La médaille d'or du nageur Ahmed Hafnaoui à Tokyo 2020 donne de l'espoir à la Tunisie

Le tunisien Ahmed Hafnaoui, célèbre sa victoire à la finale du 400 mètres nage libre hommes aux Jeux olympiques d'été de 2020, dimanche 25 juillet 2021, à Tokyo, au Japon. (PA)
Le tunisien Ahmed Hafnaoui, célèbre sa victoire à la finale du 400 mètres nage libre hommes aux Jeux olympiques d'été de 2020, dimanche 25 juillet 2021, à Tokyo, au Japon. (PA)
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Publié le Dimanche 08 août 2021

La médaille d'or du nageur Ahmed Hafnaoui à Tokyo 2020 donne de l'espoir à la Tunisie

  • Le joueur de 18 ans a reçu les éloges de la légende américaine Michael Phelps après avoir époustouflé le monde en remportant le 400 m nage libre aux Jeux olympiques
  • Sa victoire a coïncidé avec la fête de la République tunisienne et fait suite à la médaille d'argent de son compatriote Mohamed Khalil Jendoubi en taekwondo.

Ahmed Hafnaoui a été naturellement surpris lorsqu'il a décroché la médaille d'or des 400 m nage libre aux Jeux olympiques de Tokyo il y a deux semaines.

Pourtant, quelque part au fond de lui, l'adolescent tunisien savait qu'il était capable de faire sensation aux Jeux. Après tout, il n'aurait pas pris une année sabbatique s'il n'avait pas eu des intentions sérieuses.

« C'était une décision difficile. J'ai parié sur moi-même et ça a payé », déclare Hafnaoui à Arab News.

Le nageur de 18 ans a produit l'un des résultats les plus inattendus à Tokyo, montant sur le podium après avoir été le dernier à se qualifier pour la finale un jour plus tôt.

Hafnaoui, qui a fini huitième au 400 m nage libre aux Jeux olympiques de la jeunesse il y a trois ans, a amélioré son record personnel de 3:46,16 avant Tokyo 2020 à 3:43,36 pour décrocher l'or.

De ses 50 derniers mètres explosifs à sa célébration jubilatoire, en passant par son look décontracté en chemise sur short lors de la cérémonie de remise des médailles, la victoire de Hafnaoui restera comme l'une des grandes histoires de ces Jeux.

« C'est très difficile de gagner depuis le couloir huit, d'autant plus qu'on ne peut pas vraiment voir les leaders de la course dans les couloirs plus bas. Mais après le 200 m d'ouverture, j'ai pu voir certaines choses qui m'ont donné la conviction que je pouvais viser l'or et je me suis battu avec acharnement dans les 50 derniers mètres », dit-il.

Une vidéo de la famille de Hafnaoui criant à tue-tête en regardant la course de chez elle en Tunisie est devenue virale et a suscité de nombreuses émotions chez des millions de personnes qui l'ont visionnée dans le monde entier.

« Je savais qu'ils étaient à la maison en train de suivre de près et je m'attendais à ce qu’ils réagissent ainsi car ils m'ont toujours soutenu et regardé mes courses et ils sont généralement très émus quand ils me voient en compétition », explique Hafnaoui. « Cela m'a fait tellement plaisir de les rendre aussi heureux. »

Le succès de Hafnaoui n'a pas seulement rendu sa famille heureuse ; il a relevé le moral d’une nation entière traversant des moments difficiles pendant cette pandémie. Sa victoire a coïncidé avec la fête de la République tunisienne et fait suite à la médaille d'argent de son compatriote Mohamed Khalil Jendoubi en taekwondo.

« Ce fut une journée très heureuse pour la Tunisie. Je pense que cela a donné un peu d'espoir aux gens de se réveiller en apprenant qu'ils ont un champion olympique. Cela montre que nous avons encore des champions et que nous sommes toujours capables de faire mieux », dit Hafnaoui, dont la médaille d'or n'était que la cinquième de l'histoire de la Tunisie aux Jeux.

« Juste avant ma course de 400 m, j'ai appris que Mohamed Khalil Jendoubi avait remporté l'argent en taekwondo. Nous avons des âges très similaires, j'étais tellement heureux pour lui, c'est l'une des choses qui m'a motivé pour obtenir une médaille moi-même.

Hafnaoui a été accueilli en héros à son arrivée de Tokyo et il a fait don de son short de bain au musée olympique. Ses exploits lui ont valu l'approbation de célébrités tunisiennes et d'autres nageurs tels que Michael Phelps, qui qualifie sa performance « d’incroyable ».

« Cela représente beaucoup pour moi parce que Michael Phelps est le nageur le plus décoré de l'histoire, c'est une légende. Quelque chose comme ça me donne plus confiance en moi », reconnaît l'aimable adolescent ».

Hafnaoui a été très touché lorsqu'il a été félicité au village olympique par le triple médaillé olympique et multiple champion du monde Gregorio Paltrinieri. Hafnaoui admire depuis longtemps le nageur italien et était ravi que leurs chemins se soient croisés après sa course.

Hafnaoui a rendu hommage à ses parents – son père Mohamed était membre de l'équipe nationale tunisienne de basket-ball – et à son entraîneur Jobran Touili ​​pour leur soutien tout au long de sa carrière.

Touili ​​le suit depuis sept ans et lui a inculqué une grande confiance, malgré les temps troubles que tous les athlètes ont dû traverser pendant la pandémie.

« Mon entraîneur m'a toujours aidé à avoir confiance en moi parce que nous nous sommes entraînés dur et avons traversé tellement de choses ensemble qui nous ont permis de rêver en grand », ajoute Hafnaoui.

« Nous avons passé deux ans à nous préparer pour ces Jeux olympiques. Nous étions confiants d'obtenir de bons résultats.

« Nous avons fait tellement de sacrifices, mon entraîneur et moi ; nous avons sacrifié notre temps et fait tant d'efforts.  Le Covid ne nous a pas facilité la vie, les piscines étaient fermées, je ne pouvais donc pas m'entraîner régulièrement. »

Hafnaoui, qui considère Muhammad Ali comme sa plus grande idole, a passé près de deux mois l'année dernière sans accéder à une piscine, et lorsqu'il réussissait à nager, son entraînement était interrompu tous les quelques jours en raison de changements de règlementations.

Lorsqu'on lui demande quels sont ses atouts d’athlète, il répond : « Je pense que mon cœur est l'un de mes plus grands atouts et je suis très ambitieux ».

Hafnaoui vise déjà les Championnats du monde en petit bassin au Japon et n'a pas encore décidé s'il se rendra aux États-Unis après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires pour nager pour une université là-bas, ou s'il choisira un itinéraire différent. Il prévoit d'ajouter l'épreuve du 1500 m nage libre à son programme, aux côtés des 400 et 800.

Le Nord-Africain est conscient que sa vie va considérablement changer après ses impressionnants débuts aux Jeux olympiques, mais il attend avec impatience la suite, où qu'elle le mène.

« Je traverse beaucoup de nouvelles choses en ce moment. La pression des médias, du ministère, de la fédération pour que je continue à faire ça bien et encore mieux. J'espère que j'apprendrai à gérer tout cela et à profiter de l'expérience dans son ensemble.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


L'Arabie saoudite : un acteur clé dans la lutte contre la criminalité financière, selon Nathalie Goulet

La sénatrice française Nathalie Goulet a salué l'ambition et l'engagement de l'Arabie saoudite dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la criminalité financière. (AFP)
La sénatrice française Nathalie Goulet a salué l'ambition et l'engagement de l'Arabie saoudite dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la criminalité financière. (AFP)
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  • Le Royaume, selon Nathalie Goulet, dispose aujourd’hui des moyens économiques et techniques pour s’imposer comme acteur clé du dispositif mondial AML/CFT
  • L'Arabie saoudite ouvre une nouvelle ère de transparence, selon M. Goulet

DUBAÏ: À quelques semaines de la conférence internationale “Sanctions, AML & CFT for Banking and Finance in the Kingdom of Saudi Arabia”, qui se tiendra à Riyad les 21 et 22 octobre 2025, la sénatrice française Nathalie Goulet, dans un entretient accordé à Arab News en français, salue l’ambition et l'engagement de l’Arabie saoudite dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la criminalité financière.

« L'Arabie saoudite a été en tête de ‘No Money for Terror’ dans le temps. Elle en est absolument capable, et en plus, elle a un leader très fort et une vision claire, » declare la sénatrice.

Une volonté politique affirmée

Pour Nathalie Goulet, l’évolution du Royaume ne fait aucun doute.

« Le Prince Mohammed Ben Salman, dès son arrivée au pouvoir, a immédiatement réglé les questions de corruption. Il a insufflé une politique et une volonté. »

Cette transformation accompagne l’ouverture rapide du Royaume, notamment dans le cadre de la Vision 2030, et s’inscrit dans un effort plus large pour assainir le climat des affaires et attirer des investissements étrangers dans un cadre juridico-financier stable.

« Ça se passe très bien. Mais c’est aussi une question de volonté. Et la volonté en Arabie saoudite est très marquée. »

Riyad, prochain centre de gravité régional pour la compliance

L’événement d’octobre réunira régulateurs, banquiers, juristes et spécialistes de la conformité du monde entier. Pour Nathalie Goulet, c’est une opportunité cruciale :

« Ce que j’attends, ce sont des échanges de bonnes pratiques très concrets. Car parfois, ce ne sont pas les lois qui changent les choses, ce sont aussi les interactions entre professionnels, au quotidien. »

Elle y partagera notamment son expérience sur les enjeux de transparence financière et de coopération internationale.

Des progrès significatifs et une coopération régionale renforcée

À la suite de sa participation au sommet Fighting Financial Crime à Abou Dhabi les 10 et 11 septembre derniers, Nathalie Goulet a salué les efforts des Émirats arabes unis, récemment sortis de la liste grise du GAFI.

« Il y a une vraie volonté au plus haut niveau. Et cette volonté est contagieuse. On voit aussi une forte implication saoudienne, par exemple par l'intermédiaire de Nazaha, l'autorité de lutte contre la corruption. »

Pour elle, la dynamique régionale est en marche : extraditions facilitées, respect accru des règles de coopération judiciaire, montée en compétence des autorités locales.

Un enjeu global et des réponses encore fragmentées

Malgré ces progrès, selon la sénatrice, le constat demeure alarmant : entre 2 et 5 % du PIB Mondial, seraient issus du blanchiment d’argent, mais seulement 1 à 2 % des fonds sont effectivement récupérés.

« Ce sont des milliards qui échappent aux écoles, aux hôpitaux, aux routes. Et un immense manque à gagner pour les citoyens. »

Outre l’utilisation massive de cryptoactifs non régulés et le traffic de migrants, Nathalie Goulet alerte sur les techniques des réseaux criminels de plus en plus inventives : trafic d’or déguisé en café et cargaisons de bananes trafiquées.

Enjeux spécifiques au Moyen-Orient

Le Moyen-Orient n’échappe pas à ces mutations. Nathalie Goulet pointe plusieurs problématiques: le trafic d’or, l’usage débridé des crypto-actifs, et la contrefaçon massive.

« La contrefaçon, ce ne sont pas que des faux sacs. Ce sont aussi des faux médicaments, des pièces détachées défectueuses, du tabac illicite… Le coût global est estimé à 650 milliards de dollars par an. » (Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle, 2022)

Elle insiste sur la nécessité de renforcer la traçabilité, même dans des réseaux informels comme les systèmes de transfert d’argent ou certaines plateformes numériques.

La coopération et la formation au cœur de la réponse

Face à ces défis, Nathalie Goulet appelle à une action multilatérale renforcée : formations spécialisées, partage d’informations, benchmarking international et adoption des nouvelles technologies.

« Il faut former les magistrats, les douaniers, les régulateurs. Mais aussi renforcer la coopération entre pays et partager les bonnes pratiques. »

Elle évoque aussi le rôle central de l’intelligence artificielle dans la détection des flux suspects, et appelle à la création de bourses d’étude sur les crypto-actifs et leurs mécanismes.

Arabie saoudite : vers un rôle structurant dans le système international

Alors que l’Arabie saoudite s’impose de plus en plus comme un hub régional de la finance, la question de son influence future au sein d’organisations comme le GAFI se pose.

« Le Royaume a les moyens, l’ambition et la volonté. Il applique déjà les règles, coopère efficacement, et montre l’exemple. »

La récente nomination d’un responsable émirien à la tête d’Interpol, le général de division Ahmed Naser Al-Raisi, ajoute-t-elle, reflète également l’influence croissante de la région dans la gouvernance sécuritaire mondiale.

Un combat global au service des citoyens

Selon Nathalie Goulet, l’enjeu dépasse largement les frontières des États et des institutions financières et ne peut être reléguée au second plan, même en temps de crise économique.

« Justement, parce que le climat économique est dégradé, on ne peut pas laisser l’argent échapper à la société. La criminalité détourne les ressources publiques. C’est un combat pour le citoyen, pour l’école, pour l’hôpital, » explique la sénatrice.

Riyad marquera une nouvelle étape. Et pour elle, chaque conférence, chaque échange entre professionnels, chaque progrès technique ou réglementaire contribue à une économie plus saine et plus équitable.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.