En poursuivant leurs attaques anti-US, des milices irakiennes défient leurs maîtres iraniens

Les milices chiites en Irak font preuve d'un certain mépris envers leur protecteur, l'Iran, en multipliant les attaques à la roquette et aux drones contre la présence américaine dans le pays. Le régime iranien compte désormais sur le Hezbollah libanais pour le soutenir et il est possible que le nouveau président iranien joue un rôle en faisant de même. (Photo, AP/Khalid Mohammed)
Les milices chiites en Irak font preuve d'un certain mépris envers leur protecteur, l'Iran, en multipliant les attaques à la roquette et aux drones contre la présence américaine dans le pays. Le régime iranien compte désormais sur le Hezbollah libanais pour le soutenir et il est possible que le nouveau président iranien joue un rôle en faisant de même. (Photo, AP/Khalid Mohammed)
Les milices chiites en Irak font preuve d'un certain mépris envers leur protecteur, l'Iran, en multipliant les attaques à la roquette et aux drones contre la présence américaine dans le pays. Le régime iranien compte désormais sur le Hezbollah libanais pour le soutenir et il est possible que le nouveau président iranien joue un rôle en faisant de même. (Photo, AP/Khalid Mohammed)
Les milices chiites en Irak font preuve d'un certain mépris envers leur protecteur, l'Iran, en multipliant les attaques à la roquette et aux drones contre la présence américaine dans le pays. Le régime iranien compte désormais sur le Hezbollah libanais pour le soutenir et il est possible que le nouveau président iranien joue un rôle en faisant de même. (Photo, AP/Khalid Mohammed)
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

En poursuivant leurs attaques anti-US, des milices irakiennes défient leurs maîtres iraniens

  • Le commandant de la Force Al-Qods a demandé le mois dernier aux chefs des milices irakiennes de rester calmes en attendant la fin des pourparlers de Vienne
  • Un commandant de milice a juré qu'il ne pouvait pas rester calme tant que la mort de Soleimani et d'Abou Mahdi Al-Mouhandis n'est pas vengée

BAGDAD : Le commandant de la Force expéditionnaire iranienne Al-Qods a apporté une directive principale aux chefs de faction des milices irakiennes longtemps redevable à Téhéran, lorsqu'il s'est réuni avec eux à Bagdad le mois dernier : garder le calme, jusqu'à la fin des pourparlers nucléaires entre l'Iran et les États-Unis.

Mais il a été accueilli avec défiance. L'un des six chefs de faction s'est exprimé lors de leur réunion : ils ne peuvent pas rester calmes tant que la mort de son prédécesseur Qassem Soleimani et du commandant de la milice irakienne Abou Mahdi Al-Mouhandis lors d'une frappe de drones américains n'était pas vengée.                                                    

Les attaques de ces milices n'ont fait qu'augmenter contre les États-Unis dans des bases militaires en Irak et en Syrie. Trois attaques de missiles au cours de la semaine dernière ont fait des dégâts mineurs, attisant les craintes d'une escalade.

Les détails de la visite d'Esmail Ghaani, confirmés à l'Associated Press par trois responsables politiques chiites et deux hauts responsables de la milice, montrent comment les milices irakiennes pro-iraniennes revendiquent une certaine indépendance, bafouant parfois même les ordres de Téhéran. Le régime iranien compte désormais sur le Hezbollah libanais pour le soutenir et il est possible que le nouveau président iranien joue un rôle en faisant de même.

Les responsables ont parlé sous couvert d'anonymat pour discuter des réunions privées.

L'influence de l'Iran, soutenue par des liens idéologiques et un soutien militaire, s'est mise à rude épreuve à cause du meurtre de Soleimani et d'Al-Mouhandis l'année dernière par les Américains, à cause des intérêts divergents et des tensions financières à Téhéran. Avec la reprise des pourparlers nucléaires après l'investiture du président américain Joe Biden cette année, ces différences sont devenues évidentes.

«L’Iran n’est plus comme avant, lorsque Téhéran avait un contrôle absolu sur les commandants des milices», a révélé un leader politique chiite.

L’intensification des attaques de roquettes et de drones ciblant les troupes américaines en Irak et en Syrie a alarmé les responsables occidentaux et ceux de la coalition. Il y a eu au moins huit attaques de drones visant la présence américaine depuis que Biden a pris ses fonctions en janvier, ainsi que 17 attaques à la roquette, selon des responsables de la coalition.

Les attaques sont imputées aux milices soutenues par l'Iran qui constituent la majeure partie des Forces de mobilisation populaire irakiennes appuyer par l'État irakien. L'administration Biden a riposté en ciblant à deux reprises des milices irakiennes opérant à l'intérieur de la Syrie, notamment près de la frontière irakienne.

«Ce qui se passe maintenant, c'est que lorsque Ghaani exige le calme, les chefs de brigade sont d'accord avec lui. Mais dès qu'il quitte la réunion, ils ignorent ses suggestions», a indiqué un autre responsable politique chiite.

La voix la plus forte des milices rebelles a été Qais Al-Khazali, chef de la faction Asaeb Ahl Al-Haq, qui maintient également un parti politique. Le 17 juin, quelques jours seulement après les réunions de Ghaani avec les milices, Al-Khazali a déclaré dans une allocution télévisée que les milices continueraient de cibler «l'occupant» américain et qu'elles ne prendraient pas en considération les pourparlers nucléaires.

«Et que cette décision est purement irakienne», a-t-il ajouté.

La coalition a officiellement mis fin aux opérations de combat et réduit considérablement les effectifs de ses troupes au cours de la dernière année. Seuls 2 500 soldats américains restent en Irak et des discussions sont en cours avec l'OTAN pour transférer cette opération à une mission consultative. L'Irak a encore besoin du soutien de la coalition pour la surveillance, la collecte de renseignements et les frappes aériennes contre les cibles de Daech.

Certains analystes soutiennent que les attaques en cours profitent à l'Iran en maintenant la pression sur les États-Unis.

Lors de discussions avec des responsables politiques chiites durant sa visite, Ghaani a affirmé que l'Iran n'interférait pas dans leur travail politique, mais que les questions militaires étaient différentes. «Celles-ci doivent être approuvés par les Gardiens de la révolution», a clarifié un responsable politique.

Pourtant, Ghaani n'a pas blâmé les groupes de milices lors de la réunion. Au lieu de cela, il leur a dit qu'il comprenait leurs préoccupations.

L'Iran a eu du mal à combler le vide laissé par l’absence de Soleimani et d'Al-Mouhandis, qui avaient le contrôle sur des personnalités capables de mettre les factions en rang et de résoudre les différends entre elles.

«Ghaani a un style et des capacités différents», a expliqué Michael Knights, membre du Washington Institute. Il a un caractère plus souple, établissant de grandes lignes rouges sur certaines questions, tandis que «d'autres choses sont "ne rien demander, ne rien dire" », a-t-il soutenu.

En plus de demander moins, l'Iran à court d'argent a également donné moins. L'aide aux groupes a été considérablement réduite depuis que les sanctions américaines ont commencé à paralyser l'économie iranienne l'année dernière.

Les divisions entre les factions se sont intensifiées, avec une concurrence croissante entre les milices et les politiciens chiites.

Ghaani est venu rencontrer les chefs de milice pour apaiser les tensions qui avaient été déclenchées des semaines plus tôt lorsque les autorités irakiennes ont arrêté un commandant paramilitaire, Qassem Mousleh, provoquant une impasse entre les combattants des forces de mobilisation populaire (PMF)  et les forces de sécurité de l’État Irakien. Ghaani a apporté une lettre du guide suprême iranien, Ali Khamenei, critiquant les forces de mobilisation populaire (PMF) pour leur réaction, affirmant que cela ne fait qu’affaiblir leur position.     

Pour faire pression sur les factions, l'Iran en est venu à s'appuyer sur le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah au Liban, une figure que les milices respectent énormément. Presque chaque semaine, divers chefs de faction tiennent des réunions face à face avec lui au Liban, ont témoigné des leaders politiques chiites.

Élu en juin, le président iranien Ebrahim Raïssi, pourrait également être une figure fédératrice pour les milices, qui le tiennent en haute estime, ont déclaré des responsables politiques et miliciens. Lorsque Raïssi s'est rendu à Bagdad en février, il a rencontré les commandants des PMF et leur a dit, dans un arabe courant : «Notre chair est votre chair, et notre sang est votre sang. Ghaani communique avec les commandants des factions par l'intermédiaire d'un interprète.

«La résistance gagnera en puissance et connaîtra son meilleur grâce à la victoire électorale de Raïssi», a déclaré Abou Alaa Al-Walae, commandant des Kataeb Sayyed Al-Shouhada’, dans une récente interview.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.