Amazon compte établir des partenariats avec des PME et des entreprises technologiques saoudiennes

Selon des données publiées par le cabinet d’études Statista, les revenus du commerce électronique en Arabie saoudite devraient atteindre 7,051 milliards de dollars cette année et augmenter à un taux annuel de 5,38 %. (Fourni)
Selon des données publiées par le cabinet d’études Statista, les revenus du commerce électronique en Arabie saoudite devraient atteindre 7,051 milliards de dollars cette année et augmenter à un taux annuel de 5,38 %. (Fourni)
Selon des données publiées par le cabinet d’études Statista, les revenus du commerce électronique en Arabie saoudite devraient atteindre 7,051 milliards de dollars cette année et augmenter à un taux annuel de 5,38 %. (Fourni)
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Selon des données publiées par le cabinet d’études Statista, les revenus du commerce électronique en Arabie saoudite devraient atteindre 7,051 milliards de dollars cette année et augmenter à un taux annuel de 5,38 %. (Fourni)
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Publié le Lundi 26 juillet 2021

Amazon compte établir des partenariats avec des PME et des entreprises technologiques saoudiennes

  • En mars, Amazon a fait part de son intention d’embaucher 1 500 nouveaux employés en Arabie saoudite et d’ajouter onze bâtiments à son réseau, ce qui témoigne clairement de la réussite du site
  • Ronaldo Mouchawar, vice-président d’Amazon pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, estime que la croissance continue du site offrira des possibilités d’emplois aux jeunes Saoudiens

DUBAÏ: Le géant du commerce en ligne Amazon cherche à s’associer à un plus grand nombre d’entrepreneurs et de start-up en Arabie saoudite afin de renforcer le site de vente en détail qu’il a lancé il y a un an, et favoriser ainsi une plus grande interaction avec l’écosystème local.

Le rapport annuel de l’étude Global Entrepreneurship Monitor (GEM) indique que l’activité entrepreneuriale a augmenté de 24 % sur un an en 2020 dans le Royaume. De plus, un tiers des Saoudiens interrogés ont exprimé leur volonté de créer une entreprise dans les trois prochaines années.

Dans le même temps, la plate-forme de recherche Magnitt souligne que la valeur des investissements dans le secteur des start-up technologiques en Arabie saoudite a augmenté de 55 % par rapport à l'année précédente, atteignant 152 millions de dollars américains (1 dollar = 0,85 euro).

Amazon a l’intention de tirer profit de cet écosystème entrepreneurial en plein essor. «Nous travaillons avec les entrepreneurs locaux. Ces derniers sont nombreux dans le Royaume. Je pense que le secteur a changé de manière radicale», affirme Ronaldo Mouchawar, vice-président d’Amazon pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, dans un entretien à Arab News.

«Il y a beaucoup plus de sociétés de capital-risque et de family offfice («bureaux de gestion de patrimoine») qui investissent dans la technologie. Nous voulons donc travailler avec ces entreprises, les développeurs de contenu et les propriétaires de contenu», ajoute-t-il.

L’entrepreneur syrien a cofondé en 2005 la plate-forme de vente en ligne Souq.com qui a été rachetée par Amazon en 2017. Bien que les acquisitions directes à cette échelle ne soient pas forcément au programme, M. Mouchawar explique que le géant mondial souhaite collaborer étroitement avec des partenaires saoudiens.

«Même si la société Amazon ne veut pas investir dans tout, elle désire assurément établir un grand nombre de partenariats afin de s’assurer que toute innovation à l’échelle locale puisse être disponible pour nos clients dans le Royaume», précise-t-il.

Le 17 juin de l’année dernière, Amazon a lancé son site saoudien Amazon.sa, remplaçant ainsi Souq.com.

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Ronaldo Mouchawar, vice-président d’Amazon pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. (Fourni)

«C’était en quelque sorte le premier site d’Amazon en langue arabe. Nous avons dû mettre en place les infrastructures nécessaires en Arabie saoudite, soit 14 ou 15 stations. Nous avons formé près de 2 000 personnes à l’utilisation des systèmes», explique Ronaldo Mouchawar, soulignant que le site fonctionnait parfaitement.

«Nous constatons naturellement une croissance élevée à deux chiffres, il s’agit donc d’une très bonne croissance. Nous ne faisons pas de rapport de croissance par région mais le secteur est globalement en pleine croissance. Le lancement relativement nouveau d’Amazon sur le marché saoudien attire de nombreux clients.» 

Dans son rapport annuel de 2020, Amazon a enregistré une augmentation de 38 % de son chiffre d’affaires net en Amérique du Nord et un accroissement de 40 % des ventes à l’international. Bien que les chiffres de vente ne soient pas disponibles par pays ou région, une analyse des tendances sur Google montre que la recherche du terme «Amazon» en Arabie saoudite au cours des cinq dernières années a atteint son pic vers la mi-juin de l’année dernière et le volume de recherche de l’entreprise a augmenté de 38 % au cours des douze derniers mois.

En mars, Amazon a fait part de son intention d’embaucher 1 500 nouveaux employés en Arabie saoudite et d’ajouter onze bâtiments à son réseau, ce qui témoigne clairement de la réussite du site. La capacité de stockage sera ainsi augmentée de 89 % dans le Royaume et le réseau de distribution géographique élargi de 58 %.

FAITS MARQUANTS

• Le géant mondial gère actuellement trois entrepôts – connus sous le nom de «centres de distribution» – à Riyad et Djeddah.

 

• Il dispose également de onze centres de livraison et de deux centres de tri.

 

• D'ici à la fin de l'année, Amazon portera ce nombre à six entrepôts et treize centres de livraison.

 

• Onze nouveaux bâtiments seront ajoutés au réseau et certains établissements plus anciens seront fermés ou modernisés.

Le géant mondial gère actuellement trois entrepôts – connus sous le nom de «centres de distribution» – à Riyad et Djeddah, en plus de onze centres de livraison et deux centres de tri. D’ici à la fin de l’année, Amazon portera ce nombre à six entrepôts et treize centres de livraison. Onze nouveaux bâtiments seront ajoutés au réseau et certains établissements plus anciens seront fermés ou modernisés.

D’ici à la fin de l’année 2021, le réseau de distribution d’Amazon s'étendra sur une surface de plus de 80 000 mètres carrés. Le groupe basé à Seattle s’est également associé à Saudi Post et à dix autres partenaires.

Selon des données publiées par le cabinet d’études Statista, les revenus du commerce électronique en Arabie saoudite devraient atteindre 7,051 milliards de dollars cette année et augmenter à un taux annuel de 5,38 % pour atteindre 8,697 milliards de dollars d’ici à 2025. Le segment le plus important pour les consommateurs est celui de la mode et le revenu moyen par utilisateur est estimé à 248,69 dollars.

Selon Ronaldo Mouchawar, il existe trois différences spécifiques au marché saoudien que le groupe a adaptées dans sa stratégie au sein du Royaume. «Certes, la langue en est une. De plus, la base d’utilisateurs dépend fortement de la téléphonie mobile: 80 % de nos clients utilisent des téléphones portables. Nous devons donc en tenir compte lorsque nous commercialisons nos produits auprès de ces clients. Par ailleurs, le consommateur saoudien est plus jeune. Nous devons nous assurer que la sélection – gamme de produits – s’adresse à un public plus jeune et à des familles plus nombreuses. L’épicerie et les produits consommables sont importants pour nous en raison de la taille des familles et de la nature de la consommation», souligne-t-il.

De nombreux détaillants, tels que Carrefour, ont mis en place des centres de distribution dans le Royaume afin de répondre à la demande de vente en ligne. Si certains adoptent l’intelligence artificielle ainsi que la robotique dans leurs entrepôts et envisagent de recourir à des véhicules sans conducteur et des drones pour le transport, M. Mouchawar estime que les effectifs humains resteront au cœur de la main-d’œuvre pendant un certain temps encore. 

«Je sais qu’il existe des technologies telles que les drones et la robotique qui aident à améliorer le service et la qualité mais cela semble toujours loin. L’utilisation de drones pour la livraison dans la région nécessite la mise en place de nombreux changements à différents niveaux», explique-t-il.

Par conséquent, Ronaldo Mouchawar estime que la croissance continue du site offrira des possibilités d’emplois aux jeunes Saoudiens. «Je pense qu’il y a une énorme opportunité pour les gens de la région dans la perspective d’élargir les effectifs de l’équipe. C’est ce que nous faisons régulièrement en Arabie saoudite, en Jordanie et en Égypte. Je suis ravi de toutes ces possibilités que nous proposons aux jeunes, notamment dans le secteur du contenu et de la technologie», conclut-il.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".