Hausse des prix ressentie par les entreprises et les consommateurs à l'echelle mondiale

Unilever accélère les hausses de prix, change les emballages et réduit les promotions au second semestre en réponse à la hausse des coûts.
Unilever accélère les hausses de prix, change les emballages et réduit les promotions au second semestre en réponse à la hausse des coûts.
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

Hausse des prix ressentie par les entreprises et les consommateurs à l'echelle mondiale

  • Les actions Unilever ont chuté cette semaine après que l'inflation a éclipsé les bénéfices
  • Le prix du blé a grimpé à son plus haut niveau la semaine dernière en quatre ans

RIYAD : Lasse de faire le tour des commerces à la recherche des meilleurs prix, Renad Wafi achète de plus en plus en ligne les denrées de base pour tenter d'équilibrer le budget des ménages.

« Les prix des produits de base en Arabie saoudite augmentent sensiblement », déclare cette mère de famille basée à Riyad. « Ils fluctuent en permanence entre les différents points de vente et continuent d'augmenter dans toutes les catégories, de l'alimentation aux produits d'entretien et de soins personnels. En conséquence, les gens recherchent des alternatives en ligne, et je suis l'une d'entre eux.

On peut entendre le même discours cette semaine au siège d'Unilever, l'une des plus grandes sociétés de biens de consommation au monde, qui a enregistré de solides résultats financiers au premier semestre éclipsés par les inquiétudes concernant l'inflation.

Les ventes sous-jacentes du fabricant de savon Dove ont augmenté de 5% au cours du trimestre clos le 30 juin, au-dessus des 4,8% prévus par les analystes. Cependant, la hausse des prix générale, du brut à l'huile de palme et de soja, a amené la société à réduire ses perspectives de marge d'exploitation de légèrement en hausse auparavant à « à peu près stable » et à signaler une plus grande incertitude concernant cette prévision.

Ses actions ont chuté de 6,1%, effaçant près de 7 milliards de livres sterling (9,6 milliards de dollars) de sa capitalisation boursière.

La faute à la flambée des prix des matières premières. La semaine dernière, le blé a enregistré sa plus grosse augmentation hebdomadaire en quatre ans, alors que la sècheresse pour le blé de printemps en Amérique du Nord et les mauvaises conditions météorologiques en Europe ont alimenté les inquiétudes concernant l'offre mondiale dans un contexte de demande accrue alors que l'économie mondiale redémarre.

En mai de cette année, les contrats sur le blé se négociaient au prix le plus élevé depuis 2013 sur le Chicago Board of Trade (CBOT) et n'ont que légèrement baissé depuis. C'est pareil pour le soja, dont le prix a presque doublé au cours des 12 mois précédant le mois de mai et n'a baissé que d'environ 12% au cours des deux derniers mois.

En fait, les matières premières agricoles, du café au maïs en passant par l'huile de palme, se négocient toutes près des sommets pluriannuels.

Ces coûts se répercutent sur les producteurs alimentaires et de biens de consommation, comme Unilever, comme sur les propriétaires de magasins et, en fin de compte, les consommateurs.

« Je peux dire que les prix ont augmenté au cours des six derniers mois ; les produits les plus touchés sont les boissons gazeuses et les cigarettes, car nous avons des difficultés à maintenir l'approvisionnement et des prix stables », déclare Radhi Qanadili, propriétaire d'une épicerie de Djeddah.

« Je dirais à juste titre qu'il n'y a aucun signe de stabilité ou de baisse des prix de sitôt », souligne-t-il. « Les prix sont plus susceptibles de continuer à grimper au cours des six à neuf prochains mois à partir de maintenant. »

Depuis qu'Unilever a publié ses prévisions au premier trimestre, les prix du pétrole brut avaient augmenté de 12 %, l'huile de soja de 21 %, tandis que les coûts de fret et de transport avaient augmenté de 4 % et 7 %, respectivement.

Unilever déclare qu'en plus d'accélérer les hausses de prix, il change les emballages et réduit les promotions au second semestre en réponse à la hausse des coûts.

La société a augmenté ses prix de 1,6% au deuxième trimestre. En juin, ils atteignaient 2,2 %.

L'inflation saoudienne s'est accélérée à 6,2 % en juin, la plus élevée de cette année, emportée par le coût du carburant et de l’alimentaire. Elle se compare à 5,7% en mai, selon les données de l'Autorité générale des statistiques (GSTAT).

Les prix des transports ont augmenté de 22,6% et les prix des aliments et des boissons ont augmenté de 8,1%, indique l'organisme national de statistique.

L'Arabie saoudite a annoncé un plafonnement des prix du carburant au début du mois, pour soutenir la consommation locale et la croissance économique, après que les prix du pétrole ont atteint des sommets pluriannuels cette année.

« Certains disent que cette inflation fait partie du processus de reprise après la pandémie et que les prix commenceront à revenir à la normale d'ici la fin de cette année », déclare Renad Wafi à Riyad. « Bien que je le souhaite, je ne sais pas si je peux être aussi optimiste, car nous sommes à la moitié de l'année et rien n'a encore changé. »

 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.