Washington condamne «catégoriquement» l'Iran pour sa tentative de rapt d'une journaliste

«Les efforts pour réduire au silence ceux qui essaient pacifiquement d'améliorer la situation en Iran et en dehors sont effroyables et nous continuerons de les dénoncer», a affirmé mercredi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. (Photo, AFP)
«Les efforts pour réduire au silence ceux qui essaient pacifiquement d'améliorer la situation en Iran et en dehors sont effroyables et nous continuerons de les dénoncer», a affirmé mercredi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 juillet 2021

Washington condamne «catégoriquement» l'Iran pour sa tentative de rapt d'une journaliste

  • La justice américaine a annoncé mardi l'inculpation de quatre «agents du renseignement iranien», accusés d'avoir préparé le rapt
  • Une Iranienne installée en Californie a, pour sa part, été interpellée et accusée d'avoir participé au financement du projet

NEW YORK: La Maison Blanche a "catégoriquement" condamné mercredi un complot ourdi, selon la justice américaine, par Téhéran pour enlever une journaliste d'origine iranienne installée aux États-Unis.

Sous le choc, la cible de cette machination présumée, Masih Alinejad, 44 ans, auteure et militante féministe à l'origine du mouvement antivoile en Iran, a appelé l'Occident à réagir avec fermeté.

"C'est incroyable, je ne peux toujours pas croire que, ici à New York, la République islamique ait pu me menacer, me suivre... Moi, une citoyenne américano-iranienne, ici sur le sol des États-Unis d'Amérique", a-t-elle déclaré sur la chaîne CNN.

La justice américaine a annoncé mardi l'inculpation de quatre "agents du renseignement iranien", accusés d'avoir préparé le rapt de cette voix très critique envers Téhéran. La police fédérale a émis des avis de recherche contre les quatre hommes, qui se trouvent probablement en Iran.

Une Iranienne installée en Californie a, pour sa part, été interpellée et accusée d'avoir participé au financement du projet qui, selon l'acte d'accusation, a impliqué la mise sous surveillance de la reporter et de ses proches, photographiés et filmés à leur insu à partir de juin 2020.

Le réseau a, selon la justice américaine, également fait appel à des détectives privés – en cachant leurs objectifs réels – pour espionner des dissidents installés au Canada, en Grande-Bretagne et aux Émirats arabes unis.

"Un scénario hollywoodien", "une histoire naïve": l'Iran a vivement rejeté mercredi des accusations "absurdes et sans fondement" qui, selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Saïd Khatibzadeh, "insultent l'intelligence du monde".

«Oppression»

Masih Alinejad, qui a quitté l'Iran en 2009, a expliqué sur CNN avoir été informée il y a huit mois des efforts iraniens pour l'espionner et avoir quitté son domicile, sans mesurer l'ampleur du complot.

"Les détails sont choquants, je les ai appris hier", a-t-elle dit: "Ils me suivaient et voulaient me mettre sur un bateau en direction du Venezuela !"

Citant l'arrestation d'autres journalistes critiques ou dissidents, elle a expliqué avoir "le cœur brisé parce que ça dure depuis 40 ans et qu'aucun gouvernement occidental n'a pris de mesures fermes".

La journaliste a confié être "déçue" de l'attitude du gouvernement américain de Joe Biden, trop conciliant à son goût. "Je veux que l'administration Biden soit forte, plutôt que d'essayer de passer des accords" avec les Iraniens.

Le démocrate a relancé en avril les pourparlers avec Téhéran pour tenter de sauver l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, dont son prédécesseur Donald Trump s'était retiré.

"Je n'ai pas peur de mourir ou d'être exécutée, ce qui m'effraie, c'est que le monde entier reste silencieux face à un tel régime et l'autorise à mener une telle oppression aux États-Unis", a poursuivi Mme Alinejad.

«Méprisable»

Quelques heures après la diffusion de l'interview de Mme Alinejad, la Maison Blanche a haussé le ton.

"Nous condamnons catégoriquement la tentative présumée, dangereuse et méprisable, de l'Iran d'enlever une citoyenne américaine sur le sol américain", a déclaré sa porte-parole Jen Psaki lors d'un point-presse.

"Les efforts pour réduire au silence ceux qui essaient pacifiquement d'améliorer la situation en Iran et en dehors sont effroyables et nous continuerons de les dénoncer", a-t-elle ajouté.

Pour autant, Washington n'a pas l'intention de mettre un terme aux négociations rouvertes à Genève, a-t-elle fait savoir. "Nous pensons qu'il est toujours dans notre intérêt (...) de poursuivre ces discussions afin d'avoir plus de visibilité sur les avancées de l'Iran" en matière d'armement nucléaire, a justifié la porte-parole.

Dans un communiqué, l'association de défense de la liberté de la presse Pen America s'est également désolée de "l'échec répété de la communauté internationale à répondre sans équivoque au bras de plus en plus long des régimes autoritaires".

"Cette tentative de faire taire une critique à des milliers de kilomètres de l'Iran est un message glaçant pour tous les défenseurs de la liberté d'expression", a écrit l'une de ses responsables, Summer Lopez.

L'Iran est considéré comme l'un des pays les plus répressifs pour les journalistes, et exerce un contrôle de l'information "implacable" selon l'ONG Reporters Sans Frontières, qui l'a placé en 174ème place sur 180 de son classement mondial de la liberté de la presse en 2021.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.