Quatre agents iraniens planifiaient d'enlever une journaliste à New York

N'étant pas nommée dans le communiqué du Département de la Justice, Masih Alinejad a semblé confirmer être la cible de ce projet, en répondant notamment « merci » à un tweet faisant référence aux inculpations annoncées. (Photo, AFP)
N'étant pas nommée dans le communiqué du Département de la Justice, Masih Alinejad a semblé confirmer être la cible de ce projet, en répondant notamment « merci » à un tweet faisant référence aux inculpations annoncées. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 juillet 2021

Quatre agents iraniens planifiaient d'enlever une journaliste à New York

  • La reporter d'origine iranienne et militante antivoile Masih Alinejad avait mis en évidence les violations des droits humains commises par Téhéran
  • Le réseau, découvert par le FBI, visait aussi d'autres victimes vivant notamment « au Canada, au Royaume-Uni et aux Emirats Arabes Unis », affirment les procureurs

WASHINGTON : La justice américaine a annoncé mardi avoir inculpé quatre "agents du renseignement iranien" pour avoir planifié l'enlèvement d'une reporter américaine d'origine iranienne aux Etats-Unis, la journaliste et militante antivoile Masih Alinejad semblant confirmer qu'elle était la cible.

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Depuis les Etats-Unis, où elle s'est installée, Masih Alinejad critique le régime iranien et sa politique, et a reçu le soutien de stars telles que Meryl Streep, qu'elle avait rejoint sur scène lors d'une conférence sur les droits des femmes, en 2016. (Photo, AFP)

Les quatre hommes cherchaient depuis "juin 2020" à enlever "une auteure et journaliste qui a mis en évidence les violations des droits humains commises par le gouvernement iranien" a fait savoir le ministère américain de la Justice dans un communiqué.

Ils avaient prévu "d'emmener de force leur victime en Iran, où (son) sort aurait été au mieux incertain", a précisé la procureure Audrey Strauss.

Les suspects ont "utilisé les services de détectives privés pour surveiller, photographier et filmer" la victime et ses proches, "à plusieurs reprises" entre 2020 et 2021, selon le ministère.

Les agents avaient cherché une façon de transporter la journaliste hors des Etats-Unis, l'un d'eux se renseignant notamment sur des vedettes rapides proposant "une évacuation marine autonome" à partir de New York, et un voyage par bateau entre New York et le Venezuela, pays qui entretient "des relations amicales avec l'Iran".

Masih Alinejad est une militante féministe à l'origine du mouvement antivoile en Iran, pays qu'elle a depuis quitté.

Depuis les Etats-Unis, où elle s'est installée, elle critique le régime iranien et sa politique, et a reçu le soutien de stars telles que Meryl Streep, qu'elle avait rejoint sur scène lors d'une conférence sur les droits des femmes, en 2016.

"Aux yeux du régime iranien, toute femme qui se bat pour ses droits fondamentaux est une criminelle", avait-elle affirmé en avril dernier dans un message vidéo devant le Parlement suédois.

N'étant pas nommée dans le communiqué, elle a semblé confirmer être la cible de ce projet, en répondant notamment "merci" à un tweet faisant référence aux inculpations annoncées.

Ce réseau, découvert par le FBI, visait aussi d'autres victimes vivant notamment "au Canada, au Royaume-Uni et aux Emirats Arabes Unis", contre lesquelles ils avaient tenté de déployer les mêmes moyens de surveillance, selon les procureurs.

Les quatre agents sont Alireza Shavaroghi Farahani, Mahmoud Khazein, Kiya Sadeghi et Omid Noori.

Un cinquième Iranien résidant en Californie, Niloufar Bahadorifar, est lui soupçonné d'avoir participé au financement de ce projet.

"Chaque personne aux Etats-Unis doit être libre de tout harcèlement, de toute menace et de toute atteinte physique de la part de puissances étrangères", a affirmé le procureur Mark Lesko.

L'Iran est considéré comme l'un des pays les plus répressifs pour les journalistes, et exerce un contrôle de l'information "implacable" selon l'ONG Reporters Sans Frontières, qui l'a placé en 174ème place sur 180 de son classement mondial de la liberté de la presse en 2021.

"Cette répression contre la liberté de l'information ne se limite pas à l'intérieur du pays", affirme RSF, qui estime que depuis 1979, au moins 860 journalistes y ont été "arrêtés, détenus ou exécutés par le pouvoir"

En janvier 2016, Téhéran avait échangé le journaliste du Washington Post Jason Rezaian contre sept Iraniens détenus aux États-Unis.

Correspondant en Iran, M. Rezaian avait été arrêté avec son épouse le 22 juillet 2014, alors que l'Iran venait d'accepter la relance de négociations sur son programme nucléaire, soupçonné par la communauté internationale de cacher un volet militaire.

Son épouse avait été libérée après deux mois de détention. Accusé d'"espionnage" au profit des Etats-Unis, il avait lui passé 544 jours à la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran, où il a affirmé avoir subi des mauvais traitements, été privé de sommeil et menacé d'être décapité.

L'Iran détient plus d'une douzaine d'Occidentaux - également détenteurs d'un passeport iranien pour la plupart - en prison ou en résidence surveillée, comme la chercheuse franco-iranienne de Sciences Po Fariba Adelkhah, emprisonnée depuis deux ans.


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com