoir violé la Constitution en utilisant des fonds publics pour rénover sa résidence privée.

- 30 mars 2017: limoge son ministre des Finances Pravin Gordhan, déclenchant une guerre ouverte à l'ANC.

- 18 décembre 2017: le vice-président Cyril Ramaphosa est élu à la tête de l'ANC, en lice pour la présidentielle.  

- 14 février 2018: vingt-quatre heures après avoir été "rappelé" par son parti, il annonce sa démission, sous la menace d'un vote de destitution au Parlement après une série de scandales. 

- mai 2021: début, après plusieurs reports, de son procès pour corruption pour une affaire de pots-de-vin vieille de plus de 20 ans impliquant le groupe français Thales. M. Zuma, comme Thales, ont toujours nié les accusations.

- 29 juin 2021: condamné à 15 mois de prison pour outrage à la justice après plusieurs refus de témoigner dans le cadre d'enquêtes pour corruption d'Etat. Il intente des recours pour éviter une éventuelle arrestation mais se constitue prisonnier le 7 juillet.


Un nouveau directeur pour le British Museum, secoué par une affaire de vols

Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
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  • Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak
  • Nicholas Cullinan a salué l'«honneur» que représente la direction de «l'un des plus grands musées du monde»

LONDRES: L'actuel directeur de la National Portrait Gallery de Londres, Nicholas Cullinan, a été nommé directeur du British Museum, a annoncé jeudi l'institution secouée par le scandale du vol de 2 000 pièces et le feuilleton au long cours des marbres du Parthénon.

Le précédent directeur Hartwig Fischer, de nationalité allemande et premier non Britannique à diriger le musée, avait démissionné fin août 2023 après la révélation des vols.

L'intérim était depuis assuré par l'ex-directeur du Victoria & Albert Museum Mark Jones.

Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak.

A la tête de la National Portrait Gallery depuis 2015, il a mené à bien un réaménagement complet des collections et du musée, dont l'espace ouvert au public a augmenté d'un cinquième, selon le communiqué annonçant sa nomination.

L'historien de l'art a notamment été commissaire au Metropolitan Museum of Art de New York et à la Tate Modern de Londres. Il prendra ses fonctions au British Museum cet été.

Nicholas Cullinan a salué l'"honneur" que représente la direction de "l'un des plus grands musées du monde".

Il a évoqué "un nouveau chapitre" qui "englobera les transformations les plus importantes, architecturales et intellectuelles, qui se déroulent dans tout musée dans le monde, pour continuer à faire en sorte que le British Museum soit aussi engagé et collaboratif que possible".

Fondé en 1753, le British Museum abrite une collection de huit millions d'objets, parmi lesquels la pierre de Rosette ou les frises du Parthénon, acquises à l'époque coloniale et revendiquées par la Grèce.

L'institution, dont la visite est gratuite, représente l'attraction touristique la plus prisée du Royaume-Uni, avec 5,8 millions de visiteurs en 2023, en augmentation de 42% par rapport à l'année précédent, selon l'association du secteur.

La révélation du scandale de vols à grande échelle a conduit au renvoi d'un employé, qui a été arrêté par la police sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre lui à ce stade.

Depuis leur découverte, le British Museum a indiqué avoir récupéré un peu plus de 350 objets.

Le nouveau patron du musée devra également mettre en oeuvre une rénovation majeure, estimée à plus d'un milliard d'euros, rendue nécessaire par l'état vétuste de certaines galeries.


Sénégal: la prise du pouvoir approche pour l'opposant antisystème Diomaye Faye

Le candidat de l'opposition sénégalaise à la présidentielle, Bassirou Diomaye Faye (Photo, AFP).
Le candidat de l'opposition sénégalaise à la présidentielle, Bassirou Diomaye Faye (Photo, AFP).
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  • L'opposant antisystème, M. Faye, qui était encore en prison il y a deux semaines, l'a emporté dès le premier tour dimanche avec 54,28% des voix, loin devant le candidat du pouvoir Amadou Ba (35,79%)
  • Au tour du Conseil constitutionnel maintenant d'examiner d'éventuels recours de candidats et de déclarer M. Faye définitivement vainqueur, ou d'annuler l'élection, hypothèse hautement invraisemblable

DAKAR: L'opposant sénégalais Bassirou Diomaye Faye pourrait être proclamé définitivement vainqueur de la présidentielle d'ici à la fin de la semaine, parachevant une ascension extraordinaire et express jusqu'au sommet de l'Etat.

Après des semaines de crise qui ont fait craindre un report de l'élection jusqu'à décembre ou une vacance du pouvoir, l'appareil s'emploie à rétablir à marche forcée la norme de transition réglée qui caractérise le pays et à rendre possible une passation conforme à la tradition entre le sortant Macky Sall et son successeur d'ici à la semaine prochaine.

L'organe chargé de proclamer les résultats finaux provisoires les a rendus publics mercredi alors qu'il avait jusqu'à vendredi pour le faire. L'opposant antisystème, M. Faye, qui était encore en prison il y a deux semaines, l'a emporté dès le premier tour dimanche avec 54,28% des voix, loin devant le candidat du pouvoir Amadou Ba (35,79%).

Au tour du Conseil constitutionnel maintenant d'examiner d'éventuels recours de candidats et de déclarer M. Faye définitivement vainqueur, ou d'annuler l'élection, hypothèse hautement invraisemblable.

Les candidats ont 72 heures pour saisir le Conseil, dit la Constitution. Mais le Conseil a décidé lui aussi de réduire les délais, probablement pour faire en sorte qu'une passation ait lieu avant le 2 avril, date officielle de fin du mandat de M. Sall.

Le Conseil a donné à tout contestataire jusqu'à jeudi minuit (vendredi 00H00 GMT) pour se manifester.

Il a invoqué "les circonstances exceptionnelles" ayant entraîné "la compression de tous les délais". Il fait référence au report de la présidentielle, initialement prévue le 25 février et finalement fixée au 24 mars.

L'ajournement décrété à la dernière minute par le président Sall a causé une grave crise et semé le doute sur la possibilité d'une passation avant l'expiration de son mandat.

Un transfert dans les temps importe dans un pays qui s'enorgueillit de ses pratiques démocratiques et qui est considéré comme l'un des plus stables en Afrique de l'Ouest secouée par les coups d'Etat.

En l'absence de contestation, "le Conseil proclame immédiatement les résultats définitifs du scrutin", dit la Constitution. En cas de recours, le Conseil a, théoriquement, cinq jours pour statuer.

Les adversaires de M. Faye ont reconnu sa victoire et aucun n'a jusqu'alors exprimé publiquement l'intention de soulever d'objection. Les résultats provisoires paraissent rendre la victoire de M. Faye irréfutable tout en confirmant la magnitude de ce qui s'apparente à un séisme politique.

«Dernier» Conseil 

Bassirou Diomaye Faye est le premier opposant à l'emporter dès le premier tour depuis l'Indépendance en 1960.

Jamais porté à une fonction élective nationale auparavant, il devrait devenir à 44 ans le cinquième et plus jeune président du pays de 18 millions d'habitants.

Son avènement pourrait annoncer une profonde remise en cause systémique. Il se présente comme l'homme de la "rupture" avec douze années de présidence Sall, du rétablissement d'une "souveraineté" bradée selon lui à l'étranger, et d'un "panafricanisme de gauche". Il fait voeu de combattre la corruption et l'injustice.

Face à l'éventualité d'une vacance de pouvoir, le président Sall a dit plusieurs fois qu'il serait parti le 2 avril, même si le Conseil constitutionnel a laissé la porte ouverte à une prolongation si nécessaire.

Le Conseil des ministres qu'il a présidé mercredi était le "dernier", selon le communiqué de ses services. Il a demandé au gouvernement de "prendre toutes les dispositions requises" pour préparer les dossiers de passation, en vue de "l’installation dans les meilleures conditions" du nouveau président, dit le communiqué.

Les trois dernières années de la présidence Sall ont été marquées par les retombées des crises globales, un farouche bras de fer avec l'opposition antisystème et les troubles intérieurs.

Le Sénégal a connu un nouvel accès de fièvre en février quand M. Sall a décrété l'ajournement de l'élection. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées depuis 2021, et les lettres de créance démocratiques du Sénégal ont été examinées sous un autre jour.

M. Faye a lui-même été détenu des mois avant sa libération en pleine campagne électorale mi-mars.

Il a énoncé "la réconciliation nationale", la "refondation" des institutions et "l'allègement sensible du coût de la vie" comme ses "chantiers prioritaires". Il a pris soin de rassurer à l'étranger, attentif à ses promesses de reconsidérer ou renégocier les partenariats existants. Le Sénégal "restera le pays ami et l'allié sûr et fiable de tout partenaire qui s'engagera avec nous dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive", a-t-il dit.


Pont effondré à Baltimore: les corps de deux des six ouvriers retrouvés

Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
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  • Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala
  • En raison de la quantité de béton et de débris, «les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité» vers «ce que nous pensons être les véhicules piégés», dit la police

BALTIMORE: Les corps sans vie de deux des six ouvriers recherchés ont été repêchés mercredi des eaux glacées du port de Baltimore, sur la côte Est américaine, ont annoncé les autorités, au lendemain de l'effondrement spectaculaire d'un pont percuté par un porte-conteneurs.

"Des plongeurs ont localisé un pick-up rouge à environ 7.6 mètres de profondeur", a annoncé lors d'un point presse, la police du Maryland, l'Etat où se situe Baltimore. "Deux victimes du drame étaient prisonnières du véhicule".

Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala, qui faisaient partie de l'équipe d'ouvriers présente sur la chaussée du pont Francis Scott Key au moment de l'accident.

Les corps de quatre de leurs collègues, tous présumés morts, n'ont eux pas encore été retrouvés, ont ajouté les autorités.

Mais, en raison notamment de la quantité de béton et de débris, "les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité" vers "ce que nous pensons être les véhicules piégés", a déclaré Roland Butler, de la police du Maryland.

Les secours vont donc chercher à retirer la structure de l'eau pour faciliter l'accès aux plongeurs, a-t-il précisé.

Les autorités avaient averti mardi soir qu'elles ne pensaient pas pouvoir "retrouver ces individus encore en vie", alors que deux membres de leur équipe avaient été secourus peu après le drame.

Les victimes, originaires d'Amérique latine selon la presse américaine, réparaient des nids de poule sur le pont lorsqu'il s'est écroulé dans le fleuve Patapsco.

«Pas conçu pour résister»

L'agence américaine de sécurité des transports (NTSB) a fourni mercredi une chronologie détaillée de la tragédie, basée sur l'analyse préliminaire de l'enregistreur de données du porte-conteneurs.

Long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, le Dali, battant pavillon singapourien, a quitté le quai du port de Baltimore mardi à 0H39 (04H39 GMT) à destination de l'Asie, a indiqué Marcel Muise, enquêteur du NTSB, lors d'une conférence de presse.

À 1H24 locales, des alarmes ont commencé à retentir à bord du navire, signalant des problèmes de propulsion. Le pilote a rapidement informé les autorités portuaires par radio que le navire se dirigeait vers le pont, et a demandé l'intervention de remorqueurs.

L'appel à l'aide a été également reçu par deux équipes de l'autorité locale des transports qui se trouvaient sur le pont en raison des travaux. Ces dernières ont alors fermé toutes les voies de circulation, sauvant ainsi probablement des vies.

Puis, à 1H29, l'enregistreur du navire a enregistré des "sons correspondant à la collision".

Le pont, emprunté chaque jour par des dizaines de milliers de véhicules, s'est alors effondré tel un château de cartes, des pans entiers de la structure se retrouvant sur le bateau.

Des images impressionnantes de vidéosurveillance montrent le porte-conteneurs dévier de son cap, heurter une pile du pont inauguré en 1977 puis s'écrouler.

Pour le ministre américain des Transports Pete Buttigieg, "ce type de pont (...) n'a tout simplement pas été conçu pour résister à un choc direct contre pilier de soutien essentiel".

L'équipage avait tenté en vain de ralentir la course du navire en jetant l'ancre.

L'enquête préliminaire montre qu'il s'agit d'un accident, selon les autorités.

«Coût de la reconstruction»

Le président Joe Biden s'est engagé à ce que "l'Etat fédéral paie la totalité du coût de la reconstruction" du pont, qui porte le nom de l'auteur des paroles de l'hymne national américain, en admettant que cela prendrait du temps.

"Nous serons aux côtés des habitants de Baltimore aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il encore assuré mercredi soir sur le réseau social X.

Car l'enjeu est aussi économique: ce pont à quatre voies, long de 2,6 km, est situé sur un axe nord-sud crucial pour l'économie de la côte Est des Etats-Unis.

Pour l'heure, le transport maritime y est "suspendu jusqu'à nouvel ordre", selon les autorités. Le port de Baltimore est le neuvième du pays en termes d'activité et génère plus de 15.000 emplois.

Le Dali est "stable" et ne représente pas de danger pour l'environnement et le public, en dépit de la présence à bord de 5,6 milliards de litres de diesel et de quelques conteneurs de matières dangereuses, a assuré mercredi Peter Gautier, responsable des gardes-côtes.

Deux conteneurs, sur un total de 4,700, sont tombés à l'eau.

Le navire est exploité par la société maritime Synergy Group et affrété par le géant danois du transport maritime Maersk.

Les autorités portuaires de Singapour ont déclaré mercredi qu'il avait passé avec succès deux inspections en 2023 et qu'une jauge de contrôle de la pression du carburant défectueuse avait été réparée en juin.

Les autorités chiliennes avaient signalé en 2023 un défaut dans les machines du navire, une anomalie rapidement réparée selon elles.