Dans un Liban en ruine, le Festival de Baalbek «défie les ténèbres»

Au programme de cette soirée virtuelle, retransmise par les chaînes de télévision libanaises et sur les réseaux sociaux, une série de dix performances d'environ huit minutes, toutes filmées en juin par des réalisateurs libanais sur plusieurs sites archéologiques romains à travers la plaine de la Bekaa. (Photo fournie)
Au programme de cette soirée virtuelle, retransmise par les chaînes de télévision libanaises et sur les réseaux sociaux, une série de dix performances d'environ huit minutes, toutes filmées en juin par des réalisateurs libanais sur plusieurs sites archéologiques romains à travers la plaine de la Bekaa. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

Dans un Liban en ruine, le Festival de Baalbek «défie les ténèbres»

  • L'événement intervient à moins d'un mois du funeste premier anniversaire de l'explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020
  • Fondé en 1956, le Festival est devenu un incontournable de la scène artistique

BEYROUTH: Mêlant jazz, rap, hip-hop, musique électro et rock indé, le prestigieux Festival de Baalbek s'est tenu en ligne vendredi soir pour "défier les ténèbres" au Liban, se donnant pour mission de soutenir la jeune génération d'artistes dans ce pays en crise.

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Les ruines romaines ont accueilli, depuis 1956, des artistes qui ont marqué leur siècle: Oum Kalthoum, Charles Aznavour, Ella Fitzgerald ou encore le danseur et chorégraphe Maurice Béjart. (Photo fournie)

Au programme de cette soirée virtuelle, retransmise par les chaînes de télévision libanaises et sur les réseaux sociaux, une série de dix performances d'environ huit minutes, toutes filmées en juin par des réalisateurs libanais sur plusieurs sites archéologiques romains à travers la plaine de la Bekaa.

Le coup d'envoi a été donné avec d'époustouflantes images filmées au drone montrant les modestes ruines du petit temple d'Aïn Herché, posé sur une cime rocailleuse surplombant la Bekaa.

Venant briser le silence de la nature, les notes d'un oud se mêlent à la plainte lancinante d'un violon, avant que la voix grave de Ziyad Sahhab n'entame une ballade mélancolique en arabe.

Vient ensuite Hey Jude, le célèbre tube des Beatles, entonné a cappella sur les marches du temple de Jupiter à Baalbek par Beirut Vocal Point, la chorale de l'université américaine de Beyrouth, qui reprendra aussi Papaoutai du chanteur belge Stromae, ou encore Bint al-Chalabiya, de la diva arabe Fayrouz.

"Nous sommes en crise économique et sanitaire, nous voulions donner aux jeunes artistes libanais qui continuent à produire et à avoir de la créativité une plateforme pour qu'ils puissent montrer leur art", résume Nayla de Freige, présidente du festival fondé en 1956.

"L'autre message c'est d'offrir un moment de bonheur et de rêve (...) montrer cet autre visage du Liban, transformer la douleur en espoir", confie-t-elle.

L'événement intervient à moins d'un mois du funeste premier anniversaire de l'explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, d'un entrepôt de nitrate d'ammonium, qui a fait plus de 200 morts et ravagé la moitié de la capitale, traumatisant toute une nation.

Pays à terre

Le pays fait aussi face à l'effondrement de son économie que rien ne semble enrayer ainsi qu'à une fuite des cerveaux et de toute une génération à l'étranger, quand plus de la moitié de la population vit désormais dans la pauvreté.

Parmi les artistes sélectionnés vendredi soir figure le groupe Postcards, célèbre pour ses ballades indie rock, ou encore Blu Fiefer et son hip-hop arabe à la plume acerbe.

"On est en 2020 et le pays est (foutu). On est en 2020 et la livre est à terre, il n'y a plus de dollars", scande la chanteuse de Blu Fiefer, en référence à la dépréciation de la monnaie nationale et à la pénurie de devises. Derrière elle, quatre hommes dansent la dabké traditionnelle.

Pour "défier les ténèbres par la musique", les temples de Niha, Qsarnaba ou Majdal Anjar ont aussi servi de décors aux performances. "L'événement permettra aux spectateurs de découvrir ces sites relativement peu connus", expliquent les organisateurs.

À l'été 2020, dans un Liban déjà en crise et englué dans la pandémie de la Covid-19, le festival avait organisé un unique concert, sans public, en partenariat avec l'Orchestre philharmonique du Liban.

Fondé en 1956, le Festival est devenu un incontournable de la scène artistique.

Les ruines romaines ont accueilli des artistes qui ont marqué leur siècle: Oum Kalthoum, Charles Aznavour, Ella Fitzgerald ou encore le danseur et chorégraphe Maurice Béjart.

Les étés au Liban sont traditionnellement rythmés par des concerts et spectacles organisés par différents festivals qui attirent des milliers de spectateurs.

Des artistes de renommée internationale, à l'instar de Shakira, Sting, ou encore Andrea Bocelli, ont été à l'affiche ces dernières années.

Le festival de Baalbek est pour le moment le seul à avoir organisé un événement. Les autres n'ont encore rien dévoilé de leur programmation.


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com