Des députés libyens rivaux se concertent au Maroc

Le "Dialogue libyen"  entre les partis libyens rivaux s'est tenu dans la station balnéaire de Bouznika, au sud de la capitale Rabat, sous les auspices du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita. (Facebook / @MarocDiplomatie)
Le "Dialogue libyen" entre les partis libyens rivaux s'est tenu dans la station balnéaire de Bouznika, au sud de la capitale Rabat, sous les auspices du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita. (Facebook / @MarocDiplomatie)
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Publié le Lundi 07 septembre 2020

Des députés libyens rivaux se concertent au Maroc

  • A l'initiative du Maroc, le "Dialogue libyen" réunit deux délégations de cinq députés issus du Haut conseil d'Etat libyen et du Parlement de Tobrouk, en présence du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita
  • Sur fond d'implications étrangères croissantes, la Libye est déchirée depuis 2015 entre deux pouvoirs

BOUZNIKA : Des parlementaires représentant les deux camps libyens --le gouvernement d'union (GNA, reconnu par les Nations Unies) à l'Ouest, et un pouvoir à l'Est incarné par le maréchal Khalifa Haftar-- se sont rencontrés dimanche à Bouznika, au sud de la capitale marocaine Rabat.

A l'initiative du Maroc, le "Dialogue libyen" réunit deux délégations de cinq députés issus du Haut conseil d'Etat libyen et du Parlement de Tobrouk, en présence du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita. 

"Le royaume est prêt à mettre à disposition des Libyens un espace pour qu'ils puissent discuter, selon leur volonté, et applaudira quel que soit le résultat", a déclaré le chef de la diplomatie marocaine peu avant le début des discussions. Celles-ci se déroulent à huis clos dans un grand complexe touristique de la ville côtière de Bouznika.

"Le Maroc n'a pas d'agenda ni d'initiative à présenter", a ajouté M. Bourita, en appelant à une "solution par les Libyens, sous l'égide des Nations unies".

Dans le même temps dimanche à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan discutait avec Fayez al-Sarraj, chef du GNA, a indiqué sans autre détail la présidence turque sur Twitter, en publiant deux photos des deux hommes.

Sur fond d'implications étrangères croissantes, la Libye est déchirée depuis 2015 entre deux pouvoirs.

Les deux camps en conflit ont annoncé le 22 août, séparément, un cessez-le-feu et des élections dans ce pays meurtri par les conflits depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

Avant ce cessez-le-feu, l'interférence d'armées étrangères a exacerbé le conflit, avec les Emirats arabes unis, l'Egypte et la Russie dans le camp Haftar, et de l'autre la Turquie et le Qatar.

Les principaux pays concernés avaient promis en janvier de respecter l'embargo sur les armes et de ne plus interférer dans les affaires internes libyennes, à l'issue d'un sommet à Berlin.

C'est au Maroc qu'a été conclu le 17 décembre 2015, sous l'égide de l'ONU, l'accord de règlement politique de Skhirat en vertu duquel a été créé le Gouvernement d'union nationale basé à Tripoli. 

Le président de la Chambre des représentants libyenne Aguila Saleh et le président du Haut conseil d'Etat libyen Khaled Al Mechri ont été reçus en juillet, séparément, à Rabat par le chef de la diplomatie marocaine.


Explosion près d'un navire au large du Yémen 

Début septembre, les Houthis avaient affirmé avoir tiré un missile en direction d'un pétrolier israélien en mer Rouge, qui n'a pas été touché selon UKMTO. (AFP)
Début septembre, les Houthis avaient affirmé avoir tiré un missile en direction d'un pétrolier israélien en mer Rouge, qui n'a pas été touché selon UKMTO. (AFP)
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  • Le capitaine a signalé une giclée d'eau et un bruit d'explosion à proximité du navire, a indiqué United Kingdom Maritime Trade Operations (UKMTO)
  • L'incident s'est produit à 120 milles nautiques à l'est d'Aden, ville du sud du Yémen, et a été classifié par UKMTO comme une "attaque", qui n'a pas été revendiquée dans l'immédiat

DUBAI: Une agence de sécurité maritime britannique a fait état mardi d'une explosion près d'un navire au large du Yémen, où les rebelles houthis mènent régulièrement des attaques contre des navires liés à Israël.

Le capitaine a signalé une giclée d'eau et un bruit d'explosion à proximité du navire, a indiqué United Kingdom Maritime Trade Operations (UKMTO).

Cette agence a précisé que les membres d'équipage étaient sains et saufs et que le navire se dirigeait vers le prochain port d'escale.

L'incident s'est produit à 120 milles nautiques à l'est d'Aden, ville du sud du Yémen, et a été classifié par UKMTO comme une "attaque", qui n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les rebelles Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l'aéroport international de Sanaa.

Début septembre, les Houthis avaient affirmé avoir tiré un missile en direction d'un pétrolier israélien en mer Rouge, qui n'a pas été touché selon UKMTO.

 


Egypte: gracié, le militant Alaa Abdel-Fattah fête sa libération

La famille qui s'était précipitée à la prison de Wadi Natroun où il était détenu -à quelque 80 km du Caire- pour attendre sa sortie a eu ensuite la surprise de le retrouver à la maison, comme l'a expliqué sa soeur. (AFP)
La famille qui s'était précipitée à la prison de Wadi Natroun où il était détenu -à quelque 80 km du Caire- pour attendre sa sortie a eu ensuite la surprise de le retrouver à la maison, comme l'a expliqué sa soeur. (AFP)
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  • Figure emblématique du soulèvement de 2011 contre le pouvoir de Hosni Moubarak en Egypte, Alaa Abdel-Fattah, 43 ans, a passé la majeure partie de la dernière décennie derrière les barreaux
  • La grâce accordée par le président Abdel Fattah al-Sissi a été annoncée lundi après de longs mois d'attente et de mobilisation intense

LE CAIRE: Le défenseur des droits humains égypto-britannique Alaa Abdel-Fattah, figure du militantisme en Egypte, a retrouvé la liberté dans la nuit de lundi à mardi et rejoint sa famille après avoir été gracié au terme de plusieurs années en prison.

"La vie est revenue chez nous! J'espère que ce nous vivons ne se répètera pas et que la libération d'Alaa est un signe d'ouverture", a déclaré à la presse sa soeur Sanaa Seif, qui a elle aussi connu la prison pour ses activités militantes.

Figure emblématique du soulèvement de 2011 contre le pouvoir de Hosni Moubarak en Egypte, Alaa Abdel-Fattah, 43 ans, a passé la majeure partie de la dernière décennie derrière les barreaux.

La grâce accordée par le président Abdel Fattah al-Sissi a été annoncée lundi après de longs mois d'attente et de mobilisation intense.

La famille qui s'était précipitée à la prison de Wadi Natroun où il était détenu -à quelque 80 km du Caire- pour attendre sa sortie a eu ensuite la surprise de le retrouver à la maison, comme l'a expliqué sa soeur.

Ses proches ont posté tôt mardi des images sur les réseaux sociaux montrant les retrouvailles, avec pour commentaires "Alaa est libre" et "Home" (à la maison).

"Je n'arrive pas à croire qu'Alaa soit parmi nous maintenant. C'est un immense soulagement et il nous faudra du temps pour le digérer", a déclaré Sanaa Seif.

"J'espère que d'autres familles de militants vivront cet instant, que ce sera la fin des difficultés, qu'Alaa sera autorisé à voyager pour retrouver son fils qui vit à l'étranger", a ajouté sa soeur. Le petit Khaled, 10 ans, a surtout connu son père à travers les parloirs.

Elle a néanmoins souligné que son frère était "sur la liste des personnes interdites de voyager".

"Reconnaissante" 

Opposé aux pouvoirs en place ayant succédé à Hosni Moubarak, Alaa Abdel-Fattah avait été arrêté pour la dernière fois en 2019 pour avoir publié sur Facebook un message évoquant des violences policières, puis condamné à cinq ans de prison en 2021 pour "fausses informations", une accusation fréquemment utilisée en Egypte contre les voix dissidentes.

La cheffe de la diplomatie britannique, Yvette Cooper, a dit sa joie à l'annonce de cette grâce. "Je suis reconnaissante au président Sissi" et j'espère "qu'Alaa pourra bientôt rentrer au Royaume-Uni", a-t-elle dit sur X.

Le gouvernement britannique a régulièrement intercédé auprès des autorités égyptiennes et un groupe d'experts de l'ONU a également appelé à sa libération immédiate, qualifiant sa détention d'"arbitraire".

Le militant avait obtenu la nationalité britannique en 2022 par le biais de sa mère, elle-même naturalisée.

M. Sissi avait ordonné le lancement de la procédure d'examen de grâce en faveur de détenus, dont M. Abdel-Fattah. En juillet, la justice avait ordonné son retrait de la liste des personnes accusées de terrorisme.

Sa mère, la militante et universitaire Laila Soueif, a récemment mis fin à une grève de la faim partielle de dix mois menée pour réclamer sa libération.

Le militant observait lui-même une grève de la faim depuis début septembre, après une grève de la faim partielle en mars par solidarité avec sa mère, alors hospitalisée.

 Espoirs d'un "tournant" 

Saluant cette grâce, l'ONG Human Rights Watch a rappelé dans un communiqué que "des milliers de personnes comme Alaa croupissent encore dans les prisons égyptiennes simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression".

Amr Magdi, chercheur de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a espéré que "sa libération marque un tournant et offre au gouvernement de Sissi l'occasion de mettre fin à la détention abusive de milliers de critiques pacifiques".

La libération d'Alaa Abdel-Fattah est "un pas nécessaire et important mais il n'aurait jamais dû être emprisonné", a déclaré à l'AFP le militant Ahmed Douma, qui s'était rendu devant la prison bouclée. "Cela donne de l'espoir mais il y a encore des dizaines de milliers d'autres en prison."

En août, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a exhorté les autorités égyptiennes à mettre fin aux pratiques de détention arbitraire prolongée et appelé à "libérer toutes les personnes qui en ont été victimes".

En 2022, M. Sissi avait relancé un comité de grâce présidentielle qui a permis la libération de plusieurs prisonniers politiques, dont un avocat de M. Abdel-Fattah, Mohamed al-Baqer.

Mais selon les défenseurs des droits humains, "trois fois plus de personnes" ont été arrêtées durant la même période.

 


L'Arabie saoudite appelle à la reconnaissance mondiale de la Palestine et à la fin de l'agression israélienne à Gaza

 Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors d'une réunion de haut niveau à l'ONU visant à galvaniser le soutien en faveur d'une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien. (AP)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors d'une réunion de haut niveau à l'ONU visant à galvaniser le soutien en faveur d'une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien. (AP)
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  • Lors d'un sommet historique de l'ONU coprésidé par le Royaume et la France, le ministre saoudien des Affaires étrangères condamne les "attaques répétées" contre la souveraineté des pays arabes et musulmans
  • Le prince Faisal ben Farhane déclare que les actions d'Israël "menacent la paix et la stabilité régionales et internationales et sapent les efforts de paix dans la région

NEW YORK : L'Arabie saoudite a réaffirmé son soutien à une solution à deux États pour le conflit entre Israéliens et Palestiniens, lors d'une conférence de paix coprésidée par le Royaume et la France à l'Assemblée générale de l'ONU à New York lundi.

Les autorités saoudiennes ont également appelé à la reconnaissance mondiale de l'État de Palestine et à la fin de l'agression israélienne à Gaza et en Cisjordanie.

Prenant la parole au nom du prince héritier Mohammed ben Salmane, le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, a commencé par partager les salutations du roi Salmane, ainsi que les meilleurs vœux du prince héritier pour le succès de la conférence.

Il a également remercié le président français, Emmanuel Macron, pour la déclaration officielle de reconnaissance de l'État de Palestine par la France.

La conférence franco-saoudienne d'une journée s'est déroulée dans un contexte d'escalade de la violence au Moyen-Orient. Le prince Faisal a condamné l'agression continue d'Israël à Gaza, en Cisjordanie et à Al-Quds Al-Sharif (Jérusalem), y compris ce qu'il a décrit comme des "crimes brutaux", ainsi que les "attaques répétées contre la souveraineté des pays arabes et musulmans", citant en particulier la récente frappe israélienne sur Doha.

"Ces actions soulignent l'insistance d'Israël à poursuivre ses pratiques agressives qui menacent la paix et la stabilité régionales et internationales et sapent les efforts de paix dans la région", a-t-il déclaré.

Seule la mise en œuvre d'une solution à deux États peut apporter une paix durable, a-t-il ajouté.

Le prince Faisal a également salué le récent vote de l'Assemblée générale des Nations unies sur la "Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", dans laquelle 142 États membres sur 193 ont voté en faveur de la déclaration.

"Cela reflète la volonté de la communauté internationale de rendre justice au peuple palestinien et de consolider ses droits légaux et historiques conformément aux cadres internationaux, aux résolutions pertinentes des Nations unies et à l'initiative de paix arabe", a-t-il ajouté.

Il a déclaré que l'Arabie saoudite était prête à travailler avec la France et d'autres pays en quête de paix pour donner suite aux résultats de la conférence de lundi, contribuer à mettre fin à la guerre à Gaza, cesser les actions unilatérales qui portent atteinte à la souveraineté palestinienne et établir un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Dans son discours de clôture, le prince Fayçal a remercié les États qui ont déjà reconnu officiellement l'État de Palestine ou qui prévoient de le faire, et il a exhorté les autres à prendre "une mesure historique similaire".

Il a ajouté : "Une telle action aura un impact considérable sur le soutien des efforts visant à mettre en œuvre la solution à deux États, à parvenir à une paix permanente et globale au Moyen-Orient et à trouver une nouvelle réalité qui permettra à la région de jouir de la paix, de la stabilité et de la prospérité".