Algérie/Covid: appel aux médias à ne pas dramatiser, malgré la crise de l'oxygène

Des bénévoles ont commencé à distribuer gratuitement des bouteilles d'oxygène à Blida, près d'Alger, préfecture parmi les plus touchées par la pandémie. (Photo, AFP)
Des bénévoles ont commencé à distribuer gratuitement des bouteilles d'oxygène à Blida, près d'Alger, préfecture parmi les plus touchées par la pandémie. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 30 juillet 2021

Algérie/Covid: appel aux médias à ne pas dramatiser, malgré la crise de l'oxygène

  • Le pays le plus peuplé du Maghreb (44 millions d'habitants) doit faire face à une forte hausse des cas quotidiens de contamination
  • Les chiffres officiels ne refléteraient pas la réalité, d'après des témoignages de certains professionnels de la santé rapportés par les médias

ALGER: L'Autorité algérienne de l'audiovisuel (ARAV) a exhorté les médias à "éviter de se concentrer excessivement sur les nouvelles négatives" dans leur couverture de la crise sanitaire, au moment où l'Algérie connaît une flambée des cas de Covid-19 et une pénurie d'oxygène.

Dans un communiqué, elle a invité mercredi soir les responsables des chaînes télévisées à "s'acquitter de leurs missions envers les téléspectateurs, en évitant de se concentrer excessivement sur les nouvelles négatives et les histoires tragiques liées à la contamination à la Covid-19".

De telles informations ne peuvent que "semer la crainte, la hantise et le désespoir au sein de la société, et la situation devient encore plus difficile à traiter", a estimé l'ARAV.

L'Autorité juge indispensable de "respecter les règles professionnelles, faire preuve de pondération dans la couverture, et d'exactitude dans la diffusion des informations ou des images", notamment lorsque les réseaux sociaux "constituent une source principale d'information".

Les responsables des journaux télévisés et des programmes d'information sont ainsi appelés à "éviter la dramatisation et l'effroi dans les discours", a souligné l'ARAV. 

Le pays le plus peuplé du Maghreb (44 millions d'habitants) doit faire face à une forte hausse des cas quotidiens de contamination.

Vaccin chinois

Depuis le début de l'épidémie en février 2020, 168 668 contaminations, dont 4 189 décès, ont été officiellement recensés. Le record quotidien d'infections a été battu de nouveau mercredi, avec 1 927 cas, selon le ministère de la Santé.

Le nombre des infections des dernières 24 heures a toutefois chuté jeudi, sans explication, avec 1 537 cas, soit près de 400 de moins que la veille.

Mais les chiffres officiels - celui des décès en particulier - ne refléteraient pas la réalité, d'après des témoignages de certains professionnels de la santé rapportés par les médias.

Face à cette troisième vague de la pandémie en Algérie, les autorités ont notamment interdit l'accès à certaines plages et promis d'accélérer la campagne de vaccination qui a pris du retard.

Près de six mois après les premières vaccinations, près de 3,5 millions d'Algériens ont été vaccinés, a précisé jeudi soir le Premier ministre algérien, Aïmène Benabderahmane.

L'Algérie a reçu à ce jour 9 millions de doses de vaccins - russe (Spoutnik), suédo-britannique (AstraZeneca) et chinois (Sinovac et Sinopharm) - et en recevra 9,2 millions supplémentaires en août, a assuré M. Benabderahmane.

L'Algérie va produire localement le vaccin Sinovac à partir de septembre, avec une quantité mensuelle de 2,5 millions de doses", a-t-il précisé.

Distribution d'oxygène

Mais dans l'immédiat, la priorité est à la pénurie d'oxygène. Des particuliers et certains hôpitaux en manquent en raison notamment de problèmes de gestion des stocks et de distribution.

Des bénévoles ont commencé à distribuer gratuitement des bouteilles d'oxygène à Blida, près d'Alger, préfecture parmi les plus touchées par la pandémie.

Une entreprise de gaz industriel privée a décidé de dédier une partie de son usine de Blida à la production et au remplissage de bouteilles d’oxygène médical.

Devant l'usine, des citoyens de tous âges, munis d'ordonnances médicales, attendent avec l'espoir de pouvoir obtenir au moins la moitié de la prescription en oxygène.

Les bouteilles sont gratuites mais rationnées afin d'aider le plus grand nombre possible de familles en détresse.

"Même si c'est rationné, ça nous permet de soulager ce qu'on peut", a expliqué Farouk Touileb, ambulancier de 36 ans.

Selon des spécialistes de santé, qui ont souhaité garder l'anonymat, "la production industrielle d'oxygène médical en Algérie couvre largement les besoins hospitaliers", y compris en temps de Covid-19.

"Mais les tensions (dans l'approvisionnement) sont le fait d'une mauvaise gestion du circuit de distribution et d'un manque d'anticipation par rapport aux besoins induits par la troisième vague" de la pandémie.

Et les grands hôpitaux publics n'ont pas bénéficié de plan prospectif pour remettre en marche ou acquérir des  générateurs d'oxygène médical, souligne-t-on de mêmes sources.

Selon le Premier ministre, face à la demande croissante, l'Algérie va importer plus de 160 000 litres d'oxygène ainsi que dix unités de production d'une capacité de 20 000 à 40 000 litres par jour.

Elle doit faire venir au moins 15 000 concentrateurs d'oxygène dans les prochaines semaines.

Les Algériens, les réseaux sociaux et la presse
Par Mustapha Hammouche -
L’Algérie lève le confinement obligatoire pour les voyageurs
Par Arab News en français -

Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Short Url
  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Short Url
  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Short Url
  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat