Covid-19 au Maroc: «Il y a de quoi s'inquiéter», estime Tayeb Hamdi

Quelques personnes marchent sur la place Jemaa el-Fna à Marrakech, le 6 mai 2021. Le Maroc est impacté par la crise de Covid-19. FADEL SENNA / AFP
Quelques personnes marchent sur la place Jemaa el-Fna à Marrakech, le 6 mai 2021. Le Maroc est impacté par la crise de Covid-19. FADEL SENNA / AFP
Short Url
Publié le Mardi 20 juillet 2021

Covid-19 au Maroc: «Il y a de quoi s'inquiéter», estime Tayeb Hamdi

  • «Il y a de quoi s’inquiéter. Nous sommes passés de 300 cas par jour il y a quelques semaines, à plus de 2000 aujourd’hui, et nous avons franchi le taux de positivité de 8%»
  • «En cas de recrudescence importante des nouveaux cas, l’État sera dans l’obligation de serrer la vis pour pouvoir contrôler une situation qui risque de devenir incontrôlable»

CASABLANCA: La situation épidémiologique au Maroc, si elle reste maîtrisée, demeure inquiétante, dans un contexte d’augmentation du taux de positivité à la Covid-19, des cas en réanimation et des décès. L’ouverture des frontières marocaines, l’approche de l’Aïd al-Adha, et les vacances estivales risquent encore d’aggraver la situation. Arab News en français fait le point avec Tayeb Hamdi, président du Syndicat national de médecine générale (SNMG), et vice-président de la Fédération nationale de santé (FNS).

Le nombre de contaminations à la Covid-19 augmente de manière considérable depuis quelques jours au Maroc. Doit-on s’inquiéter de cette hausse, avec un nombre de décès qui poursuit la même trajectoire?

Oui. Il y a de quoi s’inquiéter. Nous sommes face à une hausse des nouveaux cas contaminés à la Covid-19. Nous sommes passés de 300 cas par jour il y a quelques semaines, à plus de 2000 aujourd’hui. Les chiffres inquiètent, mais c’est la vitesse d’accélération de la propagation virale qui me préoccupe le plus, ainsi que le taux de positivité. Alors que nous ne dépassions pas les 2 ou 3% il y a un mois, aujourd’hui, nous avons franchi le taux de positivité de 8%.

Par ailleurs, nous enregistrons quotidiennement plusieurs cas admis dans les services de réanimation. Certains de ces services ont rouvert leurs portes actuellement dans quelques villes, pour faire face à l’afflux de nouveaux patients en réanimation. Ces indicateurs ne peuvent que nous inquiéter, surtout lorsqu’on sait que par ailleurs nous faisons face au variant Delta, qui est 60% plus contagieux que le variant Alpha. Dans le même temps, nous observons un relâchement de la population dans le respect des mesures barrières à titre individuel, comme le port du masque, l’hygiène et la distanciation sociale. Collectivement également, les rassemblements, les réunions, les déplacements et les célébrations d’événements sociaux comme les mariages se font sans le moindre respect des gestes barrières

La célébration de l’Aïd al-Adha le mercredi 21 juillet 2021 va-t-elle aggraver la situation, les Marocains voyageant plus lors de cette fête, pour retrouver leurs proches ou partir en vacances?

Effectivement, la célébration de l’Aïd al-Adha dans quelques jours, qui coïncide avec les vacances estivales, va contribuer à une accélération virale. De plus, les frontières ont été ouvertes pour accueillir les Marocains établis à l’étranger et les touristes étrangers, certes via des protocoles sanitaires, mais cela risque de faire monter en flèche le nombre de contaminations

 

tayeb
Tayeb Hamdi, président du Syndicat national de médecine générale (SNMG), et vice-président de la Fédération nationale de santé (FNS). Photo fournie.

Pourtant, le Maroc avance bien dans sa campagne nationale de vaccination…

Le Maroc peut se targuer d’une campagne de vaccination très réussie. Le pays a actuellement vacciné de manière complète 30% de sa population, dont 85% des personnes âgées de plus de 40 ans. Nous avons désormais entamé la vaccination des personnes âgées entre 35 et 39 ans. Avec 30% de couverture vaccinale complète, on a bien protégé les populations les plus vulnérables, mais cela reste insuffisant pour protéger le Maroc d’une recrudescence des cas. Vous savez, même les pays qui vacciné 70% de leur population ont connu une propagation du virus en raison du variant Delta. Il faut donc rester vigilant, et ne pas crier victoire pour autant.

Certains se demandent si le Maroc fera face à une catastrophe sanitaire après la célébration de l’Aïd al-Adha, comme ce fut le cas en 2020. Qu’en pensez-vous?

Nous n’avions pas commencé la campagne de vaccination en 2020. Donc, la situation est très différente. Il n’y aura pas de catastrophe sanitaire. D’un autre côté, nous savions que les chiffres allaient augmenter, mais cette hausse ne peut être légère ou modérée que si les Marocains respectent les mesures barrières. Si l’augmentation des cas est très importante après la fête du l’Aïd al-Adha, l’État peut imposer des mesures restrictives. Ceci dit, je pense que la situation demeurera maîtrisée, puisque la population vaccinée est protégée contre les formes graves de la maladie. Il y aura des cas  en réanimation, mais cette tendance n’ira pas de pair avec une éventuelle montée en flèche des contaminations

Les Marocains redoutent un retour au durcissement des mesures restrictives. Est-il envisageable, et quels seront les scénarios les plus plausibles?

Le durcissement des mesures restrictives dépend de plusieurs variables. Soit on va observer un respect des mesures barrières individuelles et collectives d’une manière citoyenne et spontanée de la part de la population, soit les autorités devront imposer de manière très stricte le respect des mesures barrières dans les espaces clos, comme les restaurants, les cafés, les mosquées et les supermarchés, entre autres.

En cas de recrudescence importante des nouveaux cas, l’État sera dans l’obligation de serrer la vis pour pouvoir contrôler une situation qui risque de devenir incontrôlable. Un confinement généralisé n’est pas envisageable à mon avis. On optera peut-être pour des confinements dans certaines villes avec des clusters de contamination. Autre option: des mesures restrictives avec des contraintes de déplacements et de mobilité pour la population et les activités économiques, avec un avancement du couvre-feu, qui est aujourd’hui fixé à partir de 23h.

Ces scénarios sont très envisageables. On espère que cette courbe de contamination ne continuera pas dans le même sens, et qu’elle commencera à s’infléchir dans les jours à venir avec un respect des gestes barrières. On espère aussi que les personnes vaccinées, en plus de la population déjà été infectée et immunisée, vont constituer, plus ou moins, un rempart contre la gravité des nouvelles infections. Mais tous ces éléments ne garantissent pas une protection contre une recrudescence de la pandémie. Donc, nous devons rester très vigilants dans les semaines à venir, autrement des mesures restrictives s’imposeront. Je pense d’ailleurs qu’elles vont s’imposer.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com