JO-2020 - Tir: une Libanaise veut «redonner espoir» à ses compatriotes

La Libanaise Ray Bassil, engagée dans l'épreuve de fosse olympique des Jeux olympiques de Tokyo, espère porter haut au Japon les couleurs de son pays qui s'enfonce dans la pire crise économique de son histoire. JOSEPH EID / AFP
La Libanaise Ray Bassil, engagée dans l'épreuve de fosse olympique des Jeux olympiques de Tokyo, espère porter haut au Japon les couleurs de son pays qui s'enfonce dans la pire crise économique de son histoire. JOSEPH EID / AFP
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Publié le Jeudi 22 juillet 2021

JO-2020 - Tir: une Libanaise veut «redonner espoir» à ses compatriotes

  • La Libanaise Ray Bassil, engagée dans l'épreuve de fosse olympique des Jeux olympiques de Tokyo, espère porter haut au Japon les couleurs de son pays qui s'enfonce dans la pire crise économique de son histoire
  • Pour Tokyo, malgré de nombreux aléas et contretemps, la tireuse s'est entraînée d'arrache-pied

SAFRA, LIBAN : La Libanaise Ray Bassil, engagée dans l'épreuve de fosse olympique des Jeux olympiques de Tokyo, espère porter haut au Japon les couleurs de son pays qui s'enfonce dans la pire crise économique de son histoire. 

"Mon objectif est de gagner une médaille olympique, pas seulement de participer" aux JO, explique à l'AFP la sportive de 32 ans. 

"Je veux apporter de la joie aux gens de mon pays", ajoute-t-elle à l'occasion de ses troisièmes Jeux, alors que le Liban n'a plus remporté de médaille olympique depuis celle de bronze gagnée en lutte gréco-romaine à Moscou en 1980.

C'est à l'âge de 14 ans que la jeune femme s'est lancée dans cette aventure sportive en accompagnant son père. Elle participe deux ans plus tard à sa première compétition à l'étranger, en Algérie.  

Depuis, elle gravit les échelons: elle a terminé 5e de ses premiers Championnats du monde en 2009, s'est classée 18e à Londres-2012 et 14e à Rio-2016 ou a encore remporté le titre lors des Championnats d'Asie 2019. 

Pour Tokyo, malgré de nombreux aléas et contretemps, la tireuse s'est entraînée d'arrache-pied.

«Redonner espoir»

Après avoir été contaminée au Covid-19, elle a vite renoué avec l'entraînement malgré un couvre-feu 24h/24h, en s'attelant à l'exercice entre des voitures garées dans son garage souterrain.

ray bassil
Après avoir été contaminée au Covid-19, elle a vite renoué avec l'entraînement malgré un couvre-feu 24h/24h, en s'attelant à l'exercice entre des voitures garées dans son garage souterrain. JOSEPH EID / AFP

Elle s'est ensuite envolée pour l'Italie, où elle a poursuivi sa pratique dans un champ de tir dans la localité de Massa Martana, loin de la "distraction négative" au bercail.

"J'avais besoin d'un environnement plus approprié pour perfectionner mes compétences", justifie-t-elle.  

Le Liban traverse une des pires crises économiques du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. L'effondrement a causé une paupérisation à grande échelle de la population, tandis que la monnaie nationale ne cesse de dévisser. 

Des centaines de milliers peinent à joindre les deux bouts sur fond d'une inflation galopante, de graves pénuries de carburants et de médicaments, et de rationnements draconiens de courant. 

La situation a poussé de nombreux Libanais à plier bagage à la recherche de cieux plus cléments.

Une explosion gigantesque au port de Beyrouth l'été dernier - ayant fait plus de 200 morts et ravagé des quartiers entiers de la capitale - a éprouvé davantage une population déjà à genoux.  

"Je sais que la situation au Liban est vraiment mauvaise. Les gens sont fatigués et nous sommes tous mentalement épuisés, mais je ne veux pas que ceci affecte mon moral", affirme la sportive.

Le pays est, par ailleurs, englué dans une impasse politique qui s'éternise et est toujours sans gouvernement depuis onze mois, sur fond de marchandages et de blocages politiciens.

«Pas pour le gouvernement»

"Je veux (...) aider les Libanais à respirer un peu. Le sport pourra peut-être redonner espoir au Liban".

Le chemin pour les JO de Tokyo aura toutefois été tortueux pour la jeune femme, avec l'amoncellement de crises successives et l'interdiction par les banques de tout virement à l'étranger.

"Même acheter des balles (de carabine) n'a pas été chose évidente", déplore-t-elle. "Des supporters en Italie et quelques Libanais ont dû m'aider à les envoyer à Beyrouth".  

Pour financer son séjour au Japon, Ray affirme avoir recouru à des sponsors privés, ainsi qu'à des contributions du ministère de la Jeunesse et des Sports et du comité national olympique. 

La tireuse fait partie des six sportifs libanais à participer aux JO de Tokyo. La délégation libanaise compte également le judoka Nacif Elias, l'haltérophile Mahassen Hala Fattouh, l'athlète Noureddine Hadid, ainsi que les nageurs Munzer Kabbara et Gabriella Doueihy. 

"Mon pays a vraiment besoin de mes collègues et moi", lâche Ray. 

"Ce que je veux accomplir, c'est pour moi, ma famille, et pour le peuple libanais, non pour un quelconque gouvernement".


Le prince héritier saoudien et le Premier ministre grec discutent des tensions entre l'Iran et Israël

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
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  • Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

RIYAD : D'après l'agence de presse saoudienne, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'est entretenu dimanche par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis pour discuter de l'escalade de la situation entre Israël et l'Iran.

Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

Ils ont souligné la nécessité de faire preuve de retenue et de désescalade, et ont insisté sur l'importance de régler les différends par des moyens diplomatiques, a ajouté l'APS.

Cet appel intervient dans un contexte de tensions accrues, suite à une série d'attaques réciproques entre les deux pays.

La dernière flambée de violence a fait craindre un conflit régional plus large, et les dirigeants internationaux ont exhorté toutes les parties à éviter une nouvelle escalade. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël avertit que les habitants de Téhéran «paieront le prix» des frappes iraniennes sur des civils

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (de droite à gauche) et le ministre de la Défense Israël Katz assistent au discours du président argentin lors d'une session du Parlement israélien (Knesset) à son siège à Jérusalem, le 11 juin 2025. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (de droite à gauche) et le ministre de la Défense Israël Katz assistent au discours du président argentin lors d'une session du Parlement israélien (Knesset) à son siège à Jérusalem, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a averti lundi que les habitants de Téhéran "paieront le prix" des frappes iraniennes
  • "Le dictateur vantard de Téhéran s'est transformé en un assassin lâche qui tire délibérément sur les civils en Israël pour dissuader Tsahal (l'armée israélienne, NDLR) de continuer l'offensive qui décime ses capacités (militaires)"

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a averti lundi que les habitants de Téhéran "paieront le prix" des frappes iraniennes sur des civils israéliens, dans un message publié sur ses réseaux sociaux.

"Le dictateur vantard de Téhéran s'est transformé en un assassin lâche qui tire délibérément sur les civils en Israël pour dissuader Tsahal (l'armée israélienne, NDLR) de continuer l'offensive qui décime ses capacités (militaires), les habitants de Téhéran en paieront le prix, et bientôt", a-t-il déclaré après une nouvelle nuit de frappes iraniennes sur Israël.

 

 


Israël visé par des missiles iraniens après une quatrième nuit de frappes sur l'Iran

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
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  • L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive
  • La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés

JERUSALEM: L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.

Les sirènes d'alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem où une journaliste de l'AFP a entendu "de fortes explosions qui ont fait trembler l'immeuble" dans lequel elle se trouvait.

La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés.

Un autre journaliste de l'AFP a vu une épaisse fumée s'envoler dans le ciel après qu'un missile s'est abattu à Haïfa, dans le nord d'Israël.

A Tel-Aviv, des images de l'AFPTV ont montré un ensemble d'immeubles d'habitation éventrés où les pompiers recherchaient d'éventuels survivants dans les décombres, et des voitures incendiées. Un autre missile a touché un immeuble à Petah Tikva, un peu plus à l'est, selon un photographe de l'AFP.

La police israélienne a précisé qu'un missile avait frappé sur la région côtière, sans autre précision, provoquant "des dégâts matériels et sur les infrastructures". Le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix Rouge, a fait état de trois morts et 74 blessés dans quatre sites du centre du pays.

Cette salve a répondu à des frappes israélienne qui ont visé l'Iran pour la quatrième nuit consécutive.

Missiles sol-sol 

Israël a dit viser des "des dizaines" de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l'ouest du pays et a bombardé la capitale ainsi que la ville sainte de Machhad à l'extrémité nord-est.

Les frappes ont fait au moins 224 morts depuis vendredi et plus d'un millier de blessés, a annoncé dimanche le ministère iranien de la Santé.

Côté israélien, le bilan des ripostes iraniennes depuis vendredi est de d'au moins 16 morts et 380 blessés, selon la police et les secours.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également affirmé qu'une femme avait été tuée dans l'ouest de la Syrie après la chute d'un drone, probablement iranien.

Depuis vendredi, des correspondants de l'AFP et des témoins ont observé des dizaines de missiles volant dans le ciel syrien, certains étant interceptés et explosant dans différentes régions.

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité.

Dimanche, une frappe a visé un immeuble d'habitation dans le centre de Téhéran, faisant au moins cinq morts selon la télévision. Un journaliste de l'AFP sur les lieux a fait état de "deux explosions" à quelques minutes d'intervalle, à proximité du ministère iranien des Communications.

Un épais nuage noir de fumée s'est élevé dans le ciel tandis que des badauds "figés par la stupeur, demeuraient sans voix", selon son témoignage.

"Bruit terrible" 

Le gouvernement iranien a annoncé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d'abris anti-aériens dès dimanche soir.

Téhéran a annoncé dimanche la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, après la mort vendredi des deux plus hauts gradés du pays et de neuf scientifiques du programme nucléaire. Des dizaines de cibles ont été visées dans la capitale, notamment des sites liés au nucléaire et deux dépôts de carburant.

La majorité des commerces sont restés fermés dimanche et les routes pour quitter Téhéran étaient remplies de longues files de voitures.

"Nous n'avons pas pu dormir depuis vendredi à cause du bruit terrible des explosions. Aujourd'hui, ils ont frappé une maison dans notre ruelle et nous avons eu très peur. Nous avons donc décidé de quitter Téhéran", a raconté Farzaneh, une femme au foyer de 56 ans qui allait vers le nord du pays.

Les missiles iraniens avaient déjà frappé la région de Tel-Aviv dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant des destructions à Bat Yam, au sud de la ville côtière, et à Tamra, une ville arabe dans le nord du pays.

"Il ne reste plus rien, plus de maison, c'est fini!", a confié Evguenia Doudka, une habitante de Bat Yam. "L'alerte a retenti et nous sommes allés dans l'abri. Soudain, tout l'abri s'est rempli de poussière, et c'est là que nous avons réalisé qu'une catastrophe venait de se produire".

"L'Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils, femmes et enfants", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Bat Yam.

Affirmant que l'Iran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une campagne aérienne massive contre la République islamique en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires.

Téhéran est soupçonné par les Occidentaux et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique. L'Iran, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".

Appels à négocier 

Egalement dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé l'aéroport de Machhad, deuxième  ville d'Iran, située dans le nord-est du pays à environ 2.300 kilomètres d'Israël. La ville abrite le sanctuaire de l'imam Reza, le site le plus sacré d'Iran pour les musulmans chiites. Il s'agit, selon l'armée, de la frappe la plus lointaine en territoire iranien menée depuis vendredi.

M. Netanyahu a par ailleurs déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu'Israël avait "détruit la principale installation" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre).

Il a laissé entendre que les frappes sur l'Iran pourraient conduire à un changement à la tête du pays dirigé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. "Ce pourrait certainement être le résultat parce que le régime iranien est très faible", a-t-il dit.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution "à long terme" avec l'Iran.

Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les Etats-Unis s'impliquent dans le conflit mais qu'ils ne sont "à cet instant pas impliqués".