Covid-19: l’Algérie face à une situation épidémiologique alarmante

Selon de nombreux professionnels de santé, ces mesures restent tout à fait insuffisantes pour répondre à la réalité de l’urgence sanitaire. (Fournie)
Selon de nombreux professionnels de santé, ces mesures restent tout à fait insuffisantes pour répondre à la réalité de l’urgence sanitaire. (Fournie)
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Publié le Mardi 03 août 2021

Covid-19: l’Algérie face à une situation épidémiologique alarmante

  • Certains médecins, en pleurs, lancent des messages d’alerte sur les réseaux sociaux et appellent la population à se protéger
  • «Nous renvoyons les malades chez eux car ne n’avons plus de lits ni d’oxygène pour répondre à l’urgence»

PARIS: Alger, Oran, Sétif, Tizi Ouzou, Constantine, Bejaïa, Batna, Béchar et bien d’autres villes algériennes sont durement frappées par l’explosion des contaminations dues au variant Delta de la Covid-19; les hôpitaux sont au bord de l’asphyxie. Dans les structures de santé, le flux des malades ne cesse de croître. Confrontés à une situation particulièrement complexe au niveau de l’accueil des patients, de nombreux médecins crient leur désarroi, dénonçant l’impossibilité de prendre en charge les urgences vitales. Certains d’entre eux, en pleurs, lancent des messages d’alerte sur les réseaux sociaux et appellent la population à se protéger, à respecter les gestes barrière; dans leurs services respectifs, les conditions sont critiques. 

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«Ce qui est choquant pour nous, les soignants, c’est de constater le contraste avec ce que nous voyons à l’extérieur. Les cafés et les restaurants sont pleins et l’on voit des embrassades et des rassemblements sans distanciation sociale ni masques» (Fournie)

«Nous renvoyons les malades chez eux car ne n’avons plus de lits ni d’oxygène pour répondre à l’urgence», nous confie ainsi un spécialiste en médecine interne qui travaille dans un hôpital d’Alger. D’autres appellent le gouvernement au durcissement du confinement strict de la population. «Il faudra mutualiser les moyens de l’État et de l’armée pour faire face à cette crise inédite et dangereuse; c’est un moment où la solidarité et l’effort national ne doivent pas faire défaut», explique à Arab News en français Mohamed Achir, économiste et professeur à l’université de Tizi-Ouzou.

De son côté, le professeur Rachid Belhadj, responsable des activités médicales à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, demande l’instauration d’un «état d’urgence sanitaire» pour éviter que la situation ne soit hors de contrôle. Pour faire face aux besoins de personnel soignant, le médecin indique qu’il n’est pas exclu que l’on fasse appel aux retraités ainsi qu’aux étudiants en médecine afin de renforcer les équipes des hôpitaux.

 

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De son côté, le professeur Rachid Belhadj, responsable des activités médicales à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, demande l’instauration d’un «état d’urgence sanitaire» pour éviter que la situation ne soit hors de contrôle. (Fournie)

«Manque d’oxygène»

Karima Achour, directrice du service de chirurgie thoracique au CHU de Bab El Oued, confirme cette inquiétude: «Les lits sont saturés depuis deux semaines. Ils ne sont libérés qu’en cas de décès. Nos hôpitaux sont dans le rouge en raison du manque d’oxygène et nous sommes en train de vivre une situation alarmante. Nous fonctionnons avec un effectif réduit car le corps médical est également touché par les contaminations.»

Pour Karmia Achour, la population doit mesurer la gravité de la situation. «Ce qui est choquant pour nous, les soignants, c’est de constater le contraste avec ce que nous voyons à l’extérieur. Les cafés et les restaurants sont pleins et l’on voit des embrassades et des rassemblements sans distanciation sociale ni masques», déplore-t-elle. «C’est également la nonchalance de la population qui nous a aussi conduits à cette situation dramatique […]. J’en appelle à la responsabilité de chacun. Il faut prendre conscience du fait que l’heure est grave et c’est aux autorités publiques de durcir les restrictions afin de nous permettre de travailler et de répondre à la crise sanitaire», demande-t-elle dans une intervention publiée sur le site essaha.com.

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Sur les réseaux sociaux, la population dénonce le manque d’oxygène dans les structures de santé. Les voix s’élèvent; la psychose gagne du terrain. (Fournie)

«Des fêtes de mariages et des rencontres familiales sont organisées sans que l’on se soucie de la pandémie qui, aujourd’hui, nous submerge», nous confie de son côté Lydia, infirmière dans un hôpital de l’Algérois. «Nous sommes face à une situation complexe, avec une population qui néglige les distanciations sociales et des centres de soins qui souffrent d’un manque de moyens et de personnel», signale-t-elle.

Sur les réseaux sociaux, la population dénonce le manque d’oxygène dans les structures de santé. Les voix s’élèvent; la psychose gagne du terrain. Sid Ali Youcef, médecin spécialiste à l’hôpital d’Aïn El-Hammam, en Kabylie, explique à Arab News en français que la situation dans les structures de santé est chaotique en raison du nombre important de patients qui arrivent dans une situation de détresse respiratoire avancée et qui nécessitent une oxygénation à fort débit allant jusqu’à trente litres par minute. «Les quantités dont disposent les hôpitaux sont très insuffisantes par rapport au nombre de patients. Notre pays n’est pas surpris par le variant Delta, puisque ce dernier circule dans le monde; ce qui nous a pris au dépourvu, c’est cette énorme demande en oxygène, largement supérieure à l’offre», explique-t-il. 

Pour Hachemi Radjef, cadre de santé et président de la Commission de santé, d’hygiène et d’environnement à l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, cette vague de contamination du variant Delta représente un électrochoc pour toute la population, au point qu’elle crée au sein de la société une grande panique et même une psychose.

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Benahmed assure également que le pays a reçu une première livraison de 1 050 unités d’équipements de concentrateurs d’oxygène en provenance de la Chine sur une commande totale de 9 000 unités. (Fournie)

 

Actions de solidarité

«Pour faire face à l’hécatombe de cette troisième vague – qui démontre la faiblesse de notre système de santé –, la Commission de santé de la wilaya a octroyé 40 millions de dinars algériens [près de 250 000 euros, NDLR] qui seront destinés à l’achat d’extracteurs d’oxygène pour venir en aide aux malades qui sont oxygénodépendants», nous confie-t-il. Il précise que, dans le même temps, de multiples actions de solidarité sont menées par les citoyens: dons alimentaires en faveur des plus démunis touchés par la Covid-19, désinfection des villes et des villages organisée par les comités de quartier… «Partout où l’action de l’État a patiné, les collectivités locales ont mobilisé des moyens logistiques et humains pour faire face à la pandémie», affirme-t-il. 

De son côté, Lotfi Djamel Benbahmed, ministre de l’Industrie pharmaceutique, affirme que les entreprises spécialisées dans la production et le transport de l’oxygène liquide ont été réquisitionnées afin de satisfaire la demande des hôpitaux publics. Selon lui, en comparaison avec l’année précédente, l’Algérie a triplé sa production pour atteindre 430 000 litres d’oxygène liquide par jour. Benahmed assure également que le pays a reçu une première livraison de 1 050 unités d’équipements de concentrateurs d’oxygène en provenance de la Chine sur une commande totale de 9 000 unités.

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«Nous renvoyons les malades chez eux car ne n’avons plus de lits ni d’oxygène pour répondre à l’urgence», nous confie ainsi un spécialiste en médecine interne qui travaille dans un hôpital d’Alger. (Fournie)

 

Collectifs citoyens

Selon de nombreux professionnels de santé, ces mesures restent tout à fait insuffisantes pour répondre à la réalité de l’urgence sanitaire. Afin d’y remédier, la société civile se mobilise. Des collectes de fonds ont été lancées par des collectifs citoyens, des associations et les membres de la diaspora algérienne, très active en France et ailleurs dans le monde. Cette mobilisation a permis d’acheminer des générateurs d’oxygène dans les hôpitaux du pays. Ainsi, avec l’appui des opérateurs privés, de nombreux hôpitaux comme ceux d’Akbou, d’Azeffoun ou de Batna ont été équipés grâce aux dons collectés. Selon les informations recueillies par Arab News en français, des opérations similaires se propagent sur l’ensemble du territoire algérien. 

Le gouvernement a décidé d’augmenter le taux de vaccination dans les wilayas à forte densité démographique avec les objectifs suivants: 2,5 millions de personnes à Alger et 50% de la population à Oran, Constantine, Sétif et Ouargla. Pour accélérer le rythme de la vaccination, les pharmaciens vont être associés à cette opération. «Les officines sont convenablement et suffisamment réparties à travers tout le territoire national», indique Messaoud Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), qui estime que la conjoncture impose cette décision, ajoutant que le recours au vaccin constitue la solution pour se protéger de ce virus. 

Rappelons que l’Algérie a conclu un contrat avec un partenaire chinois pour la livraison de 17 millions de doses de vaccin Sinovac à raison de 5 millions de doses par mois. À ce jour, le pays a en a acquis 8 millions.


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne a frappé plus de 50 «cibles terroristes» au Liban au cours du dernier mois

Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis d'empêcher le Hezbollah d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge"

JERUSALEM : L'armée israélienne a déclaré lundi qu'elle avait frappé plus de 50 "cibles terroristes" au Liban au cours du mois dernier, malgré le cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à la guerre entre Israël et les militants du Hezbollah.
Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre, ce qui a incité le président libanais Joseph Aoun à demander à la France et aux États-Unis, qui en sont les garants, d'y mettre fin.
"Au cours du mois dernier, les forces de défense israéliennes ont frappé plus de 50 cibles terroristes au Liban. Ces frappes ont été menées à la suite de violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, qui constituaient une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la frappe de dimanche visait un bâtiment utilisé par le Hezbollah pour stocker des "missiles guidés avec précision" et a promis d'empêcher le groupe militant soutenu par l'Iran d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge".
Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré dans un discours lundi que l'attaque "n'a aucune justification" et l'a qualifiée d'"attaque politique visant à changer les règles par la force".
Israël a continué à mener des frappes régulières au Liban malgré la trêve, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, lesquelles ont culminé avec une campagne de bombardements israéliens intensifs et une incursion terrestre.
En vertu de cet accord, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante au sud.
Israël devait retirer toutes ses forces du Sud-Liban, mais des troupes restent sur cinq positions jugées "stratégiques".