Qin Gang, un «loup combattant» chinois à Washington

Le faucon Qin Gang, un proche confident du président Xi Jinping, est arrivé à Washington à un moment de fortes tensions entre la Chine et les États-Unis, et devrait délivrer un message combatif. (Photo, AFP)
Le faucon Qin Gang, un proche confident du président Xi Jinping, est arrivé à Washington à un moment de fortes tensions entre la Chine et les États-Unis, et devrait délivrer un message combatif. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 29 juillet 2021

Qin Gang, un «loup combattant» chinois à Washington

  • Arrivé mercredi aux Etats-Unis, il s'est efforcé d'apparaître conciliant, disant vouloir «bâtir des canaux de communication»avec ses hôtes et remettre la relation bilatérale «sur les rails»
  • Cet homme élégant, qui aime arborer une veste anthracite à col Mao, a été pendant plusieurs années l'un des porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères

PEKIN: Qin Gang, nouvel ambassadeur de Chine à Washington, est considéré comme un "loup combattant", cette nouvelle race de diplomates qui ne mâchent pas leurs mots face à un Occident perçu comme systématiquement hostile à Pékin.


Alors que l'administration Biden n'a guère opéré de rapprochement avec la Chine après l'affrontement de l'ère Trump, sa nomination signale que le régime du président Xi Jinping entend rester ferme vis-à-vis du grand rival américain, selon des experts.


Arrivé mercredi aux Etats-Unis, il s'est efforcé d'apparaître conciliant, disant vouloir "bâtir des canaux de communication" avec ses hôtes et remettre la relation bilatérale "sur les rails".


A 55 ans, Qin Gang (prononcer: "Tchine Gang") est plus connu pour son expérience de la communication que pour sa maîtrise de la relation avec la première puissance mondiale.


Cet homme élégant, qui aime arborer une veste anthracite à col Mao, a été pendant plusieurs années l'un des porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.


"A l'époque, il était surnommé 'Gang le guerrier'", se souvient Yun Sun, directrice du programme Chine au Centre Stimson à Washington. "Il avait l'habitude de répondre aux questions agressives des journalistes sur un ton tout aussi hostile".


Vice-ministre des Affaires étrangères depuis 2018, il y était chargé de l'Europe et de l'information, défendant sa vision d'une Chine qui n'aurait pas de leçons à recevoir de l'Occident et rappelant volontiers qu'elle en a été la victime lors des guerres de l'opium au XIXe siècle.


C'est lui qui s'est chargé en mars de convoquer les ambassadeurs européens pour protester contre les sanctions prises contre son pays à propos du traitement des musulmans ouïghours au Xinjiang (nord-ouest).


Interrogé peu avant sur le concept des "loups combattants", M. Qin assumait devant la presse le nouveau cours de la diplomatie chinoise face aux "calomnies sans fondement" venues selon lui des "loups féroces" de l'étranger.


Si l'image de la Chine est tombée ces dernières années à des niveaux jamais vus dans la plupart des pays occidentaux, c'est parce qu'Européens et Américains, notamment leurs médias, n'auraient jamais accepté le système politique chinois ni l'émergence économique du pays, expliquait-il fin 2020.

«Chef de la meute»
"Il est l'un des piliers de la diplomatie des loups combattants", résume l'analyste indépendant Hua Po, tandis qu'un connaisseur averti des arcanes du pouvoir voit même en lui "le chef de la meute", apprécié du président.


Ce natif de Tianjin (nord) a côtoyé Xi Jinping de par ses fonctions de chef du protocole avant 2018. 


A Washington, son style risque de trancher avec celui de Cui Tiankai, un diplomate à l'ancienne qui y est resté ambassadeur huit ans.


"Sa nomination est un signe d'intransigeance adressé à Washington", analyse Mme Sun.


"Je ne serais pas surprise qu'il soit moins paisible que M. Cui et qu'il donne de la voix en public comme en privé", analyse-t-elle.


Un profil similaire à celui de Lu Shaye, ambassadeur de Chine à Paris, dont les sorties peu diplomatiques lui ont valu d'être convoqué au Quai d'Orsay, un sort rarissime pour un représentant de Pékin. 

«Guerre de l'opinion»
Chargé de l'Europe au ministère des Affaires étrangères, Qin Gang a fait une partie de sa carrière à l'ambassade de Chine à Londres. Il maîtrise bien l'anglais.


"Il n'est pas spécialiste des Etats-Unis ni de l'Amérique du Nord", observe le sinologue Antoine Bondaz, de la Fondation pour la recherche stratégique à Paris.


"Mais c'est sûrement aujourd'hui un des diplomates chinois les plus expérimentés en matière de communication. Et c’est peut-être ce qui explique sa nomination", observe-t-il, pronostiquant que M. Qin va aux Etats-Unis pour faire "entendre la voix de la Chine" plutôt que pour négocier.


Hong Kong, Taïwan, Xinjiang, droits de l'Homme, commerce, technologies et origines du Covid: les sujets de confrontation ne manquent pas entre les deux premières puissances mondiales.


Lundi, lors de la première visite en Chine d'une haute responsable de la diplomatie américaine de l'ère Biden, Pékin a adressé un réquisitoire en règle à l'Amérique, l'accusant d'être entièrement responsable de la dégradation de la relation bilatérale. 


Malgré ses investissements massifs dans ses médias en langues étrangères, le régime communiste souffre de ne pas convaincre l'opinion mondiale.


"La guerre de l'opinion publique entre la Chine et les Etats-Unis va devenir de plus en plus féroce", prédit Hua Po. "C'est pour cela que la Chine nomme un ambassadeur plus ferme et plus agressif, afin d'avoir enfin le droit à la parole".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.