Les Libanais bloquent des routes après que la banque centrale a freiné les subventions aux carburants

Une voiture bloque la route, à Tripoli, au Liban, le 12 août 2021, après que la banque centrale a décidé de mettre fin aux subventions sur les importations de carburant. (Reuters)
Une voiture bloque la route, à Tripoli, au Liban, le 12 août 2021, après que la banque centrale a décidé de mettre fin aux subventions sur les importations de carburant. (Reuters)
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Publié le Vendredi 13 août 2021

Les Libanais bloquent des routes après que la banque centrale a freiné les subventions aux carburants

  • La décision de Riad Salamé est défendue par une économiste, qui explique «qu'il ne peut pas utiliser les dépôts qui font partie de la réserve obligatoire»
  • Les politiciens critiquent la décision du gouverneur de la banque

BEYROUTH: Des Libanais en colère ont bloqué des routes à travers le pays jeudi, un jour après que la Banque centrale a déclaré qu'elle ne pouvait plus se permettre de subventionner les importations de carburant en dessous du taux du marché noir.

Alors que l'économie s'effondre et que les réserves de change du Liban diminuent, la décision a été considérée comme une levée de facto des subventions aux carburants.

Des affrontements avec des soldats ont éclaté à Tripoli en raison d’une pénurie de diesel pour alimenter des générateurs privés, disponible sur le marché noir au double du prix subventionné.

Des manifestations ont également éclaté autour de la maison du Premier ministre désigné, Najib Mikati, à Tripoli.

À Sarafand, dans le sud du pays, des manifestants ont pris d'assaut la centrale électrique d'Al-Zahrani pour réclamer de l'électricité, la pénurie de diesel empêchant le fonctionnement des générateurs privés.

Ils critiquent la distribution inégale du diesel qui laisse les gens ordinaires sur la touche.

Les gens ont bloqué les routes dans le nord, le sud et l'est du pays pour protester contre la détérioration des conditions de vie.

Les automobilistes se sont retrouvés bloqués dans de longues files d'attente devant les stations-service encore en activité, se précipitant pour faire le plein avant que le ministère de l'Énergie n'annonce de nouveaux prix.

Le coût de l'essence devrait au moins tripler, selon les projections du groupe de réflexion Information Internationale.

La livre libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur par rapport au dollar sur le marché noir en moins de deux ans.

Riad Salamé, gouverneur de la Banque centrale du Liban, a informé le président, Michel Aoun, qu'il «n'est pas en mesure de continuer à subventionner le carburant, sauf en vertu d'une loi émise par le Parlement autorisant l'utilisation d'investissements en devises obligatoires».

Une campagne a été lancée contre la décision de M. Salamé par des acteurs politiques, notamment le chef du Courant patriotique libre (CPL), le député Gebran Bassil, qui a déclaré que la décision du gouverneur était un «coup d'État».

Les experts prévoient que le prix d'un gallon de carburant atteindrait 336 000 livres libanaises (222 dollars; 1 dollar = 0,85 euro) sur la base du taux de change du dollar sur le marché noir, ce qui équivaut à la moitié du salaire minimum au Liban. Ils émettent également l'hypothèse que le prix d'un gallon de diesel pourrait atteindre 272 000 livres si le taux de change de 20 000 livres pour un dollar est adopté.

Gebran Bassil accuse Riad Salamé d'avoir «commis un massacre contre les Libanais» et le qualifie de «gouverneur de la Banque centrale, pas du pays». Il appelle ses partisans à «descendre dans la rue».

Le chef druze, Walid Joumblatt, précise que «la décision du gouverneur de la Banque centrale vise à endiguer la contrebande de carburant vers la Syrie».

Il déclare que la solution à la crise du carburant est le développement des transports publics et qu'il n'y a «pas d'échappatoire pour le président et son équipe».

L'analyste économique Violette Balaa déclare à Arab News : «Les subventions sont une mesure temporaire qui a peut-être aidé les citoyens à passer une étape difficile, mais les actions doivent maintenant être radicales. Il devrait y avoir un gouvernement de sauvetage qui mène des réformes et soit crédible auprès de la communauté internationale.»

«La décision de Riad Salamé de cesser de subventionner le carburant est juste car il ne peut pas utiliser l’argent des déposants qui fait partie de la réserve obligatoire. Il a averti à plusieurs reprises que la politique de subventions profite aux contrebandiers, aux monopoles, aux gros commerçants et aux riches du Liban», ajoute-t-elle.

Par ailleurs, le quorum de la session plénière du Parlement qui devait discuter de la levée de l’immunité des députés suspects dans l'explosion du port de Beyrouth l'année dernière n'a pas été atteint.

Trente-neuf députés ont participé à la session. La plupart d'entre eux appartiennent au bloc du Hezbollah, au bloc du Développement et de la Libération dirigé par le président du Parlement, Nabih Berri, au Mouvement Marada, au Parti social nationaliste syrien (PSNS) et trois députés représentent le bloc du Futur.

Quinze manifestants issus de familles touchées par l'explosion du 4 août 2020 ont été blessés par les coups violents que leur ont portés les agents de sécurité dans la nuit de mercredi à jeudi.

Des militants ont violé les mesures de sécurité prises par le palais de justice de Beyrouth et sont entrés dans le bâtiment, appelant les juges à «être impartiaux dans l'enquête sur l'explosion du port».


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

 

 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com