Nouvelle tentative de Boeing de rallier l'ISS avec sa capsule Starliner

Cette photo de la NASA montre une fusée Atlas V de United Launch Alliance avec le vaisseau spatial CST-100 Starliner de Boeing à bord éclairé par des projecteurs sur la rampe de lancement du Space Launch Complex 41 avant la mission Orbital Flight Test-2, le 2 août 2021 à Cape Canaveral Space Force Gare en Floride. (Photo, AFP)
Cette photo de la NASA montre une fusée Atlas V de United Launch Alliance avec le vaisseau spatial CST-100 Starliner de Boeing à bord éclairé par des projecteurs sur la rampe de lancement du Space Launch Complex 41 avant la mission Orbital Flight Test-2, le 2 août 2021 à Cape Canaveral Space Force Gare en Floride. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 03 août 2021

Nouvelle tentative de Boeing de rallier l'ISS avec sa capsule Starliner

  • Le vaisseau doit s'élancer vers l'espace depuis Cap Canaveral, en Floride, à 13H20 (17H20 GMT), à bord d'une fusée Atlas V construite par le consortium United Launch Alliance
  • La mission, baptisée « Orbital Flight Test-2 » (OFT-2), sera diffusée en direct sur le site de la Nasa

WASHINGTON : Une nouvelle mission d'essai non habitée de la capsule spatiale de Boeing, Starliner, qui doit à terme servir de taxi pour acheminer des astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS), doit avoir lieu mardi, après l'échec d'une première tentative en 2019.

Le vaisseau doit s'élancer vers l'espace depuis Cap Canaveral, en Floride, à 13H20 (17H20 GMT), à bord d'une fusée Atlas V construite par le consortium United Launch Alliance.

La mission, baptisée "Orbital Flight Test-2" (OFT-2), sera diffusée en direct sur le site de la Nasa.

Environ 30 minutes après le décollage, la capsule Starliner actionnera ses propulseurs pour entrer en orbite et se diriger vers l'ISS, un périple qui devrait durer environ une journée et s'achever à 13H37 (17H37 GMT) mercredi, avec l'appareillage.

Les bulletins météo, qui font mention de nuages et potentiels éclairs, prévoient 60% de chances que le lancement ait lieu.

La mission d'essai devait avoir lieu vendredi mais a dû être repoussée à mardi après qu'un module scientifique russe a inopinément actionné ses propulseurs après s'être amarré à l'ISS, changeant son orientation.

Après avoir mis fin à son propre programme de navettes spatiales en 2011, la Nasa s'est attaché les services de Boeing et SpaceX afin de ne plus avoir besoin des fusées russes pour rallier l'ISS.

Mais Boeing a pris du retard. En décembre 2019, lors d'un premier vol d'essai, sa capsule n'avait pas réussi à s'amarrer à la station spatiale, et était revenue sur Terre prématurément -- un revers pour ce géant de l'industrie aérospatiale.

La Nasa avait ensuite établi une longue liste de recommandations à Boeing, qui concernaient en premier lieu les logiciels de bord, à l'origine du problème principal lors de ce premier vol d'essai.

De son côté, SpaceX a pris de l'avance, et a déjà acheminé pas moins de dix astronautes vers la Station spatiale, dont le Français Thomas Pesquet, à bord de son vaisseau Crew Dragon.

Steve Stich, responsable du programme des vols commerciaux de la Nasa, a confié la semaine dernière à la presse avoir cette fois confiance.

"Nous voulons que ça se passe bien, nous nous attendons à ce que ça se passe bien et nous nous sommes préparés du mieux possible", a-t-il dit.

"Starliner est un super véhicule mais nous savons combien c'est difficile, et c'est aussi un vol d'essai donc je suis certain qu'on en apprendra quelque chose."

La capsule transportera de 180 kg d'équipement vers l'ISS et en rapportera plus de 250, lorsqu'elle achèvera sa mission dans le désert ouest-américain.

 


«On a le coeur brisé»: A Erevan, la stupeur après la perte du Nagorny Karabakh

Des Arméniens participent à un rassemblement devant la Maison du gouvernement à Erevan le 21 septembre 2023, à la suite des opérations militaires azerbaïdjanaises (Photo, AFP).
Des Arméniens participent à un rassemblement devant la Maison du gouvernement à Erevan le 21 septembre 2023, à la suite des opérations militaires azerbaïdjanaises (Photo, AFP).
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  • Plusieurs milliers d'Arméniens se sont réunis jeudi soir dans le centre d'Erevan pour demander la démission du gouvernement
  • Les rumeurs les plus macabres, évoquant des enfants décapités ou des civils fusillés, circulent sur les réseaux sociaux

EREVAN: La sidération, la colère et la peur. Plusieurs milliers d'Arméniens se sont réunis jeudi soir dans le centre d'Erevan pour demander la démission du gouvernement, mais aussi pour tenter de comprendre comment aider le Nagorny Karabakh après la victoire éclair de l'Azerbaïdjan.

Les manifestants marchent en petits groupes, les yeux dans le vague, quelques uns enveloppés dans un drapeau de l'Arménie. Par moments, les cris "Artsakh! Artsakh!" (le nom arménien du Nagorny Karabakh) sont repris par la foule, mais le slogan retombe vite.

Peu écoutent les exhortations des dirigeants de l'opposition, sur une petite scène, qui appellent à bloquer les rues et déposer le Premier ministre, Nikol Pachinian. Sur la place de la République, cadre traditionnel des protestations dans la capitale arménienne, l'heure est au désarroi.

"On a le coeur brisé. C'est possible d'ouvrir un couloir (humanitaire), d'aider les gens, au moins d'évacuer les enfants. C'est possible !", veut croire Victoria, une dentiste de 26 ans qui préfère ne pas donner son nom de famille de peur, dit-elle, d'être la cible d'Azerbaïdjanais à l'étranger, où elle se rend souvent.

La jeune femme, un petit drapeau du Nagorny Karabakh à la main, en appelle sans trop d'espoir aux organisations internationales, "mais avant tout, on demande à notre gouvernement d'aider son peuple".

Nikol Pachinian, qui a refusé d'envoyer son armée aider les séparatistes du Nagorny Karabakh face à un ennemi mieux armé et beaucoup plus riche, est un "traître", assure-t-elle.

Une opinion partagée par la quasi-totalité des manifestants, parmi lesquels beaucoup de jeunes qui avaient pourtant porté au pouvoir en 2018 cet ancien journaliste réformateur, à la suite d'une révolution pacifique.

L'armée azerbaïdjanaise a lancé mardi une attaque contre la région séparatiste du Nagorny Karabakh, majoritairement peuplée d'Arméniens et déjà théâtre en 2020 d'une violente guerre qui avait permis à Bakou d'y reconquérir de larges portions de territoire.

Après seulement 24 heures de combat, les autorités du Karabakh, surpassées par la puissance de feu de Bakou et sans aide d'Erevan, ont déposé les armes mercredi et des négociations ont commencé jeudi, sous la médiation de Moscou, pour la réintégration dans l'Azerbaïdjan du territoire sécessionniste, où plus de 100.000 personnes sont bloquées.

«On est seuls»
Le sort de ces habitants, soumis à un blocus de l'Azerbaïdjan depuis décembre 2022 et où l'aide humanitaire arrive au compte-goutte, reste l'interrogation majeure des manifestants de la place de la République.

Les rumeurs les plus macabres, évoquant des enfants décapités ou des civils fusillés, circulent sur les réseaux sociaux. Le mot "génocide" est sur toutes les lèvres.

"Ils ont faim, ils n'ont pas d'eau courante, pas de lumière, ils n'ont plus de toit. Ce sont des Arméniens, on est un seul peuple et on doit être ensemble. Point", résume David Vartanian, un cuisinier de 32 ans avant de lâcher une insulte contre Nikol Pachinian.

Lui assure qu'une fois le Premier ministre parti, "on pourra combattre". Mais beaucoup reconnaissent qu'une victoire militaire face à Bakou, soutenu militairement par la Turquie, semble irréaliste.

Alors les manifestants de la place de la République s'interrogent sur l'avenir, accusent la Russie, l'allié dont l'aide n'est jamais venue, ou l'Union européenne, trop attachée au gaz azerbaïdjanais.

"On ne sait pas ce qu'on doit faire. On s'est tous réunis ici pour se dire +Allez, pensons à ce qu'on va faire+. Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?", soupire, les larmes aux yeux, Angela Adamian, une avocate arméno-géorgienne.

"Nous n'avons pas d'amis. Personne ne veut nous sauver, nous n'avons pas une armée assez forte, nous n'avons aucun soutien. On est seuls, tout le monde nous a laissé tomber", poursuit-elle.

"On a peur que ça signifie la fin de notre nation, parce qu'on sait que l'Azerbaïdjan ne voudra pas s'arrêter là".


Nagorny Karabakh: La France exige de Bakou des «garanties tangibles»

La France a exigé jeudi de l'Azerbaïdjan qu'il donne des "garanties tangibles" pour ramener la paix au Nagorny Karabakh à l'ONU (Photo, AFP).
La France a exigé jeudi de l'Azerbaïdjan qu'il donne des "garanties tangibles" pour ramener la paix au Nagorny Karabakh à l'ONU (Photo, AFP).
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  • La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna a exigé que Bakou «assure l'amnistie aux forces qui ont accepté le cessez-le-feu»
  • «Si l'Azerbaïdjan est réellement désireux de parvenir à une solution pacifique et négociée, il doit dès à présent fournir des garanties tangibles»

NATIONS UNIES: La France a exigé jeudi de l'Azerbaïdjan qu'il donne des "garanties tangibles" pour ramener la paix au Nagorny Karabakh lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU deux jours après l'offensive éclair de Bakou contre les séparatistes arméniens dans cette enclave du Caucase du Sud.

"Si l'Azerbaïdjan est réellement désireux de parvenir à une solution pacifique et négociée, il doit dès à présent fournir des garanties tangibles", a déclaré la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, en s'adressant au Conseil de sécurité de l'ONU réuni à la demande de Paris.

Elle a appelé Bakou à "s'engager de bonne foi dans les discussions en excluant tout recours à la force (...) et en acceptant que ce dialogue porte sur les droits et garanties de la population" du Nagorny Karabakh.

Paris a vivement condamné l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan dans cette région disputée depuis des décennies avec l'Arménie. L'opération a abouti à une capitulation des séparatistes arméniens et à l'instauration d'un cessez-le-feu.


Arrivée à Istanbul du premier navire de blé ukrainien depuis la fin de l'accord international

Le premier navire de blé parti d'un port d'Ukraine depuis la fin de l'accord international en mer Noire est arrivé jeudi à Istanbul (Photo, Reuters).
Le premier navire de blé parti d'un port d'Ukraine depuis la fin de l'accord international en mer Noire est arrivé jeudi à Istanbul (Photo, Reuters).
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  • Le cargo avait quitté le port de Tchornomorsk mardi selon le ministre ukrainien des Infrastructures
  • Il s'agit d'une première depuis la fin de l'accord le 17 juillet suite au retrait de la Russie

ISTANBUL: Le premier navire de blé parti d'un port d'Ukraine depuis la fin de l'accord international en mer Noire est arrivé jeudi à Istanbul, selon le relevé en temps réel du site spécialisé Marine Traffic.

Selon Marine Traffic, le "Resilient Africa", un vraquier de 76 m de long battant pavillon de Palau et transportant trois mille tonnes de blé destinées à Israël, est arrivé "à l'ancre" dans le Bosphore peu avant 16H00 locales (13H00 GMT).

Il s'agit d'une première depuis la fin de l'accord le 17 juillet suite au retrait de la Russie.

Le cargo avait quitté le port de Tchornomorsk mardi, avait annoncé le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov.

Moscou a claqué mi-juillet la porte de l'accord signé en juillet 2022 à Istanbul permettant l'exportation sécurisée en mer Noire des produits agricoles ukrainiens, essentiels pour l'économie du pays et la sécurité alimentaire mondiale.

En réaction, l'Ukraine cherche à établir des corridors maritimes longeant les côtes des pays alliés jusqu'au Bosphore, défiant les menaces russes de couler les navires entrant et sortant de ports ukrainiens.

Un deuxième bateau, "Aroyat", se trouvait toujours jeudi dans le port de Tchornomorsk, en train d'être chargé de blé pour l'Egypte, selon le ministre.

L'accord international passé sous l'égide de la Turquie et de l'ONU et dénoncé par la Russie avait permis d'exporter par la mer Noire en un an presque 33 millions de tonnes de céréales et autres produits alimentaires ukrainiens.

Depuis son expiration, la Russie mène une campagne de bombardements visant les infrastructures portuaires et céréalières de l'Ukraine, afin, accuse Kiev, d'empêcher toute tentative d'exportations. Moscou affirme de son côté toucher des cibles militaires.