Maroc: le procès du journaliste Omar Radi se poursuit à huis clos

Le reporter au ton critique, âgé de 34 ans, est poursuivi pour «viol» et «atteinte à la sécurité intérieure de l'État» avec «financement de l'étranger». (Photo, AFP)
Le reporter au ton critique, âgé de 34 ans, est poursuivi pour «viol» et «atteinte à la sécurité intérieure de l'État» avec «financement de l'étranger». (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 juillet 2021

Maroc: le procès du journaliste Omar Radi se poursuit à huis clos

  • M. Radi, connu pour ses positions critiques envers les autorités, a été accusé notamment d'«intelligence» avec deux sociétés britanniques de conseil économique
  • En mars 2020, le reporter avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir publié un tweet critiquant un verdict

CASABLANCA: Le procès du journaliste et défenseur des droits humains Omar Radi, en détention préventive depuis un an, s'est poursuivi mardi à huis clos à la Cour d'appel de Casablanca où il est jugé dans une double affaire de "viol" et d'"espionnage".

Le juge a justifié le huis clos "en considération de l'honneur" de la plaignante, les soutiens de M. Radi ont considéré cette décision comme "une nouvelle violation des conditions pour un procès équitable", d'après un communiqué.

Le reporter au ton critique, âgé de 34 ans, est poursuivi pour "viol" et "atteinte à la sécurité intérieure de l'État" avec "financement de l'étranger", deux affaires différentes, instruites et jugées conjointement.

La plaignante a réitéré être "victime de viol" durant son audition tenue vendredi à huis clos, ajoutant que son dossier n’est pas "politique", a indiqué son avocat Me Abdelkrim Mlih. 

Le journaliste, lui, a parlé, à plusieurs reprises, de "relations librement consenties". Une version corroborée devant le tribunal par un autre journaliste, Imad Stitou, en liberté provisoire, poursuivi pour "complicité de viol" après avoir été l'unique témoin à décharge dans l'affaire.    

Dans sa plaidoirie, la partie civile a mis en exergue "les contradictions des deux accusés", demandant 1 million de dirhams (environ 95 000 euros) de dédommagement. Le procès a été renvoyé à vendredi.

Dans l'affaire d'"espionnage", M. Radi, connu pour ses positions critiques envers les autorités, a été accusé notamment d'"intelligence" avec deux sociétés britanniques de conseil économique, G3 et K2 Consulting, et pour ses liens avec un Belge, Arnaud Simons, ayant travaillé à l'ambassade des Pays-Bas à Rabat. 

Le reporter indépendant avait réfuté ces accusations, arguant avoir collaboré avec les sociétés citées pour la réalisation d'études sur une société marocaine et sur la culture du palmier.

Il avait également confié avoir eu des contacts avec M. Simons en tant que "journaliste". 

Pour sa part, M. Simons a confirmé récemment la version du journaliste, réitérant sa "pleine disponibilité à témoigner". La cour a déjà rejeté la demande de la défense de l'auditionner. 

Mardi, le parquet a estimé que ces relations "sentent l'espionnage", d'après un avocat de la défense. 

Dans les deux affaires, le ministère public a requis des peines "de prison concordantes avec les faits reprochés", a ajouté la même source.

Par ailleurs, le journaliste a saisi mardi le groupe de travail des Nations Unies contre la détention arbitraire, d’après sa défense.

L'enquête pour "espionnage" a été ouverte fin juin 2020, deux jours après la publication d'un rapport d'Amnesty International affirmant que le téléphone de M. Radi était espionné par les autorités marocaines via un logiciel de piratage. Rabat a toujours démenti, appelant l’ONG à fournir des preuves. 

Cette audience s'est tenue au lendemain d'une déclaration du département d’État américain disant "suivre" le procès de M. Radi et exprimant sa "déception" suite à la condamnation vendredi d'un autre journaliste Soulaimane Raissouni à cinq de prison pour "agression sexuelle".

La délégation interministérielle marocaine aux droits de l'Homme a jugé mardi le propos américain comme "partial" émanant "exclusivement des soutiens des accusés", selon un communiqué.

En mars 2020, le reporter avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir publié un tweet critiquant un verdict.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.