Le Yémen en état d’alerte alors que la devise enregistre un plongeon record

Des liasses de billets de banque en riyals yéménites à un comptoir de change dans la ville méridionale d’Aden, le 14 juillet 2021, où la valeur de la monnaie locale tombe à des niveaux historiques ces derniers jours. (AFP)
Des liasses de billets de banque en riyals yéménites à un comptoir de change dans la ville méridionale d’Aden, le 14 juillet 2021, où la valeur de la monnaie locale tombe à des niveaux historiques ces derniers jours. (AFP)
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Publié le Jeudi 15 juillet 2021

Le Yémen en état d’alerte alors que la devise enregistre un plongeon record

  • Présidé par le Premier ministre, Maeen Abdelmalik Saeed, le Conseil économique suprême (SEC) du gouvernement a approuvé mardi un certain nombre de mesures pour freiner la chute de la monnaie, accusant les sociétés de change locales de manipuler sa valeur
  • Le conseil a enjoint la Banque centrale du Yémen, basée à Aden, de surveiller les sociétés de change locales en adoptant des mesures punitives contre les agents qui violent la loi financière du pays

ALEXANDRIE: Le riyal yéménite a plongé de manière historique mercredi, s’échangeant à 1 003 pour un dollar sur le marché noir, malgré les nouvelles mesures économiques du gouvernement, déclarent les agents de change à Arab News.

Présidé par le Premier ministre, Maeen Abdelmalik Saeed, le Conseil économique suprême (SEC) du gouvernement a approuvé mardi un certain nombre de mesures pour freiner la chute de la monnaie, accusant les sociétés de change locales de manipuler sa valeur à des fins lucratives.

Le conseil a enjoint la Banque centrale du Yémen, basée à Aden, de surveiller les sociétés de change locales en adoptant des mesures punitives contre les agents qui violent la loi financière du pays. La Banque centrale a été chargée de former deux comités: l’un examinerait la collecte des recettes, s’assurant qu’elles sont déposées dans ses succursales dans les provinces libérées; l’autre travaillerait à stimuler les exportations de pétrole.

Le gouvernement a accusé les agents de change de se livrer à des activités spéculatives sur les devises fortes qui ont contribué à la chute rapide et soudaine du riyal. «La SEC confirme que la récente dépréciation de la monnaie n’est pas basée sur des raisons objectives, mais sur des considérations spéculatives et de la désinformation», déclare le Conseil dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle.

Entre-temps, les inspecteurs de la Banque centrale, escortés par des soldats armés, ont été vus sillonnant la ville d’Aden pour fermer des sociétés qui ne respectent pas les règles monétaires du pays. Le marché n’a pas réagi positivement aux mesures et menaces du gouvernement. La valeur du riyal yéménite, qui se négociait à 215 pour 1 dollar début 2015, est descendue au niveau record de 1 000 pour 1 dollar dimanche soir. Après avoir rebondi à 985 lundi, elle a atteint 1 003 pour 1 dollar mercredi après-midi dans la ville portuaire d’Al-Mukalla, dans le sud du pays.

Le riyal s’était brièvement rétabli en janvier après le retour d’un nouveau gouvernement – ​​formé dans le cadre de l’Accord de Riyad – à Aden alors que les hostilités entre le gouvernement internationalement reconnu et le Conseil séparatiste de transition du Sud (STC) s’étaient calmées.

Un distributeur automatique d'argent fermé à Aden, le 14 juillet 2021. Photo 
SALEH AL-OBEIDI / AFP

Les médias officiels ont rapporté mardi que le président du Parlement yéménite, Sultan Al-Barkani, avait exhorté le Premier ministre à trouver des solutions urgentes à la dévaluation du riyal et à réformer le système financier du pays, ajoutant que le Parlement maintiendrait les mesures du gouvernement pour la collecte des revenus et lutter contre la corruption.

«Toutes les mesures nécessaires doivent être prises rapidement pour stopper la détérioration (de la monnaie) et parvenir à une vraie solution. Et nous vous tenons pour responsable si vous échouez car la situation ne peut durer», souligne Al-Barkani dans une lettre au Premier ministre.

Les mesures précédentes pour remédier à la dépréciation du riyal se sont toutes révélées inefficaces. Les tentatives comprenaient la fermeture de sociétés de change, l’arrêt du système de transfert de fonds entre les sociétés de change locales connues sous le nom de «Hawala» – le remplaçant par un réseau électronique formel sous la supervision de la Banque centrale – et l’approvisionnement en dollars des importateurs locaux de carburant et de marchandises. Aucune de ces tentatives n’a abouti.

Les analystes yéménites font valoir que ni le gouvernement ni la Banque centrale ne peuvent imposer les dernières mesures dans les zones libérées, car le gouvernement yéménite siège à l’extérieur du pays depuis mars. Le gouvernement yéménite répond qu’il ne peut pas rentrer chez lui en raison du harcèlement et des interventions du STC dans son travail.

Mardi, le comité gouvernemental pour la mise en œuvre de l’accord de Riyad a déclaré que le STC n’avait pas respecté ses engagements sécuritaires et militaires au titre de l’accord et continuait de déployer des unités militaires, de perturber le travail des organes gouvernementaux à Aden et d’inciter les gens à s’opposer au gouvernement.

Le porte-parole du STC n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires d’Arab News en réponse aux accusations du gouvernement.

Les économistes mettent en cause le gouvernement dans le plongeon du riyal en raison de l’impression «excessive» et irresponsable de billets et de son incapacité à exercer un contrôle sur le marché des changes.

Waled al-Attas, professeur adjoint de sciences financières et bancaires à l’Université Hadramout, déclare à Arab News que les dernières mesures gouvernementales sont des «procédures inadéquates et très tardives». Al-Attas explique que le gouvernement yéménite s’appuie sur une politique de monnaie volatile pour faire face à la dévaluation, en imprimant et en distribuant des espèces sur le marché.

«L’augmentation de la masse monétaire a entraîné une demande supplémentaire de devises étrangères, provoquant la détérioration de la valeur de la monnaie locale. À mon avis, la solution réside dans l’arrêt de l’injection de fonds supplémentaires et dans l’augmentation des recettes publiques à déposer auprès de l’organisme légalement autorisé qui est la Banque centrale», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.