Dans les mines de Cornouailles, la nouvelle ruée vers le lithium

Dans les mines de Cornouailles, la nouvelle ruée vers le lithium. Photo non datée fournie par Cornish Lithium montrant un forage expérimental à Redruth, au Royaume-Uni/AFP
Dans les mines de Cornouailles, la nouvelle ruée vers le lithium. Photo non datée fournie par Cornish Lithium montrant un forage expérimental à Redruth, au Royaume-Uni/AFP
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Publié le Dimanche 18 juillet 2021

Dans les mines de Cornouailles, la nouvelle ruée vers le lithium

  • C'est le pari d'une société minière britannique prête à faire revivre une tradition ancestrale et à surfer sur le boom de ce métal incontournable dans les voitures électriques
  • Son but est d'extraire des eaux souterraines chaudes assez de lithium pour répondre à l'explosion de la demande pour les batteries électriques, en respectant l'environnement et en défendant l'industrie britannique

LONDRES : Les Cornouailles, nouvel eldorado pour le lithium? C'est le pari d'une société minière britannique prête à faire revivre une tradition ancestrale et à surfer sur le boom de ce métal incontournable dans les voitures électriques.

Cette région verdoyante du sud-ouest de l'Angleterre est connue pour ses villages pittoresques et ses plages, mais dans l'arrière-pays, au détour de routes tortueuses, Cornish Lithium a élu domicile sur le site d'une ancienne mine. Son but est d'extraire des eaux souterraines chaudes assez de lithium pour répondre à l'explosion de la demande pour les batteries électriques, en respectant l'environnement et en défendant l'industrie britannique.

Jeremy Wrathall, patron de Cornish Lithium et ancien banquier d'affaires, s'est lancé dans l'aventure en 2016, attiré par la révolution "verte" dans l'automobile. "Un ami m'a dit qu'on avait trouvé du lithium en Cornouailles et je me suis dit que c'était quelque chose qui n'était pas connu au Royaume-Uni", explique-t-il à l'AFP.

Le lithium, identifié pour la première fois en Cornouailles en 1864, est un métal qui entre dans la composition des batteries rechargeables les plus utilisées dans les véhicules électriques. Le chemin n'a pas été facile. Il a fallu obtenir les droits de forer auprès des propriétaires des terrains, puis trouver la technologie pour ramener de l'eau à la surface et ensuite récupérer le lithium.

La société peut même envisager de se servir de la chaleur des eaux et de la géothermie pour produire de l'énergie propre sur les sites d'extraction. Cornish Lithium réalise pour l'heure des tests sur deux sites, l'un dans des eaux souterraines, la ressource la plus écologique et la plus prometteuse puisqu'elle pourrait être disponible ailleurs dans la région, et l'autre dans de la roche. "Les premiers résultats sont encourageants", affirme M. Wrathall, qui vante une "eau de Cornouailles très propre" où "il y a beaucoup de lithium et très peu d'autres choses, comme du sel ou du magnésium, ce qui est un énorme avantage".

Autre atout, les habitants de Cornouailles sont bien disposés à l'égard du projet. "Les Cornouailles ont une longue histoire minière et donc les gens comprennent mieux l'industrie que dans d'autres endroits en Europe", selon lui. La société n'est pas la seule à faire ce pari dans la région. Son concurrent British Lithium tente d'extraire du lithium du granite. Ces entreprises se posent en héritières d'une tradition minière - notamment pour extraire des métaux comme le cuivre et l'étain - vieille de 4.000 ans en Cornouailles, où la dernière mine avait fermé en 1998.

"Bien sûr j'aimerais faire revivre l'industrie minière en Cornouailles mais il s'agit d'un projet commercial. Je n'ai pas de mission au point d'être dans l'émotion ou le romantisme'", prévient M. Wrathall. Malgré des perspectives attrayantes, Cornish Lithium n'a pas encore la certitude de pouvoir passer à la phase de production, qu'il espère pour 2025. "Nous savons que nous pouvons extraire du lithium. Savoir si nous pouvons le commercialiser reste à confirmer", selon le dirigeant, prêt à "fournir une proportion importante de la demande britannique", qui devrait atteindre 75.000 tonnes d'ici 2035.

Souveraineté énergétique

Pour le Royaume-Uni, il s'agit d'un enjeu de souveraineté dans la course à la transition énergétique. Le lithium est extrait essentiellement en Australie et en Amérique du sud, et la Chine a la main sur la chaîne d'approvisionnement. L'institut Faraday, centre de recherche sur les batteries électriques au Royaume-Uni, évoquait fin décembre une nouvelle "ruée vers l'or", pour les métaux comme le lithium, le cobalt et le nickel.

Et les besoins vont être énormes comme pour le pays qui va interdire les nouvelles voitures à essence et diesel à partir de 2030. Le japonais Nissan a lui un projet d'usine géante de batteries dans le pays. Pour l'heure, "l'Europe n'a pas d'offre", regrette M. Wrathall, ce qui pose des problèmes environnementaux puisque le lithium et les batteries fabriquées en Asie sont souvent produites avec des énergies fossiles polluantes.

En France, il existe un projet d'extraction de lithium du sous-sol en Alsace et en Allemagne le groupe Vulcan pense pouvoir en produire dans la vallée du Rhin. Pour Alex Keynes, de l'ONG Transport & Environnement à Bruxelles, à court terme l'extraction minière de lithium respectueuse de l'environnement est nécessaire pour répondre à l'explosion de la demande. Mais d'ici 15 ou 20 ans, "la majorité des matériaux comme le lithium devraient venir d'un recyclage efficace et propre" quand les premières batteries électriques arriveront en fin de vie.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com