Après le 4 août: partir

Joëlle et Wadih Abounasr dans leur appartement à Dubaï. Photo Anouchka Sooriamoorthy
Joëlle et Wadih Abounasr dans leur appartement à Dubaï. Photo Anouchka Sooriamoorthy
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Publié le Mercredi 04 août 2021

Après le 4 août: partir

  • Lama éprouve une culpabilité d’avoir survécu à l’explosion: «“Pourquoi eux et pas moi?”, me suis-je demandé»
  • «Quand l’explosion a retenti, tout le monde a pensé que cela s’était passé dans son immeuble tellement le son était puissant», souligne Elsa

Il est notoirement connu qu’il y a plus de Libanais vivant hors du Liban qu’au Liban. Malgré l’intense affection que les Libanais vouent à leur pays, l’histoire de ce dernier leur a donné maintes raisons de partir, la plus connue étant celle de la guerre civile, la plus récente étant l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020. En quoi cette explosion a-t-elle représenté un déclic pour ceux qui, jusque-là, n’avaient pas envisagé leur vie ailleurs que dans leur pays natal? Un an après le tragique anniversaire de l’explosion du port de Beyrouth, rencontre avec trois familles qui ont fait le choix de partir.

«À 18h04 a eu lieu l’explosion, à 18h06 on s’est dit: “On part.”» Joëlle et Wadih Abounasr ainsi que leurs trois fils se trouvaient à la montagne le 4 août 2020. Comme de nombreux Beyrouthins qui ont échappé à l’explosion, ils sont conscients de la chance qui fut la leur, leur maison se trouvant dans le quartier de Gemmayzé, à proximité du port.

Si Joëlle a toujours vécu au Liban, Wadih en est parti à l’âge de dix-sept ans. Joëlle avait quinze ans à la fin de la guerre, elle se souvient des descentes dans les sous-sols pour se protéger des bombardements, des débris à enlever. En 1989, elle avait manifesté devant le palais présidentiel, symbole d’une jeunesse qui croyait au changement.

«Rester et tenir»

C’est avec le même enthousiasme qu’en 2019 elle est descendue dans la rue avec ses trois fils au moment de la révolution d’octobre. Wadih, plus sceptique, avait refusé de manifester: «Je suis économiste de formation et fiscaliste. C’est donc avec ce regard que j’observais la tournure des événements, et je sentais bien que cela ne prenait pas une bonne direction.» Comme il travaillait déjà avec les pays du Golfe, s’installer à Dubaï était un scénario envisageable, mais la famille voulait «rester et tenir».

L’explosion du 4 août a été l’élément déclencheur. «Cela a fait jaillir des souvenirs de guerre que j’avais tenté de refouler. Surtout, je me suis dit que jamais mes enfants ne devraient vivre ce que j’avais vécu.» Quelques minutes avant l’explosion, Joëlle était au téléphone avec son frère qui vit depuis de nombreuses années à Dubaï: il tentait, une fois de plus, de la convaincre de venir s’installer aux Émirats arabes unis; elle invoquait, une fois de plus, sa réticence à laisser ses parents et son pays. L’explosion leur apporta une froide vérité: alors que le pays n’était plus en guerre, ils n’y étaient pas en sécurité.

«Dans une guerre, on sait qu’on est en guerre, on se protège, mais là, ce n’était pas le cas, nous n’étions pas en guerre, il n’y a pas eu de préavis», affirme Wadih. Trois semaines après, le 28 août, la famille Abounasr posait ses valises à Dubaï. «J’ai un attachement au Liban, mais cet attachement n’est pas aveugle. Il y a beaucoup de beaux endroits dans le monde où les gens sont attachés à leur famille et à leurs amis. Le plus important, c’est que Joëlle et moi soyons sur la même longueur d’ondes et que nous puissions assurer la sécurité de nos enfants. Un an après, la situation est pire qu’au lendemain de l’explosion. On parle souvent de la capacité de rebond des Libanais, mais quand il n’y a plus d’essence, on ne peut plus rien faire.»

Un avant et un après 4 août

Lama et Philippe Bekhazi sont tous les deux enseignants à l’Académie libanaise des Beaux-Arts (Alba) et architectes dans le cabinet hérité du père de Philippe. Ils ont toujours vécu au Liban, et pour ces trentenaires nés après la guerre (Lama est née en octobre 1990, soit le mois qui marque la fin de la guerre civile), diplômés, professionnellement épanouis, parents d’un petit garçon d’un an, la vie beyrouthine est heureuse, mais c’était avant ce jour du mois d’août 2020 qui figure désormais dans l’histoire du Liban.

«Jusqu’au 4 août, nous ne voulions pas partir du Liban, mais il y a désormais un avant et un après 4 août. Si j’avais été chez moi ce jour-là, je ne serais pas en train de vous parler aujourd’hui», énonce tristement Lama. Elle a grandi à Gemmayzé, et c’est dans ce quartier proche du port qu’elle s’est de nouveau installée une fois mariée.

«Le jour de l’explosion, je faisais une balade en montagne avec mon fils. Philippe, mon époux, était à son bureau qui se trouve en banlieue de Beyrouth. J’ai entendu une forte détonation, sans savoir de quoi il s’agissait. Rapidement, mon téléphone a reçu des dizaines de messages; des personnes qui ne m’avaient pas appelée depuis des années voulaient savoir si j’étais saine et sauve. Je ne comprenais plus rien: les amis qui m’appelaient habitaient dans des quartiers éloignés les uns des autres et tous me disaient que leurs maisons avaient été endommagées, cela semblait absurde!»

Chaos gigantesque

Son époux parvient à la rejoindre à la montagne. Le lendemain, ils redescendent à Beyrouth afin de se rendre chez eux. La scène qu’ils découvrent est celle qui sera tristement commune à des milliers de Beyrouthins: porte explosée, murs effondrés, vitres éclatées, leur maison est détruite. Dans ce chaos gigantesque, la solidarité libanaise est à l’œuvre: des étudiants de Lama et de Philippe, des amis, des voisins, des inconnus proposent leur aide.

Ils récupèrent quelques effets qu’ils enroulent dans des draps, avec une seule idée en tête: partir de ce champ de ruines. «Nous nous sommes d’abord rendus dans notre maison à la montagne, et là, Philippe m’a dit: “C’est fini, on s’en va.” Il a envoyé son portfolio à plusieurs entreprises. Au mois de février 2021, il a reçu une proposition pour Abu Dhabi et nous sommes partis.»

Un an après, Lama s’interroge sur le choix qu’ils ont fait. C’est certes celui de la sécurité, mais l’éloignement de son pays lui pèse. Elle est aussi animée d’un double sentiment: la culpabilité d’avoir survécu à l’explosion, «“Pourquoi eux et pas moi?”, me suis-je demandé», en même temps qu’une immense fierté envers le peuple libanais qui continue inlassablement d’œuvrer.

À la question de savoir si elle conserve toujours de l’espoir, elle répond avec détermination: «Je m’oblige à avoir de l’espoir, je veux avoir de l’espoir, je refuse de ne pas avoir d’espoir. Ne pas avoir d’espoir, cela voudrait dire que le pays est mort, et non, il n’est pas mort!»

beyrouth
La maison de Lama et Philippe Bekhazi à Beyrouth. Photo fournie.

Comme Joëlle, comme Lama et Philippe, Elsa Ahajot a été enthousiaste au début de la révolution d’octobre, mais peu à peu, le découragement s’est fait sentir. Son époux, Karl, lui a alors proposé de partir s’installer à Dubaï, proposition qu’Elsa a refusée: «Jamais je ne partirai du Liban», affirmait-elle alors. Le 4 août 2020, Elsa est avec son fils cadet, son mari et sa belle-mère dans leur appartement d’Achrafieh, quartier qui se situe en face du port.

Son fils aîné s’est rendu à la montagne avec sa tante, tandis que le benjamin passe l’après-midi chez un ami qui habite le quartier. Lorsque la première détonation surgit, son époux s’approche instinctivement de la fenêtre pour voir ce qui se passe. «Traumatisée par les années de guerre et par les bombardements, je lui ai crié de s’éloigner de la fenêtre mais, au moment où je terminais de prononcer ma phrase, l’explosion retentit. J’ai volé à travers la pièce.»

Brisures de verres

Blessée à de nombreux endroits, recouvertes de milliers de brisures de verres, Elsa est amenée aux urgences par Karl qui n’est blessé que superficiellement. «C’était comme un film d’horreur: sur les trottoirs, des débris de meubles, du verre partout, des gens ensanglantés.» Les deux premiers hôpitaux, endommagés par l’explosion, ne peuvent l’accueillir, le troisième n’accepte que les personnes en état critique. Elle parviendra finalement à obtenir des soins sommaires, sans anesthésie et sans matériel adéquat, dans un quatrième hôpital. «Je ne comprenais pas ce qui se passait, mais je savais que c’était grave. Quand l’explosion a retenti, tout le monde a pensé que cela s’était passé dans son immeuble tellement le son était puissant.»

C’est avant tout pour protéger ses enfants qu’Elsa a pris la décision catégorique de partir: «Mon cadet m’a vue en sang. Le benjamin a vécu toute cette tragédie seul chez son ami; ce n’est que le lendemain que nous avons pu le revoir. Mes enfants ont tous été un peu traumatisés, tout comme moi qui, un an après, souffre toujours de stress post-traumatique.» Son époux travaillant déjà régulièrement à Dubaï, l’expatriation fut facilitée et, trois semaines après l’explosion, la famille s’installait dans cette ville où Elsa apprécie avant tout la sécurité, elle qui sursaute encore dès qu’une porte claque trop fort.

«Nous sommes partis vite car j’avais peur qu’une autre tragédie survienne. Lorsque mon fils aîné m’a dit: “Qu’attends-tu pour que l’on parte? Que l’un d’entre nous meure?”, j’ai compris que je n’avais pas le droit de laisser mes enfants dans un pays où ils ne sont pas en sécurité.» Elsa n’exclut pas de revivre un jour au Liban, peut-être dans quelques années, lorsque ses enfants partiront pour leurs études universitaires: «J'ai perdu mes deux parents durant la guerre, notre vie a été bouleversée par l’explosion du 4 août, pour l'instant j'ai besoin de prendre du recul.»

 

liban dubai
Elsa Ahajot dans sa maison à Dubaï. Photo Anouchka Sooriamoorthy

 


 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.