Alger «revoit» ses relations avec le Maroc accusé «d'actes hostiles»

Selon le président Tebboune, la plupart des incendies qui se sont déclarés étaient d'origine «criminelle» (Photo, AFP).
Selon le président Tebboune, la plupart des incendies qui se sont déclarés étaient d'origine «criminelle» (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Alger «revoit» ses relations avec le Maroc accusé «d'actes hostiles»

  • «Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l'Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l'intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest»
  • Cette décision a été prise lors d'une réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité algérien, présidée par le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune

ALGER: L'Algérie a décidé mercredi de "revoir" ses relations avec le Maroc, accusé d'être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays, une nouvelle escalade dans la grave crise diplomatique qui oppose les deux pays voisins du Maghreb.

"Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l'Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l'intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest", a indiqué un communiqué de la présidence algérienne, sans autre précision.

La frontière entre l'Algérie et le Maroc est officiellement fermée depuis le 16 août 1994.

Cette décision a été prise lors d'une réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité algérien, présidée par le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune et consacrée à l'évaluation de la situation après les gigantesques feux de forêt qui ont fait au moins 90 morts dans le nord du pays.

Selon le président Tebboune, la plupart de ces incendies étaient d'origine "criminelle" -- sans que ne soit présentée jusqu'à présent la moindre preuve.

L'enquête a permis de "découvrir qu'un réseau criminel, classé comme organisation terroriste", est derrière les incendies, "de l'aveu de ses membres arrêtés", selon la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).

Lynchage

Au delà des pertes humaines et matérielles, et des carences des pouvoirs publics mises en lumière lors de ces incendies, les Algériens ont été profondément choquée par le lynchage et l'immolation d'un homme accusé à tort de pyromanie en Kabylie, région berbérophone du nord-est du pays ravagée par les feux.

Soixante-et-un suspects ont été arrêtés depuis le meurtre de Djamel Ben Ismaïl le 11 août.

Les dirigeants algériens ont accusé le MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie), une organisation indépendantiste, d'être responsable des incendies et de la mort ignominieuse du jeune homme.

Certains des suspects arrêtés ont confessé appartenir au MAK, selon des aveux filmés et diffusés par les télévisions algériennes.

"Le Haut conseil de sécurité a décidé (...) d’intensifier les efforts des services de sécurité pour l’arrestation du reste des individus impliqués dans les deux crimes, ainsi que tous les membres des deux mouvements terroristes qui menacent la sécurité publique et l'unité nationale, jusqu'à leur éradication totale, notamment le +MAK+ qui reçoit le soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc et l'entité sioniste (ndlr: Israël)", selon la présidence algérienne.

Basé à Paris, le MAK,  interrogé par l'AFP, a rejeté ces allégations. 

Alger a également mis en cause le mouvement islamo-conservateur Rachad établi à Londres.

Ces deux mouvements, bêtes noires du pouvoir algérien, sont illégaux en Algérie où ils ont été classés comme "organisations terroristes" le 18 mai dernier.

Sahara occidental

Cet épisode consacre une nouvelle dégradation des relations conflictuelles entre Alger et Rabat. 

Il y a un mois, jour pour jour, Alger rappelait son ambassadeur à Rabat pour "consultations avec effet immédiat" à la suite de tensions diplomatiques entre les deux pays maghrébins occasionnées par le contentieux du Sahara occidental.

Ce rappel a fait suite à "la dérive de la représentation diplomatique marocaine à New York qui a distribué une note officielle aux pays membres du mouvement des non-alignés dans laquelle le Maroc +soutient publiquement et explicitement un prétendu droit à l'autodétermination du peuple kabyle+", avait expliqué le  ministère algérien des Affaires étrangères.

Durant une réunion du mouvement des non-alignés les 13 et 14 juillet à New York, l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, avait fait passer une note dans laquelle il estimait que "le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l'autodétermination".

Une ligne rouge pour Alger qui s'oppose à toute velléité indépendantiste de la Kabylie, région berbérophone du nord-est de l'Algérie.

Le diplomate marocain avait alors exprimé son soutien au séparatisme kabyle en réaction à l'appui apporté par Alger aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario qui combattent le Maroc.

Traditionnellement difficiles, les relations entre l'Algérie et son voisin marocain ont connu une récente dégradation en raison de l'épineux dossier du Sahara occidental.

La normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël a encore avivé les tensions avec l'Algérie qui a dénoncé des "manoeuvres étrangères" visant à la déstabiliser.

De son côté, le Maroc considère l’Algérie comme "une partie prenante réelle du conflit" au Sahara occidental.


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.