Incendie sur la Côte d'Azur: le vent retombe, 7 000 personnes en centre d'hébergement

Les flammes ont parcouru 6 675 hectares depuis lundi selon les pompiers. (Photo, AFP)
Les flammes ont parcouru 6 675 hectares depuis lundi selon les pompiers. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Incendie sur la Côte d'Azur: le vent retombe, 7 000 personnes en centre d'hébergement

  • « La bataille continue, le feu n'est pas encore fixé, stabilisé », estime le chef de l'Etat, en visite auprès des secours engagés contre le plus gros incendie de l'année en France
  • La priorité des pompiers mardi soir, a insisté le colonel Eric Grohin, des pompiers du Var, est la défense des villages et des hameaux du massif des Maures, une zone méditerranéenne boisée

LE LUC: Un millier de pompiers étaient mobilisés mardi soir pour tenter de fixer le plus gros incendie de l'été en France, dans l'arrière-pays de Saint-Tropez où le vent est enfin retombé, 7 000 personnes s'apprêtant toutefois à passer une nouvelle nuit hors de chez elles.

"Il n'y a plus du tout de vent, donc on va s'affairer à noyer toutes les lisières (bordures)", a décrit mardi en fin de soirée le porte-parole des pompiers du Var. "La situation n'est plus alarmante comme hier soir, mais elle reste préoccupante", a-t-il ajouté, évoquant "quelques foyers" inquiétants.

Le feu, qui a démarré lundi près d'une aire d'autoroute, a parcouru 6 675 hectares et en a brûlé 4 000, selon les pompiers. Un millier d'entre eux dont beaucoup venus en renfort de toute la France, restent à pied d'oeuvre pour la nuit, avec 225 véhicules.

Selon la préfecture du Var, 7 000 personnes, des habitants mais aussi des touristes français ou étrangers, ont été évacués de leur maison ou camping. "Il n’est toujours pas possible pour elles de rejoindre leur maison ou leur lieu de vacances", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Pour les mettre à l'abri, 15 centres d’accueil ont été activés sur les huit communes du littoral varois. Deux routes départementales restent fermées à la circulation.

Venu apporter son soutien aux secours en fin d'après-midi, le président de la République Emmanuel Macron avait estimé que "les prochaines heures sont absolument décisives" pour fixer le vaste incendie.

Le chef de l'Etat a salué le "courage" des centaines de pompiers, forces de secours et élus locaux engagés dans la bataille contre les flammes. "Le pire a été évité", l'incendie n'ayant fait aucune victime à ce stade malgré sa rapidité et sa virulence, a-t-il souligné.

Avant la tombée de la nuit, les gendarmes procédaient à de nouvelles évacuations "très périlleuses" de personnes résidant au nord du village de la Garde-Freinet, ont-ils indiqué.

À Gonfaron, à quelques mètres de l'aire d'autoroute A57 où a démarré l'incendie lundi, un pompier volontaire se désolait: "C'est ma forêt qui brûle... Il faut aller vite, c'est une course contre la montre".

«Évacué en 30 minutes»

Sur la route qui traverse le massif des Maures, des lignes électriques sont au sol, des poteaux et des troncs sont calcinés et la vigne a brûlé par endroits, a constaté une équipe de l'AFP.

Dans cette région réputée pour ses vins Côtes de Provence, Sereine Mauborgne, députée LREM du Var, a exprimé ses craintes au président: "On vendange dans dix jours, avec les produits retardants, on risque des pertes".

Une dizaine d'habitations ont aussi été "détruites" par les flammes selon les gendarmes, qui ont déployé 120 personnels dans la zone pour venir en aide à la population, mais aussi gérer les flux routiers, plusieurs axes étant coupés, ou encore surveiller les maisons abandonnées par leurs occupants.

À Bormes-les-Mimosas, sur le littoral, près de 1 300 personnes, en majorité des vacanciers d'un camping voisin, ont été accueillies dans un gymnase. 

"On a été évacué en 30 minutes. Vraiment super bien, synchronisé, pas de panique. Bravo à toute l'équipe parce que vraiment, ils ont fait ce qu'il fallait pour nous évacuer", a témoigné Sylvie Defrancheschi, touriste de Haute-Savoie évacuée avec ses deux enfants.

Tortues brûlées

Les dégâts sur l'environnement sont importants: "La réserve naturelle de la plaine des Maures a été dévastée pour moitié. C'est une catastrophe, car c'est l'un des derniers spots abritant la tortue d’Hermann", une espèce protégée, a expliqué Concha Agero, directrice adjointe de l'Office français de la biodiversité. Des tortues brûlées ont déjà été retrouvées. D'autres ont peut-être réussi à s'enfouir sous terre pour survivre.

La France avait jusqu'ici été relativement épargnée par les feux qui ont dévasté des milliers d'hectares et fait des dizaines de victimes dans plusieurs pays méditerranéens, de la Turquie à l'Algérie en passant par la Grèce. Selon la base de données Prométhée, environ 2 340 hectares ont brûlé en région méditerranéenne (quatre régions concernées) en France en 2021, contre 7 698 en 2020.

Outre l'incendie du Var, plus de 300 pompiers combattent mardi un incendie dans la région de Beaumes-de-Venise, réputée pour ses domaines viticoles.

La faune sauvage sous la menace des incendies

PARIS : Lynx du désert, cerf corso-sarde, oiseaux, rongeurs et reptiles... Le WWF s'inquiète des conséquences des incendies qui ravagent le bassin méditerranéen et la Russie pour une partie de la faune sauvage, dont elle a commencé à dresser la liste. 


"Au niveau mondial, les incendies d'origine humaine compromettent la survie de la faune sauvage, tuée ou blessée par le contact direct avec les fumées et les flammes ou qui souffre d'une destruction importante de son habitat", explique Margaret Kinnaird, responsable faune au Fonds mondial pour la nature (WWF).


Difficile toutefois de savoir quel sera l'impact exact sur chaque espèce, en particulier celles déjà menacées, complète Craig Hilton-Taylor, responsable de la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de nature (UICN). Cette liste répertorie les espèces animales et végétales en fonction de leur risque d'extinction.


"Il y a tellement de feux qu'il est impossible de savoir ceux qui sont sérieux et auront un impact", qui dépend également de la capacité des espèces à fuir ou à résister aux flammes, "certaines pouvant même prospérer après un incendie".

Bref état des lieux :

Turquie

Selon les premières observations du WWF, "les forêts et les montagnes des provinces de Mugla et d'Antalya, où résident les espèces iconiques du caracal (ou lynx du désert, un félin) et de la chèvre sauvage égagre, ont subi des dégâts importants".


Ces territoires abritent aussi une espèce endémique de rongeur, le lérotin laineux, poursuit WWF. "Les populations locales de 121 espèces en danger pour Antalya et 87 espèces menacées pour Mugla pourraient avoir été touchées, dont cinq espèces de hibous, cinq de pics, 21 de reptiles et d'amphibiens", précise l'ONG.

Grèce

WWF parle de "catastrophes majeures", "les feux de forêt récents ayant frappé des écosystèmes vitaux et d'innombrables animaux sauvages et domestiques".


"Le nord de l'Attique est la seule zone dans le sud de la Grèce où vit toujours le cerf élaphe, en danger critique d'extinction" dans le pays. Le plus grand cervidé des forêts d'Europe a souffert du braconnage et de la destruction de son habitat. Cette zone abrite aussi deux meutes de loups gris, espèce protégée au niveau européen et est une zone importante pour les animaux vivant dans les forêts de conifères (renards, écureuils, bécasses), explique WWF.


Italie

Le parc national de l'Aspromonte, qui s'étend sur une majeure partie de la région de la Calabre, a connu plusieurs incendies. Il abrite, entre autres, un petit rongeur rare endémique de la zone, semblable à un loir (Dryomys nitedula aspromontis) et des arbres centenaires.


"En Sardaigne, une des régions les plus riches en biodiversité de la Méditerranée, les flammes menacent aussi la survie de plusieurs espèces endémiques", s'inquiète WWF, dont le cerf sardo-corse, sauvé de l'extinction dans les années 1980, la perdrix gambra et le lièvre sarde. Les feux ont aussi tué un nombre important de reptiles, dont des tortues bordées, déplore l'ONG. "Toute destruction d'habitats forestiers dans le centre et le Sud de l'Italie, comme ceux détruits par les flammes dans les Abruzzes, en Sardaigne, dans les Pouilles et en Sicile, a un fort impact sur la vie sauvage et des écosystèmes importants déjà menacés par la fragmentation, la transformation des terres, la chasse, le braconnage  et l'exploitation forestière illégale", insiste WWF.

Russie

En Russie, les vastes forêts de la république sibérienne de Iakoutie sont en proie aux flammes "qui menacent de nombreux grands animaux vivants dans les aires protégées de la région", des espèces communes dans cette zone comme le wapiti, le renne sauvage, le chevreuil, l'ours brun, le glouton, le lynx et l'écureuil volant et des espèces plus rares comme le cerf porte-musc (reconnaissable à ses deux canines supérieures en forme de longs crocs effilés), le mouflon des neiges, une espèce de marmotte, la grue blanche, la grue noire, le faucon gerfaut, le faucon pèlerin, le pygargue à queue blanche et l'aigle royal, énumère le WWF.


La "loi spéciale" au Parlement, rendez-vous en janvier pour reparler budget

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu et le ministre français de l'Économie et des Finances Roland Lescure quittent l'Élysée après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu et le ministre français de l'Économie et des Finances Roland Lescure quittent l'Élysée après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • Faute d’accord sur le budget de l’État, le Parlement vote une loi spéciale pour reconduire provisoirement le budget 2025 et assurer le fonctionnement de l’État
  • Les débats budgétaires reprendront en janvier, sur fond de déficit élevé, de tensions politiques et de discussions autour d’un possible recours au 49.3

PARIS: Le Parlement pose une rustine sur ses désaccords budgétaires. L'Assemblée nationale et le Sénat devraient voter tour à tour mardi la "loi spéciale" présentée par le gouvernement pour continuer de financer provisoirement l'État et les administrations.

Les votes des deux assemblées ponctuent deux mois et demi de débats budgétaires qui se soldent par un échec partiel pour le Premier ministre Sébastien Lecornu.

Le dialogue privilégié engagé par le Premier ministre avec le Parti socialiste a permis l'adoption du budget de la Sécurité sociale pour 2026, au prix de concessions sur les retraites et le financement de la Sécurité sociale.

Mais les profondes divergences entre l'Assemblée nationale et le Sénat, tenu par des partis de droite et du centre hostiles à tout prélèvement supplémentaire, ont empêché l'approbation du second texte budgétaire, celui sur le financement de l'État.

Les parlementaires se retrouveront donc en début d'année pour de nouvelles joutes sur ce texte, alors que la France est confrontée à un endettement croissant et que les discussions budgétaires n'ont pas permis de dessiner une trajectoire de réduction des déficits.

"Nous devrons au plus vite, en janvier, donner un budget à la nation" qui "devra tenir l'objectif de 5% de déficit et financer nos priorités", a déclaré Emmanuel Macron lundi soir lors du Conseil des ministres, selon la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.

"L'Élysée commence à s'impatienter", glissait lundi un cadre du camp gouvernemental.

Rentré d'Abou Dhabi où il était allé célébrer Noël avec les troupes françaises, Emmanuel Macron a présidé lundi soir un Conseil des ministres de crise pour la présentation de la loi spéciale.

- Pas de dépense nouvelle -

Le texte reconduit temporairement le budget de 2025, il permet de lever l'impôt et de payer les fonctionnaires. Mais il ne comprend pas de dépenses nouvelles, y compris sur la défense, érigée en priorité face à la menace russe.

Ce projet de loi spéciale devrait être voté mardi en toute fin d'après-midi par l'Assemblée nationale, puis dans la soirée par le Sénat. A l'unanimité ou presque. Avant d'être promulgué dans les jours suivants par le chef de l'État.

Déjà l'an dernier, l'exécutif avait dû y avoir recours après la chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure sur le budget de la Sécurité sociale. Les deux textes budgétaires 2025 avaient finalement été approuvés au mois de février, quelques semaines après l'arrivée de François Bayrou à Matignon.

Anticipant la reprise des débats en janvier, Sébastien Lecornu a reçu dimanche et lundi les forces politiques, à l'exception de la France insoumise et du Rassemblement national. Un ballet devenu habituel de responsables politiques exprimant leurs exigences et lignes rouges rue de Varenne, à l'issue de ces entretiens.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a appelé à un budget qui ne fasse pas "peser les efforts sur les plus modestes" et préserve les investissements en matière d'écologie.

Quant à la cheffe des députés écologistes Cyrielle Châtelain, elle s'est inquiétée d'une copie budgétaire trop calquée sur les positions du Sénat. En cas de 49.3, les Ecologistes choisiront "la censure", a-t-elle prévenu.

Car on reparle de plus en plus de cet outil constitutionnel permettant de faire adopter un texte sans vote, sauf motion de censure.

Écarté par le Premier ministre à la demande des socialistes, qui le jugent brutal, il est évoqué avec insistance par des responsables de droite et du bloc central qui lui demandent de revenir sur son engagement.

Il faudrait alors pour le gouvernement trouver avec les socialistes des conditions de non-censure. Pour espérer enfin tourner la page du débat budgétaire.

Mais pour l'heure, Sébastien Lecornu s'y refuse, jugeant le projet de budget "encore votable sans intervention du gouvernement", selon Mme Bregeon.


France: Conseil des ministres spécial pour tenter de sortir de l'impasse budgétaire

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron convoque un conseil des ministres extraordinaire pour présenter une loi spéciale afin d’assurer le financement de l’État face à l’impasse budgétaire
  • Les discussions sur un budget 2026 reprendront rapidement : le gouvernement vise une adoption d’ici fin janvier, dans un contexte de fortes divergences

PARIS: Le président français Emmanuel Macron préside lundi un conseil des ministres extraordinaire qui devrait conduire à l'adoption rapide par le Parlement d'une loi spéciale, destinée à financer l'Etat et ses administrations malgré l'impasse budgétaire.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu doit poursuivre dans la journée de lundi ses consultations des différentes formations politiques "pour trouver les conditions d'une solution".

Une commission de sénateurs et députés a échoué vendredi à trouver un accord sur le projet de loi de finances pour l'année à venir.

A l'issue de ces discussions, un conseil des ministres de crise destiné à présenter le projet de loi spéciale est prévu en fin de journée, au retour du président Emmanuel Macron d'Abou Dhabi, où le chef d'État a annoncé devant des militaires français le coup d'envoi de la construction du futur porte-avions destiné à remplacer le Charles De Gaulle.

Dans la foulée, les commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat auditionneront lundi soir et mardi le ministre de l'Économie Roland Lescure et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, sur ce projet de loi. L'objectif est que ce texte spécial puisse être voté mardi par les deux chambres.

Mais il faudra dès la rentrée reprendre les discussions pour tenter de trouver un budget 2026, car la loi spéciale "c'est un service minimum", a martelé Amélie de Montchalin.

La ministre a indiqué dimanche soir sur la chaîne BFMTV que l'objectif est d'adopter une véritable loi de finance 2026 avant "la fin janvier", y compris avec "quelques hausses d'impôts", une des demandes notamment du Parti socialiste - partenaire privilégié de Sébastien Lecornu lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale, et à qui il a concédé notamment la suspension de la réforme des retraites.

Reste qu'après deux mois de discussions qui n'ont pas permis d'aboutir, le doute subsiste sur la capacité du Premier ministre à obtenir ce compromis, entre une droite sénatoriale attachée aux économies et aux baisses d'impôts et une Assemblée où la gauche réclame plus de recettes et moins de coupes budgétaires.


Macron donne le coup d'envoi du futur porte-avions lors du Noël avec les troupes

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
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  • Plus grand et plus puissant, ce bâtiment symbolise l’ambition stratégique et industrielle de la France, malgré les contraintes budgétaires et les débats sur l’évolution des menaces

ABOU DHABI: Emmanuel Macron a donné dimanche le coup d'envoi de la construction du futur porte-avions français destiné à remplacer le Charles De Gaulle et qui doit entrer en service en 2038.

"Ce nouveau porte-avions sera l'illustration de la puissance de notre nation, puissance de l'industrie, de la technique, puissance au service de la liberté sur les mers et dans les remous du temps", a-t-il assuré.

L'annonce du lancement officiel de la construction était très attendue malgré l'impasse budgétaire dans laquelle se trouve le gouvernement, alors que le mur d'investissements nécessaires et l'évolution des menaces mettent le projet sous pression.

"Conformément aux deux dernières lois de programmation militaire, et après un examen complet et minutieux, j'ai décidé de doter la France d'un nouveau porte-avions", a annoncé le chef de l'Etat français lors du Noël avec les troupes à Abou Dhabi.

"La décision de lancer en réalisation ce très grand programme a été prise cette semaine", a-t-il ajouté.

Lui aussi à propulsion nucléaire, le nouveau porte-avions sera beaucoup plus massif que l'actuel. Il fera près de 80.000 tonnes pour environ 310 mètres de long, contre 42.000 tonnes pour 261 mètres pour le Charles De Gaulle. Avec un équipage de 2.000 marins, il pourra embarquer 30 avions de combat.

Le risque d'un "choc dans trois, quatre ans" face à la Russie évoqué par les armées fait craindre que les budgets ne filent vers des priorités plus pressantes.

De récents propos du chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, jugeant qu'on "ne peut pas se contenter de reproduire un outil qui a été conçu à la moitié du siècle dernier", semblent mettre aussi en question le concept du porte-avions.

Le général a notamment souligné le "besoin de permanence à la mer" du bâtiment et sa capacité d'emport de "drones de tous types".

Un seul bâtiment, en l'occurence le Charles De Gaulle, est disponible 65% du temps, selon la Marine. Un décalage de la construction et donc de l'entrée en service de son successeur laisserait la Marine sans porte-avions.

Une étude menée à l'occasion du prochain arrêt technique majeur du Charles De Gaulle permettra de dire en 2029 si le bâtiment peut être prolongé de quelques années au-delà de 2038, en fonction de l'état de ses chaufferies nucléaires et de sa structure.

Le président français Emmanuel Macron a fait cette annonce lors d'une visite aux Emirats arabes unis, allié militaire avec lequel Paris souhaite renforcer son "partenariat stratégique" et dont il espère plus de coopération dans sa lutte contre le narcotrafic.