Bélarus: perquisitions et arrestations visant une agence de presse

L'association des journalistes de Biélorussie a déclaré que la police avait perquisitionné les domiciles des travailleurs de l'agence de presse en ligne BelaPAN et qu'elle n'avait pas été en mesure de contacter la rédactrice en chef Irina Levshyna. (Photo, Reuters)
L'association des journalistes de Biélorussie a déclaré que la police avait perquisitionné les domiciles des travailleurs de l'agence de presse en ligne BelaPAN et qu'elle n'avait pas été en mesure de contacter la rédactrice en chef Irina Levshyna. (Photo, Reuters)
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Publié le Jeudi 19 août 2021

Bélarus: perquisitions et arrestations visant une agence de presse

  • Les perquisitions ont été menées dans le cadre d'une enquête pour «organisation d'actes ayant violé l'ordre public»
  • Les autorités ont classé comme «extrémiste» un groupe de hackeurs qui assure avoir mené une cyberattaque contre le ministère de l'Intérieur

MOSCOU: L'agence de presse bélarusse BelaPan et plusieurs de ses employés ont été visés par des perquisitions et des arrestations mercredi, nouvelle illustration de la répression menée par le régime du président Alexandre Loukachenko contre les médias et l'opposition.

Les perquisitions ont été menées dans le cadre d'une enquête pour "organisation d'actes ayant violé l'ordre public", selon le Comité d'enquête, l'organe chargé des principales investigations criminelles dans le pays.

L'agence a également été soumise à un contrôle fiscal qui a relevé des "violations" dans le paiement des impôts, ce qui peut potentiellement mener à des accusations d'évasion fiscale, selon la même source.

"Nous allons continuer de travailler", a de son côté promis BelaPan dans un communiqué, précisant qu'une partie de la rédaction se trouvait à l'étranger et reprendra le flambeau.

L'agence a dénoncé une "continuation de la politique de suppression de la liberté d'expression au Bélarus" et exigé la libération immédiate des personnes arrêtées.

Le rédacteur en chef-adjoint de BelaPan, Alexandre Zaïtsev a vu son téléphone portable, un disque dur et une tablette saisis, selon l'Association bélarusse des journalistes.

Le domicile de la rédactrice en chef de l'agence, Irina Levchina, et celui d'une journaliste de BelaPan, Irina Tourtchina, ont également été perquisitionnés.

Mme Tourtchina et l'un de ses collègues, le journaliste Zakhar Chtcherbakov, ont été interrogés par les enquêteurs, avant d'être relâchés.

Mais la comptable de BelaPan, Ekaterina Boïeva, et l'ancien directeur de l'agence, Dmitri Novojilov, ont été arrêtés et placés en détention provisoire à Minsk, selon l'Association bélarusse des journalistes, qui appelle les autorités à les "libérer immédiatement".

"On peut fermer les médias indépendants, on peut arrêter leurs employés, on peut intimider les gens. Mais personne ne peut réprimer les pensées et les idées", a-t-elle souligné.

Les sites de l'agence belapan.by et belapan.com n'étaient plus accessibles depuis la mi-journée. Dans la matinée, ils avaient encore pu publier deux messages annonçant les perquisitions.

Depuis des mois, le régime de M. Loukachenko poursuit sans relâche une répression du mouvement de protestation massif apparu en août 2020 pour contester sa réélection.

Ce mouvement a rassemblé pendant des mois des dizaines de milliers de manifestants avant de s'essouffler à coup d'arrestations, de violences, d'exils forcés et de procès.

La répression s'est également abattue sur les médias avec l'emprisonnement de deux journalistes de la chaîne de télévision d'opposition Belsat et le blocage de l'un des principaux médias d'opposition en ligne, Nacha Niva, et de la principale plateforme internet du pays, TUT.BY.

Minsk a également arrêté fin mai un journaliste en exil, Roman Protassevitch, détenu après l'interception au-dessus du territoire bélarusse de l'avion de ligne dans lequel il se trouvait.

Au pouvoir depuis 1994, M. Loukachenko a nié lui, au cours d'une récente grande conférence de presse télévisée, toute répression dans son pays et accusé ses détracteurs d'avoir voulu fomenter un "coup d'État" avec l'aide de l'Occident, qui chercherait ainsi à s'en prendre à la Russie.

Le Bélarus déclare «extrémiste» un groupe de hackeurs qui dit avoir visé les autorités

Les autorités bélarusses ont classé mercredi comme "extrémiste" un groupe de hackeurs qui assure avoir mené une cyberattaque massive contre le ministère de l'Intérieur, en signe de protestation contre la répression de l'opposition menée par le régime.

Ce groupe, Kiber Partizany ("Cyber-Partisans" en russe), a commencé à publier le mois dernier ce qu'il présente comme les enregistrements audio de responsables du ministère de l'Intérieur bélarusse ordonnant le recours à la violence contre les manifestants d'opposition.

Cette cyberattaque a été revendiquée par les hackeurs comme "la plus grande dans l'histoire du Bélarus" et le groupe publie sur Telegram des enregistrements audio quasiment chaque jour. Il a aussi révélé des informations personnelles des responsables, selon les hackeurs, de la répression des manifestations.

"Le régime terroriste continue les répressions, des pogroms de la société civile et des médias indépendants ont lieu. Notre réponse est un coup au système punitif", avait indiqué le groupe sur Telegram.

Le ministère de l'Intérieur bélarusse a de son côté annoncé mercredi que deux chaînes Telegram liées au groupe de hackeurs avaient été classés "extrémistes" pour avoir "discrédité les forces de l'ordre et les représentants des organes gouvernementaux" et "incité à l'inimitié sociale".

La désignation d'"extrémiste" signifie que le partage de toute publication de ces chaînes peut aboutir à une amende ou à une arrestation. Elle aggrave aussi les peines encourues par les membres ou les soutiens financiers du groupe.

Les Cyber-Partisans avaient affirmé la semaine dernière que leur opération se poursuivait, revendiquant avoir piraté plus de 5 téraoctets de données du ministère de l'Intérieur "et pas seulement".

Contactés à plusieurs reprises, le ministère, le Parquet et le Comité d'enquête bélarusses, n'ont pas donné suite. L'année dernière, une première cyberattaque de ce groupe visant déjà des responsables du ministère de l'Intérieur avait été confirmée par les autorités.

Commentant leur désignation comme "extrémistes" mercredi sur Telegram, les hackeurs ont indiqué: "Sans aucun doute, il s'agit d'un signe de la qualité de notre travail".

Les autorités au Bélarus mènent depuis des mois une répression sévère du mouvement de contestation né après l'élection jugée frauduleuse du président Alexandre Loukachenko en août 2020. Les opposants ont été arrêtés ou contraints à l'exil, tandis que de nombreuses ONG et médias indépendants ont été liquidés par la justice.


Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
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  • Les États-Unis intensifient leur pression diplomatique pour imposer un plan de paix en Ukraine, demandant à Kiev des concessions territoriales majeures, tandis que les combats et frappes meurtrières se poursuivent des deux côtés
  • Les négociations butent sur les questions territoriales et les garanties de sécurité, dans un contexte difficile pour l’Ukraine, marqué par des revers militaires, des coupures d’électricité et des tensions politiques internes

KIEV: Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l'Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.

Mais les deux pays ont poursuivi les hostilités dans la nuit: la Russie a affirmé samedi avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, dans ce qu'elle a qualifié de représailles à des frappes ukrainiennes contre des "cibles civiles" en Russie.

Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes ayant endommagé plus d’une douzaine d'installations civiles en Ukraine et privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions.

Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.

Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.

Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l'avancée des discussions autour de son plan qui vise à régler le conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022 et ayant fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

Alors que Kiev et ses alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou, un haut responsable de la Maison Blanche a confirmé vendredi soir à l'AFP le déplacement de M. Witkoff en Allemagne.

L'émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens dont la liste n'a pas été précisée.

Le président ukrainien avait déjà prévu de se rendre lundi dans la capitale allemande pour rencontrer ses alliés européens, dans le cadre de l'intense ballet diplomatique engagé autour du plan américain dévoilé il y a près d'un mois.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions.

- Adhésion à l'UE -

Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) qu'elles contrôlent encore et qui est censée devenir une "zone économique libre" démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d'occupation.

En échange, l'armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des "garanties de sécurité" qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.

Un haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

- Navire en feu -

Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'"il en a assez des réunions qui n'ont d'autre but que de se réunir".

Ces efforts américains interviennent à un moment difficile pour l'Ukraine: la présidence a été déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l'armée est en recul sur le front et la population est soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.

L'armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.

Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d'Odessa.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa", avait été "victime d'une attaque aérienne".

"La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l'industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.