La pénurie de main-d'oeuvre dope les bas salaires aux Etats-Unis

Non sans conséquence pour les employeurs notamment de la restauration qui sont contraints de limiter les horaires de leur établissement malgré le retour en masse de leur clientèle (Photo, AFP).
Non sans conséquence pour les employeurs notamment de la restauration qui sont contraints de limiter les horaires de leur établissement malgré le retour en masse de leur clientèle (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 11 août 2021

La pénurie de main-d'oeuvre dope les bas salaires aux Etats-Unis

  • Les économistes tempèrent pour l'heure les risques d'alimenter l'inflation
  • Malgré des offres d'emploi record, des millions d'Américains sont au chômage. Nombre d'entre eux ne veulent plus travailler pour une misère

WASHINGTON: La pandémie et la pénurie de main-d'oeuvre dopent les bas salaires aux Etats-Unis au point de généraliser, dans les grandes entreprises, les 15 dollars de l'heure, un salaire minimum prôné depuis longtemps par les démocrates.

Les économistes tempèrent pour l'heure les risques d'alimenter l'inflation. Les chiffres de juillet semblent leur donner raison avec une hausse des prix qui a ralenti à 0,5% par rapport à juin (+0,9%). 

"Pour la première fois depuis la fin des années 90, les employés ayant des bas salaires disposent d'un peu plus d'influence pour exiger des rémunérations plus élevées", explique David Cooper, économiste à l'Institut de politique économique (EPI), un centre de réflexion américain.

Malgré des offres d'emploi record, des millions d'Américains sont au chômage. Nombre d'entre eux ne veulent plus travailler pour une misère. D'autres sont contraints de refuser des emplois faute de garde d'enfants ou de profil adapté.

Non sans conséquence pour les employeurs notamment de la restauration qui sont contraints de limiter les horaires de leur établissement malgré le retour en masse de leur clientèle.  

Pour attirer les candidats, de plus en plus d'employeurs mettent la main à la poche avec non seulement des hausses de salaire mais encore l'octroi de bonus et avantages sociaux.

Les pharmacies CVS sont ainsi venues rejoindre la semaine dernière la cohorte de grandes entreprises - Amazon, Target, Chipotle, etc. - ayant décidé de franchir le cap des 15 dollars de l'heure. Ses employés devront toutefois attendre juillet 2022.

Le géant de la distribution Walmart a, lui, annoncé fin juillet qu'il paierait l'intégralité des frais de scolarité de certaines écoles pour ses travailleurs américains, le dernier effort du plus grand employeur privé du pays pour attirer et retenir les salariés face à un concurrent, Costco, qui paie mieux.

« Pas d'autre choix que de payer »

"Les entreprises n'ont pas d'autre choix pour le moment que de payer", estime Rubeela Farooqi, économiste en chef chez High Frequency Economics.

"Ce que les démocrates n'ont pas pu accomplir (acter un salaire minimum de 15 dollars), les entreprises sont en train de le réaliser à cause des effets de la pandémie", dit-elle. 

Aux Etats-Unis, le salaire minimum fédéral est de 7,25 dollars, un niveau inchangé depuis 12 ans même si plusieurs Etats imposent un salaire plus élevé.

Dès son arrivée, le président Joe Biden avait tenté de légiférer les 15 dollars de l'heure mais l'opposition farouche au Sénat l'avait contraint d'abandonner son projet de campagne.

Faute de mieux, il a signé en avril un décret portant le salaire minimum des travailleurs contractuels du gouvernement fédéral à 15 dollars début 2022 contre 10,95 dollars actuellement.

La concurrence entre entreprises fait que pour la première fois, le salaire moyen des employés des supermarchés et des restaurants dépasse les 15 dollars de l'heure, selon le Washington Post.

Il s'agit certes d'une moyenne, avec une myriade d'employés dont le salaire reste très inférieur. 

Mais "près de 80% des travailleurs américains gagnent désormais au moins 15 dollars de l'heure, contre 60% en 2014", poursuit le quotidien.

Et, les hausses de salaire devraient se poursuivre l'année prochaine.

Les employeurs prévoient en effet des augmentations moyennes de 3% en 2022, selon une enquête du cabinet de conseil Willis Towers Watson, réalisée entre avril et juin. C'est plus que les +2,7% prévus cette année, selon la même source.

« Réajustement ponctuel »

"Ne concluons pas qu'il s'agit d'un changement permanent à long terme", tempère David Cooper de l'Institut de politique économique. 

"Les structures de l'économie américaine, qui ont freiné la croissance des salaires dans une grande partie de l'économie américaine pendant des décennies, n'ont pas changé", relève-t-il.

"C'est un réajustement ponctuel des salaires les plus faibles qui va conduire à une augmentation de la consommation", abonde Gregory Daco, chef économiste chez Oxford Economics, soulignant que "ce n'est pas excessivement contraignant pour les entreprises qui peuvent reporter les hausses sur le consommateur".

Pour autant, il ne voit pas de spirale inflationniste des salaires. Rubeela Farooqi non plus car "les effectifs restent inférieurs de plusieurs millions au niveau d'avant la pandémie".

Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,4% en juillet comparé à juin et de 4,7% sur un an.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.