Bruxelles veut créer une agence européenne contre le blanchiment

Le bâtiment de la Commission européenne, à Bruxelles, le 17 mai 2020.  (Photo, AFP/Archives)
Le bâtiment de la Commission européenne, à Bruxelles, le 17 mai 2020. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Mardi 20 juillet 2021

Bruxelles veut créer une agence européenne contre le blanchiment

  • La Commission européenne a annoncé mardi qu'elle souhaitait créer une agence contre le blanchiment d'argent dans le cadre de propositions législatives destinées aussi à mieux lutter contre le financement du terrorisme
  • Cette entité sera notamment chargée de superviser et coordonner les autorités nationales. «L'objectif est d'améliorer la détection des transactions et activités douteuses et de combler les failles utilisées par les criminels», explique la Commission

BRUXELLES :  La Commission européenne a annoncé mardi qu'elle souhaitait créer une agence contre le blanchiment d'argent dans le cadre de propositions législatives destinées aussi à mieux lutter contre le financement du terrorisme, après plusieurs scandales ayant impliqué des banques de l'UE.

Cette nouvelle entité sera notamment chargée de superviser et coordonner les autorités nationales. "L'objectif est d'améliorer la détection des transactions et activités douteuses et de combler les failles utilisées par les criminels", a expliqué la Commission. "Derrière l'histoire de l'argent sale se cachent des crimes terribles et par conséquent, s'attaquer au blanchiment d'argent c'est s'attaquer au coeur de la criminalité", a déclaré la commissaire européenne aux services financiers, Mairead McGuinness, lors d'une conférence de presse.

Mieux réprimer les transactions illicites doit ainsi contribuer à rendre plus difficile le financement d'attentats en Europe. La nouvelle agence, qui emploiera environ 250 personnes, devrait être opérationnelle à partir de 2024. Les règles européennes contre le blanchiment "sont parmi les plus strictes au monde. Mais elles doivent maintenant être appliquées de manière cohérente et faire l'objet d'une surveillance étroite pour s'assurer qu'elles sont réellement efficaces", a expliqué le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis.

Série de scandales

Bruxelles avait annoncé il y a un an sa volonté d'agir, après plusieurs scandales qui ont révélé la vulnérabilité d'un système juridique morcelé entre les 27 pays membres de l'UE. Parmi ces scandales, celui lié à Danske Bank, au coeur d'une affaire de blanchiment d'environ 200 millards d'euros entre 2007 et 2015, via sa filiale estonienne.

Les affaires ont souvent concerné des filiales de banques basées dans les États baltes de l'UE, utilisées par des Russes fortunés pour des transactions douteuses. La troisième plus grande banque de Lettonie, ABLV, avait été fermée en 2018 après avoir été accusée de blanchiment au profit de clients russes et de violation des sanctions contre la Corée du Nord.

Le mois dernier, les bureaux de Nordea au Danemark ont été perquisitionnés dans le cadre d'une enquête anti-blanchiment. "Chaque nouveau scandale est un scandale de trop", a affirmé M. Dombrovskis. Les activités financières suspectes pèsent environ 1% du produit intérieur brut de l'UE, soit quelque 130 milliards d'euros, selon l'agence européenne de police Europol.

"L'ampleur du problème ne peut être sous-estimée (...) Il ne suffit plus que les États membres fassent séparément ce qu'ils font, il faut une supervision et une coordination actives", a souligné Mairead McGuinness. Outre la nouvelle autorité, la Commission a proposé une harmonisation des règles financières dans l'UE imposant par exemple aux banques de connaître leurs clients ou d'identifier les propriétaires d'actifs derrière des montages financiers opaques. Les registres nationaux des banques devront notamment être interconnectés pour faciliter les enquêtes internationales.

Encadrer les cryptomonnaies

Par ailleurs, l'application des règles anti-blanchiment sera étendue à l'ensemble du secteur des cryptomonnaies afin d'assurer la traçabilité de transferts financiers en bitcoins. Bruxelles veut également instaurer une limite de 10.000 euros pour les paiements en cash au sein de l'UE. Dans certains pays membres, il n'existe aucun plafond pour le paiement en liquide, qui facilite pourtant le recyclage d'argent sale.

Les propositions doivent encore être négociées avec le Parlement européen et les 27 États membres. Ce paquet législatif a été salué par Paris. Il "est ambitieux et à la hauteur de nos attentes. C'est une bonne nouvelle", a déclaré le ministre français des Finances, Bruno Le Maire.

"Le plus grand risque est d'ajouter une couche supplémentaire de complexité et de créer un nouveau conflit de compétences", a averti l'eurodéputé allemand Markus Ferber, du groupe PPE (centre-droit). "Pour l'éviter, il devra être parfaitement clair que la nouvelle autorité disposera de l'autorité suprême", a-t-il ajouté. La Commission n'a eu jusqu'ici que des pouvoirs très limités pour faire appliquer ses règles. Mme McGuinness a rappelé que 23 États membres étaient sous la surveillance de Bruxelles pour des manquements à la législation anti-blanchiment.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.