Un professeur d'université abattu à Sanaa, contrôlée par les Houthis

Les fonctionnaires à Sanaa et dans d’autres régions sous contrôle Houthis au Yémen n'ont pas été payés depuis fin 2016. (Photo, AFP/Archives)
Les fonctionnaires à Sanaa et dans d’autres régions sous contrôle Houthis au Yémen n'ont pas été payés depuis fin 2016. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Vendredi 06 août 2021

Un professeur d'université abattu à Sanaa, contrôlée par les Houthis

  • Mohammed Ali Naïm a été abattu quelques heures seulement après avoir critiqué les Houthis et le gouvernement yéménite sur les réseaux sociaux
  • «Dans une scène comique, ils ont fermé le dossier dans les 24 heures suivantes»

ALEXANDRIE : Des hommes armés ont abattu un professeur de l'Université de Sanaa au moment où il sortait de la maison d'un ami mercredi soir, dans un quartier de la ville contrôlée par les Houthis, selon les habitants. 

Mohammed Ali Naïm, rattaché au département d'ingénierie et d'architecture, a été déclaré mort dans un hôpital local à la suite de l'attaque survenue à la rue Tunisie, à Sanaa.

L'assassinat a été exécuté quelques heures après que le professeur ait publié un post sur les réseaux sociaux. La publication demandait aux Houthis et au gouvernement yéménite d'augmenter les salaires des employés. 

Après s'être plaint de la dépréciation du riyal yéménite et de l'augmentation du prix des produits de première nécessité, le professeur yéménite a écrit: «Nous demandons au gouvernement de Sanaa et d'Aden d'augmenter les salaires».

Dans un autre post publié mercredi, il ajoute : «La révolution est toujours en cours».

Les fonctionnaires à Sanaa et dans d’autres régions sous contrôle Houthis au Yémen n'ont pas été payés depuis fin 2016, lorsque la milice soutenue par l'Iran a cessé de débourser les salaires en réponse au déménagement du siège de la Banque centrale à Aden par le président yéménite.

Ce meurtre est le dernier dans une série de fusillades au volant, vraisemblablement menées par de hauts responsables houthis contre des dissidents et d'autres opposants. L'année dernière, des hommes armés ont assassiné Hassan Zaïd, ministre des Sports et de la Jeunesse du conseil des ministres houthi. 

Citant la gestion de l'affaire Zaïd par les Houthis, des assassinats similaires et la propagation d'hommes armés à Sanaa, les militants yéménites et les critiques ont rapidement accusé la milice mercredi d'avoir tué le professeur. 

Sami Noaman, journaliste et ancien prisonnier des houthis, a déclaré à Arab News que la milice est soupçonnée d'avoir tué ses opposants et adversaires. 

«Personne ne peut se déplacer librement autour de Sanaa avec des armes autres que (leurs) partisans», révèle Noaman.

Une autre preuve qui semble aller dans le sens de l'implication des Houthis dans le meurtre de Naïm est leur gestion de l'enquête. La milice a rapidement annoncé la capture des auteurs dans la province de Dhamar, et par conséquent, la fin de l’enquête.

«Dans une scène comique, ils ont fermé le dossier dans les 24 heures suivantes», a signalé Noaman. «Le tueur présumé était un prisonnier. Ils ont exécuté des gens qui n'avaient rien à voir avec l'affaire», se désole-t-il.

D'autres critiques des Houthis ont exhorté les miliciens à se concentrer sur la capture et la poursuite des assaillants armés à Sanaa, au lieu d'incarcérer des militants, des artistes, des acteurs et des femmes yéménites.

Le juge Ahmed Al-Khib estime que les Houthis devraient être inquiets face à la recrudescence des assassinats dans la capitale du pays, et détourner leurs efforts et leur attention vers la sécurisation des zones sous leur contrôle.

«Nous tenons les autorités houthies et leur appareil de sécurité, occupé à chasser les sous-vêtements (des femmes) et des artistes, entièrement responsables de ce crime», car il sont chargés d'arrêter les auteurs et les traduire en justice, affirme Al-Khibi sur Facebook. Il fait allusion à la récente répression des Houthis contre les femmes, les chanteuses et les actrices, arrêtés pour avoir supposément violé les normes islamiques. 

Des dizaines d'étudiants de l'Université de Sanaa se sont retrouvés sur les réseaux sociaux mercredi soir pour pleurer le professeur décédé. Les étudiants décrivent Naïm comme un homme «noble» et un conférencier exceptionnel.

«Aucun mot ne peut décrire l'ampleur de la tragédie, ni la tristesse (causée par) votre mort », écrit Ghadir Yahya, une ancienne étudiante, sur Facebook.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.