Allemagne: arrestation d'un Britannique soupçonné d'espionner pour Moscou

Dans cette photo d'archive prise le 26 mai 2021, le critique emprisonné du Kremlin Alexei Navalny apparaît à l'écran via une liaison vidéo depuis la prison lors d'une audience devant un tribunal de la ville de Petushki, à quelque 120 kilomètres de Moscou. (AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 26 mai 2021, le critique emprisonné du Kremlin Alexei Navalny apparaît à l'écran via une liaison vidéo depuis la prison lors d'une audience devant un tribunal de la ville de Petushki, à quelque 120 kilomètres de Moscou. (AFP)
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Publié le Mercredi 11 août 2021

Allemagne: arrestation d'un Britannique soupçonné d'espionner pour Moscou

  • Cette affaire s'ajoute à une multitude d'autres cas dont les autorités britanniques ou allemandes accusent la Russie et ses services de renseignement
  • Ce Britannique était employé localement par l'ambassade de son pays, à un poste qui n'a pas été immédiatement précisé

BERLIN: L'Allemagne a annoncé mercredi l'arrestation d'un employé de l'ambassade du Royaume-Uni à Berlin soupçonné d'espionnage pour la Russie, une affaire qui risque d'envenimer un peu plus les relations déjà tendues sur le sujet entre ces deux pays et Moscou.


Ce ressortissant britannique, présenté comme David S., est suspecté d'avoir en au moins une occasion "transmis à un représentant des services de renseignement russes" un document "qu'il avait obtenu dans le cadre de ses fonctions à l'ambassade", a souligné le parquet fédéral allemand chargé des affaires d'espionnage.


Il "a reçu en contrepartie de la transmission d'informations une somme en argent liquide d'un montant non déterminé", a-t-il précisé dans un communiqué.


Le parquet a souligné que l'interpellation était le résultat d'une collaboration avec les autorités du Royaume-Uni.


Ce Britannique était employé localement par l'ambassade de son pays, à un poste qui n'a pas été immédiatement précisé.

Perquisitions 
"Il est fortement suspecté, au plus tard depuis novembre 2020, d'avoir été actif" au profit du renseignement russe, selon le parquet, qui indique que "son appartement et son lieu de travail ont été perquisitionnés".


Cette affaire s'ajoute à une multitude d'autres cas dont les autorités britanniques ou allemandes accusent la Russie et ses services de renseignement.


Les relations entre Londres et Moscou sont au plus bas notamment depuis l'empoisonnement au Novitchok, produit neurotoxique développé à des fins militaires à l'époque soviétique, de l'ex-agent double Sergueï Skripal survenu en 2018 dans la ville de Salisbury en Angleterre.


Le Kremlin a toujours démenti toute implication, mais l'affaire avait abouti à une vague d'expulsions croisées de diplomates entre Londres et ses alliés d'une part, et Moscou de l'autre, d'une ampleur sans précédent depuis la fin de la Guerre froide.


Avant cela, Alexandre Litvinenko, exilé au Royaume-Uni et devenu opposant au Kremlin, était décédé en novembre 2006 à la suite d’un empoisonnement au polonium-210, une substance radioactive extrêmement toxique. Alors qu’il agonisait, il avait évoqué la responsabilité du président russe Vladimir Poutine.


En Allemagne, les affaires d'espionnage dans lesquelles la responsabilité du Kremlin est pointée du doigt sont légion.


Dernièrement, la justice allemande a annoncé fin juin l'arrestation sur son territoire d'un scientifique russe travaillant dans une université et soupçonné d'espionnage pour le compte de Moscou.


Berlin accuse aussi Moscou régulièrement de cyber-espionnage. 

Navalny
Mais c'est surtout la tentative d'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny en août dernier, dont Moscou est rendu responsable par les Occidentaux, qui a le plus contribué à envenimer les relations germano-russes.


Dans le coma, M. Navalny avait été transféré en urgence dans un hôpital berlinois et les médecins allemands avaient diagnostiqué un empoisonnement par une substance de type Novitchok.


Ailleurs en Europe, au début du printemps, l'Italie a annoncé l'expulsion de deux fonctionnaires russes après l'arrestation en flagrant délit d'un officier de la marine italienne qui remettait à un militaire russe des documents classifiés.


Nombre de diplomates russes accusés d'espionnage ont été expulsés ces derniers mois de Bulgarie, des Pays-Bas, d'Autriche, de France, ou encore de République tchèque. A chaque fois, Moscou a réagi de manière symétrique, tout en dénonçant des accusations infondées et "russophobes".


Depuis février, la justice allemande accuse par ailleurs un Allemand d'avoir transmis des données sur la Chambre des députés à la Russie. Le suspect travaillait pour une entreprise mandatée à plusieurs reprises par le Bundestag pour y effectuer des contrôles de ses ordinateurs portables.


La Russie est aussi accusée d'un piratage informatique à grande échelle qui a visé en 2015 les ordinateurs du Bundestag et les services d'Angela Merkel, ainsi que l'Otan et la chaîne de télévision francophone TV5 Monde.


Malgré ces relations tendues, Moscou et Berlin continuent de défendre contre vents et marées leur projet controversé de gazoduc, Nord Stream 2, qui va relier les deux pays, en dépit des critiques des Etats-Unis.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.

 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.