Le regard d’Amina Srarfi sur la scène artistique tunisienne confrontée à la crise sanitaire

Née en 1958 à Tunis dans une famille passionnée de musique, Amina Srarfi est la première femme chef d’orchestre de Tunisie et de l’ensemble du monde arabe (Photo, fournie).
Née en 1958 à Tunis dans une famille passionnée de musique, Amina Srarfi est la première femme chef d’orchestre de Tunisie et de l’ensemble du monde arabe (Photo, fournie).
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Le regard d’Amina Srarfi sur la scène artistique tunisienne confrontée à la crise sanitaire

  • Amina Srarfi est la première femme chef d’orchestre de Tunisie et de l’ensemble du monde arabe
  • « À quelque chose malheur est bon : on peut dire que, dans un certain sens, la création a toujours été présente puisque le confinement a poussé à la réflexion, à la méditation »

Née en 1958 à Tunis dans une famille passionnée de musique, Amina Srarfi est la première femme chef d’orchestre de Tunisie et de l’ensemble du monde arabe.

Selon Wikipédia, Amina Srarfi, chanteuse à ses débuts, est diplômée du Conservatoire national de musique de Tunisie (promotion 1979) ; elle a ensuite obtenu le premier prix de violon et un diplôme d’études universitaires générales en musicologie. Entre-temps, elle a suivi de nombreux stages de direction d’orchestre à Paris.

Amina Srarfi a fait ses débuts professionnels dans l'enseignement durant une dizaine d’années. En mars 1988, elle décide de créer une école privée de musique à laquelle elle donne le nom de son père : le Conservatoire Kaddour Srarfi de musique et de danse.

En cette époque de pandémie du coronavirus et avec son impact sur l’ensemble du secteur culturel, en Tunisie comme partout ailleurs, il nous a semblé particulièrement judicieux d’aller à la rencontre de ce monument de la scène artistique tunisienne.

 

Quelle est votre analyse de la situation du secteur de la culture en Tunisie après la crise du coronavirus ?

Le secteur de la culture a été très touché par cette crise. Mais c’est surtout le confinement obligatoire qui a freiné toutes les activités. Cependant, à quelque chose malheur est bon : on peut dire que, dans un certain sens, la création a toujours été présente puisque le confinement a poussé à la réflexion, à la méditation. D’ailleurs, vous avez vu combien de chansons sont nées lors du confinement et combien de comédiens ont réalisé des vidéos en contant des histoires pour enfants ou en lisant des poèmes de grands auteurs.

En revanche, les artistes qui se produisent sur scène ont été très touchés, et je parle ici des chanteurs, des comédiens, des danseurs, des gens du spectacle. De nombreux spectacles ont été annulés : mariages, dîners de gala, festivals, tout cela aux dépens des artistes.

Et étant donnée la rémunération irrégulière de certains d’entre eux, ils ont vraiment souffert de la situation et cela continue.

 

Quels sont les métiers les plus affectés par cette crise ?

La crise sanitaire liée à la Covid-19 a engendré une situation économique très critique pour les musiciens et les chanteurs, qui ont été privés de leur gagne-pain journalier étant donné que les casinos, les hôtels, les restaurants ont légitimement fermé leurs portes et que les mariages ont été annulés.

 

L’État est-il venu au secours du secteur de la culture au sens large du terme ? Si oui, comment cette aide s’est-elle manifestée ? Si non, quelles ont été les raisons avancées par les pouvoirs publics ?

Après cette terrible crise économique, le ministère des Affaires culturelles a créé un fonds baptisé Fonds Relance Culture (FRC) financé par des partenaires du secteur privé et de la société civile. Il compte parmi les mesures de soutien à la culture. Cette allocation est soumise à des critères et donne la priorité aux individus et aux institutions les plus fragiles ou les plus affectés par le coronavirus. Plusieurs artistes, créateurs, free-lances et opérateurs culturels ont donc pu bénéficier de ce fonds.

 

Les gens acteurs de la culture en Tunisie bénéficient-ils de l’appui de mécènes ?

Le mécénat en Tunisie, parlons-en ! Quand il s’agit de sport, et surtout de football, tout le monde accourt. La culture reste le petit orphelin. Et pourtant, depuis 2014, l’État a prévu que les mécénats accordés aux entreprises, aux projets et aux œuvres à caractère culturel ayant obtenu l’approbation du ministère des Affaires culturelles soient totalement déductibles des impôts. Il reste une bataille à mener pour convaincre les sponsors et les mécènes d’instaurer cette habitude.

 

Que demande aujourd’hui la profession, notamment en termes de soutien ?

Le statut de l’artiste est notre plus grand souci. Nous en sommes à notre septième ministre des Affaires culturelles depuis la révolution de 2011et, à ce jour, ce statut n’est toujours pas reconnu par l’ARP [Assemblée des représentants du peuple]. C’est pourtant primordial pour que l’artiste puisse avoir son mot à dire et surtout pour qu’il soit vraiment respecté.

 

Comment voyez-vous la scène artistique tunisienne après la crise de la Covid-19 ?

La vie artistique reprend timidement son cours. Des festivals ont été annulés, des mariages reportés en raison des mesures sanitaires, tout a donc été chamboulé. Les chanteurs et les musiciens en souffrent car c’est en été, habituellement, qu’ils se produisent le plus.

Un autre secteur a été également très touché : les conservatoires de musique et de danse. En effet, les écoles ont été désertées par les élèves durant tout le dernier trimestre. Quelques parents ont pu faire en sorte que leurs enfants bénéficient du système des cours à distance, mais ce n’est pas le cas de tous.

Avec le post-Covid-19, tout est à revoir afin que la prochaine saison artistique et culturelle puisse s’ouvrir dans de bonnes conditions.


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.