La journaliste irano-américaine traquée par Téhéran plus résolue que jamais

La journaliste irano-américaine Masih Alinejad montre une voiture du FBI qui surveille son appartement à Brooklyn, après que les autorités fédérales aient dévoilé un complot présumé des agents des services de renseignement iraniens pour l'enlever. (Photo, Reuters)
La journaliste irano-américaine Masih Alinejad montre une voiture du FBI qui surveille son appartement à Brooklyn, après que les autorités fédérales aient dévoilé un complot présumé des agents des services de renseignement iraniens pour l'enlever. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

La journaliste irano-américaine traquée par Téhéran plus résolue que jamais

  • Masih Alinejad estime que le complot prouve que ses propos perturbent le régime iranien
  • Téhéran n'a pas encore réussi à kidnapper des dissidents iraniens vivants aux États-Unis et en Europe, mais les tentatives régionales ont souvent abouti

LONDRES : Une journaliste irano-américaine cible d'un complot d'enlèvement élaboré par le régime iranien affirme qu'elle refuse d'être réduite au silence, et qu'elle compte poursuivre son travail.

Téhéran avait prévu de kidnapper Masih Alinejad, une critique virulente du régime, à l'aide d'un hors-bord, mais le complot a été révélé et déjoué au début du mois.

Quatre Iraniens ont été inculpés de complot pour enlever la journaliste installée à Brooklyn. Un Irano-américain a été accusé d'avoir financé le complot.

Le régime iranien «est tellement proche de moi, même ici, à Brooklyn», a-t-elle déclaré à CBS News. «C’est dans la nature de la République islamique d'enlever des dissidents et de les exécuter».

Selon l’acte d'accusation, quatre agents secrets iraniens auraient engagé un enquêteur privé à New York pour suivre Alinejad, 44 ans, et sa famille. Ils envisageaient de l'enlever à l'aide d'un hors-bord et de l'emmener au Venezuela, un allié de Téhéran.

Lorsqu'on lui a demandé si elle compte continuer d’écrire, Alinejad a répondu : «Oh oui, je ne vais certainement pas abandonner». Elle estime que le complot prouve que ses propos perturbent le régime iranien.

«Le gouvernement iranien a peur de moi», martèle-t-elle. «Ceci me donne l'espoir que le gouvernement a peur de la voix du peuple, car je personnifie la voix du peuple».

Selon les procureurs, enlever Alinejad s’inscrit dans un plan plus large qui tente d’attirer, par la ruse, des individus vivants au Canada, au Royaume-Uni et aux Émirats arabes unis vers l’Iran.

Le complot du hors-bord a été élaboré après l'échec des tentatives d'attirer Alinejad vers un autre pays du Moyen-Orient.

La porte-parole du président américain Joe Biden, Jen Psaki, a déclaré: «Nous condamnons catégoriquement le complot dangereux et méprisable de l'Iran visant pour kidnapper une citoyenne américaine sur le sol américain».

Un porte-parole du régime iranien estime que les accusations sont «ridicules et sans fondement».

Téhéran n'a pas encore réussi à kidnapper des dissidents iraniens vivants aux États-Unis et en Europe, mais les tentatives régionales ont souvent abouti.

En 2019, Rouhollah Zam, un écrivain et dissident qui a fui l’Iran pour la France en 2011, est attiré par la ruse de son domicile vers l'Irak, où il est arrêté par la police irakienne et remis à des agents iraniens.

Il fait l'objet d'un simulacre de procès en Iran, et sera exécuté en décembre 2020.

Le dissident américano-iranien Jamchid Charmahd, alors porte-parole d'une organisation dissidente aux États-Unis, a été amené par la ruse à se rendre à Dubaï, pour être aussi kidnappé par des agents iraniens.

Charmahd reste à ce jour en prison en Iran, et à l’issue d’un procès qu'Amnesty International qualifie de «extrêmement inéquitable», il risque désormais d'être exécuté.

Son fils Chayan Charmahd a déclaré à l'Associated Press : «Nous recherchons le soutien de n'importe quel pays démocratique, n'importe quel pays libre. Vous ne pouvez pas simplement prendre quelqu'un dans un pays tiers et le traîner dans votre pays».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.