Mozambique: Mocimboa de Praia, ville portuaire clé, reprise aux jihadistes

Convoi militaire au Mozambique, le 5 août 2021 (Photo, AFP).
Convoi militaire au Mozambique, le 5 août 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 août 2021

Mozambique: Mocimboa de Praia, ville portuaire clé, reprise aux jihadistes

  • Située dans la province septentrionale du Cabo Delgado, la ville portuaire, cible de la première attaque jihadiste au Mozambique en octobre 2017, était aux mains des insurgés depuis le 12 août 2020
  • La crise au Mozambique a fait plus de 2.800 morts, la plupart des civils, et déplacé plus de 800.000 personnes

MAPUTO: Les forces rwandaises, déployées depuis début juillet au Mozambique pour prêter main forte à l'armée dans sa lutte contre les jihadistes dans le Nord-Est du pays, ont affirmé dimanche avoir repris le contrôle du port stratégique de Mocimboa da Praia aux insurgés.

"La ville portuaire de Mocimboa da Praia, un bastion majeur de l'insurrection (...), a été prise par les forces de sécurité rwandaises et mozambicaines", ont déclaré les Forces de défense rwandaises dans un tweet.

Le colonel Ronald Rwivanga, porte-parole de l'armée rwandaise, a confirmé à l'AFP que Mocimboa da Praia "est tombée".

Située dans la province septentrionale du Cabo Delgado, la ville portuaire, cible de la première attaque jihadiste au Mozambique en octobre 2017, était aux mains des insurgés depuis le 12 août 2020.

Elle était devenue le quartier général de facto des jihadistes locaux, connus sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe) et affiliés au groupe Etat islamique (EI).

Mocimboa da Praia "était la dernière place forte des insurgés", sa reconquête "marque la fin de la première phase des opérations de contre-insurrection", a indiqué le colonel Rwivanga.

La crise au Mozambique a fait plus de 2.800 morts, la plupart des civils, et déplacé plus de 800.000 personnes.

Le 24 mars, une attaque d'ampleur contre la ville portuaire de Palma a inquiété la communauté internationale. Cette attaque, l'une des plus importantes depuis le début des violences jihadistes dans la province du Cabo Delgado, a interrompu un mégaprojet gazier de 16,8 milliards d'euros, opéré par le français Total et situé à seulement quelques kilomètres de Palma.

Il s'agit de l'un des plus importants projets de gaz naturel liquéfié d'Afrique.

A la demande de Maputo, le Rwanda a envoyé le 9 juillet un millier de soldats pour soutenir les forces armées mozambicaines qui luttent pour reprendre le contrôle du Cabo Delgado.

Les forces rwandaises avaient revendiqué début août leurs premiers succès depuis leur déploiement, annonçant avoir aidé l'armée mozambicaine à reprendre le contrôle d'Awasse, petit village stratégique situé près de Mocimboa da Praia.

Mission militaire de la SADC

"Nous allons continuer les opérations de sécurisation pour pacifier totalement ces zones ce qui permettra aux forces mozambicaines et rwandaises de mener des opérations de stabilisation quand (les déplacés) retourneront chez eux", a ajouté le porte-parole de l'armée rwandaise.

Après s'être montré réticent à toute intervention étrangère, insistant sur la souveraineté de son pays, indépendant depuis 1975, le président mozambicain Filipe Nyusi avait aussi officiellement demandé début juillet l'aide militaire des pays de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

Le Botswana - dont le chef de l'Etat Mokgweetsi Masisi préside l'organe de la SADC chargé de la politique, la défense et la sécurité - a envoyé 296 soldats le 26 juillet.

Frontalier du Mozambique et puissance régionale, l'Afrique du Sud a annoncé le 28 juillet l'envoi immédiat de 1.495 soldats. Le lendemain, le Zimbabwe a annoncé son intention d'envoyer 304 soldats pour former les unités d'infanterie du Mozambique.

L'Angola devait déployer, à partir du 6 août, 20 officiers de l'armée de l'Air tandis que la Namibie contribuera à hauteur d'environ 400.000 dollars à l'offensive de contre-insurrection. 

MM. Nyusi - par ailleurs président en exercice de la SADC - et Masisi doivent lancer formellement lundi la Mission de la SADC au Mozambique (Samim) à Pemba, capitale de la région de la province de Cabo Delgado.

Le 12 juillet, l'Union européenne a formellement mis sur pied une mission militaire de formation des forces mozambicaines, afin de les aider à lutter contre l'insurrection islamiste.

Le Portugal, ancienne puissance coloniale, participe déjà à la formation des troupes mozambicaines. Les instructeurs militaires portugais devrait constituer la moitié de la mission européenne.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.