Afghanistan: fin d'un cycle de pourparlers à Doha sans progrès sur une trêve

Le médiateur qatari Moutlaq al-Qahtani a pour sa part affirmé que les deux camps s'étaient «à peine mis d'accord» pour tenter «d'éviter des victimes civiles», bien loin du cessez-le-feu espéré. (Photo, AFP)
Le médiateur qatari Moutlaq al-Qahtani a pour sa part affirmé que les deux camps s'étaient «à peine mis d'accord» pour tenter «d'éviter des victimes civiles», bien loin du cessez-le-feu espéré. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 19 juillet 2021

Afghanistan: fin d'un cycle de pourparlers à Doha sans progrès sur une trêve

  • Les deux parties ont indiqué dimanche soir dans un communiqué commun s'être accordées sur le besoin de trouver une «solution juste»
  • Dans son message, le chef des talibans déroule une série d'engagements d'un futur «Émirat islamique» au pouvoir à Kaboul

DOHA: Le chef des talibans a répété dimanche rester "résolument favorable à un règlement politique" en Afghanistan, mais un nouveau round de négociations avec des représentants du gouvernement afghan à Doha s'est achevé sans progrès significatif, en pleine offensive des insurgés.

Des délégations du gouvernement afghan et des talibans ont repris samedi à Doha, au Qatar, des pourparlers entamés en septembre qui n'ont abouti jusqu'ici à aucun accord et semblent battre de l'aile. 

Les deux parties ont indiqué dimanche soir dans un communiqué commun s'être accordées sur le besoin de trouver une "solution juste" et de se rencontrer à nouveau "la semaine prochaine".

Le médiateur qatari Moutlaq al-Qahtani a pour sa part affirmé que les deux camps s'étaient "à peine mis d'accord" pour tenter "d'éviter des victimes civiles", bien loin du cessez-le-feu espéré.

Le chef du conseil gouvernemental supervisant le processus de paix, Abdullah Abdullah, a lui éludé les questions des journalistes.

"Au lieu de compter sur les étrangers, résolvons nos problèmes entre nous (Afghans) et sauvons notre patrie de la crise qui prévaut", avait déclaré dans la matinée le chef des talibans Hibatullah Akhundzada, à l'occasion de l'Aïd al-Adha, fête musulmane du Sacrifice qui dure trois jours à partir du 20 juillet.

"Malgré l'avancée et les victoires militaires (...) nous restons résolument favorables à un règlement politique (...) Nous sommes, de notre côté, déterminés à trouver une solution via des discussions, mais le camp d'en face continue de perdre du temps", a-t-il ajouté dans son message.

Offensive tous azimuts

Lancée début mai, à la faveur du début du retrait définitif des forces étrangères du pays, l'offensive des insurgés n'a rencontré qu'une faible résistance de la part des forces afghanes et leur a permis de s'emparer de vastes territoires ruraux d'Afghanistan et d'importants postes-frontières avec l'Iran, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Pakistan.

Les combattants pro-gouvernement ont mené 244 opérations, tuant 967 combattants "ennemis", dont des commandants clés, a déclaré dimanche le porte-parole des forces de sécurité afghanes Ajmal Omar Shinwari.

"Nous avons repris 24 districts jusqu'à présent, notre objectif est de reprendre tous les territoires. Nous sommes prêts à défendre notre pays", a-t-il ajouté devant la presse.

Privées du crucial soutien aérien américain, les forces du gouvernement afghan ne contrôlent plus essentiellement que les axes majeurs et les capitales provinciales. 

Certaines sont encerclées par les insurgés mais ceux-ci n'ont pas lancé d'offensive majeure contre ces villes, à l'exception d'une brève incursion en juillet dans Qala-i-Naw, capitale de la province de Badghis, dont ils ont été chassés après plusieurs jours de combats.

Le message du chef des talibans ne fait aucune mention d'un cessez-le-feu à l'occasion de l'Aïd. Ces dernières années, les insurgés avaient parfois annoncé des trêves à l'occasion de fêtes musulmanes.

«Pas de sacrifice»

"Cette année, il n'y aura pas de sacrifice (d'animal) parce que la situation de notre pays n'est pas bonne. Les combats se poursuivent. Nous sommes inquiets", confie Abdullah, un habitant de Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan.

"Les gens sont pauvres ici et la plupart sont inquiets de la violence qui augmente", ajoute-t-il.

Dans son message, le chef des talibans déroule une série d'engagements d'un futur "Émirat islamique" au pouvoir à Kaboul. 

L'Émirat islamique était le nom du régime taliban qui dirigea l'Afghanistan entre 1996 et 2001 et en fut chassé par une coalition internationale menée par les États-Unis, après son refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11-Septembre.  

Les talibans semblent opérer depuis longtemps sous une chaîne de commandement unique et efficace. Mais la question de la capacité qu'auront leurs dirigeants à faire respecter un potentiel accord de paix sur le terrain reste en suspens.

Depuis que Washington a annoncé l'an dernier le départ définitif des troupes étrangères d'Afghanistan, au terme d'un accord avec les talibans, ceux-ci tentent d'afficher une image plus moderne et modérée. 

"Nous voulons de bonnes et fortes relations diplomatiques, économiques et politiques (...) avec tous les pays du monde, dont les États-Unis" et "nous assurons totalement les pays voisins, de la région et du monde, que l'Afghanistan ne permettra à personne de menacer la sécurité d'aucun autre pays depuis son sol", affirme Hibatullah Akhundzada dans son message.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.