L'offensive de charme des talibans

Chose inespérée, les talibans ont envoyé jeudi des gardes et des représentants à une cérémonie marquant Achoura, l'une des principales commémorations religieuses pour les chiites, que les groupes extrémistes sunnites, dont eux-mêmes, considèrent pourtant comme des hérétiques. (Photo, AFP)
Chose inespérée, les talibans ont envoyé jeudi des gardes et des représentants à une cérémonie marquant Achoura, l'une des principales commémorations religieuses pour les chiites, que les groupes extrémistes sunnites, dont eux-mêmes, considèrent pourtant comme des hérétiques. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 20 août 2021

L'offensive de charme des talibans

  • Les talibans semblent lancés dans une vaste opération de séduction médiatique, pour convaincre les Afghans et le monde qu'ils ont changé
  • «Ce qu'ils disent devant la presse et ce qu'ils font sur le terrain sont deux choses différentes. La grave réalité, c'est qu'ils sont les mêmes»

KABOUL : Souriant aux journalistes, posant pour des selfies et même s'asseyant pour une interview télévisée avec une femme journaliste, les talibans semblent lancés dans une vaste opération de séduction médiatique, pour convaincre les Afghans et le monde qu'ils ont changé.

Mais tout le monde n'est pas convaincu. Les Afghans, en particulier les femmes et les minorités religieuses, gardent le souvenir du brutal régime fondamentaliste qu'ils avaient instauré lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001, puis des dizaines de milliers de morts provoqués par leur insurrection les deux décennies suivantes.

Que promettent les talibans?

"Sur l'idéologie, et les croyances, il n'y a pas de différence", a déclaré mardi l'un de leurs porte-parole, Zabihullah Mujahid, tenant sa première conférence de presse à Kaboul.

Mais en terme "d'expérience, de maturité et de perspicacité, sans aucun doute, il y a de nombreuses différences", a-t-il repris.

Il a ensuite énuméré une longue liste de promesses alléchantes: une amnistie pour tous, des droits pour les femmes, dont celui de recevoir une éducation et de travailler, des médias indépendants et libres, et la formation d'un gouvernement inclusif.

Un autre responsable taliban a même joint le geste à la parole en s'asseyant avec une femme journaliste pour une interview en face-à-face.

Les talibans ont aussi dit vouloir faire partie de la communauté internationale et promis que le sol afghan ne serait plus utilisé pour des attentats à l'étranger. Les États-Unis, à la tête d'une coalition internationale, les avaient chassés du pouvoir en 2001, en raison de leur refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.

Surtout, ils ont envoyé des représentants à une cérémonie marquant Achoura, l'une des principales commémorations religieuses pour les chiites, que les groupes extrémistes sunnites, dont eux-mêmes, considèrent pourtant comme des hérétiques.

Les talibans donnent ce type d'assurances depuis des mois. Mais derrière ces propos très généraux, ils restent silencieux dès qu'il s'agit d'entrer dans les détails.

Tous ces engagements s'accompagnent aussi d'un avertissement: tout devra se faire en conformité avec leur propre interprétation de la loi islamique.

Pourquoi n'inspirent-ils pas confiance?

Personne n'a oublié les excès auxquels leur interprétation ultra-rigoriste de la charia les avaient menés sous leur précédent régime.

Toutes les formes de divertissement (musique, télévision...) étaient interdites, les voleurs avaient les mains coupées, les meurtriers étaient exécutés en public, les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier, et celles qui commettaient des crimes comme l'adultère étaient fouettées et lapidées à mort.

Ils avaient été condamnés par l'ensemble de la communauté internationale pour avoir massacré des civils, en particulier les membres de la communauté chiite, restée une cible privilégiée de leurs attentats même après 2001.

Comme cette semaine, les talibans avaient aussi promis une amnistie générale quand ils étaient entrés dans Kaboul en 1996. "Nous ne croyons en aucune forme de vengeance", avait alors affirmé leur fondateur, le mollah Omar, aux habitants de la capitale.

Deux jours plus tard, ils exécutaient l'ancien président Najibullah et pendaient son corps à un lampadaire.

Pendant que ceux qui sont la face publique des talibans tentent de montrer un visage modéré, leurs combattants sont accusés, dans certains endroits du pays, de continuer à traquer des journalistes et de ne pas laisser les femmes entrer dans les universités.

A Kaboul, des images de femmes sur des devantures de magasins ont été vandalisées.

Et dans les zones rurales et les villes plus petites, ils sont aussi accusés de brutaliser la population.

"Ils sont meilleurs en relations publiques maintenant (...) Ils parlent anglais, s'adressent aux médias internationaux", a relevé Pashtana Durrani, qui gère une ONG dédiée à l'éducation des femmes à Kandahar, dans une interview à la chaîne britannique Channel Four.

"Ce qu'ils disent en conférence de presse et ce qu'ils font sur le terrain (...) sont deux choses différentes", a-t-elle souligné. "La grave réalité, c'est qu'ils n'ont pas changé. Ce sont les mêmes."

Les Afghans et le monde croient-ils en leurs promesses?

Malgré des mois de campagne pour s'attirer les bonnes grâces de la communauté internationale et rassurer leurs compatriotes, les talibans sont encore loin de les avoir convaincus.

Terrifiés, de dizaines de milliers d'Afghans ont essayé de fuir le pays depuis dimanche, se ruant vers l'aéroport de Kaboul dans des scènes de désespoir absolu.

Les femmes évitent depuis de sortir dans les rues. Les journalistes et les personnes ayant travaillé pour des organisations internationales qui n'ont pas pu quitter le pays tremblent de peur à l'idée d'être victimes de représailles.

La Chine, la Russie, la Turquie et l'Iran ont lancé des signaux d'ouverture aux talibans, mais personne n'est encore allé jusqu'à les reconnaître.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a prévenu mercredi les talibans qu'ils seraient "jugés sur les actes, pas sur les paroles", une position partagée entre autres par l'Allemagne, les Etats-Unis et la France.


Un homme inculpé du meurtre de Mohammed Al-Qasim, 20 ans, à Cambridge

Les agents qui ont répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim (photo), âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après. (Document de la police du Cambridgeshire)
Les agents qui ont répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim (photo), âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après. (Document de la police du Cambridgeshire)
Short Url
  • Un homme a été inculpé de meurtre lundi en relation avec la mort vendredi de Mohammed Al-Qasim, 20 ans, dans la ville anglaise de Cambridge
  • La police considère l'attaque contre le citoyen saoudien, qui effectuait un stage de 10 semaines dans une école de langues de la ville, comme une "attaque non provoquée"

LONDRES : L'ambassade saoudienne à Londres a déclaré lundi qu'elle se coordonnait avec les autorités britanniques pour découvrir toutes les circonstances d'un incident survenu dans la ville anglaise de Cambridge, au cours duquel un citoyen saoudien a été mortellement poignardé.

Des agents ayant répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim, âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après.

Une autopsie doit être pratiquée mardi.

Chas Corrigan, 21 ans, originaire de Cambridge, a été inculpé de meurtre et de possession d'un couteau dans un lieu public et a comparu lundi devant le tribunal de première instance de Peterborough, a indiqué la police du Cambridgeshire.

Il a été placé en détention provisoire jusqu'à une audience à la Cambridge Crown Court mercredi.

Un homme de 50 ans, également originaire de la ville, qui a été arrêté parce qu'il était soupçonné d'avoir aidé un délinquant, est toujours en détention, a ajouté la police.

L'incident est traité comme une "attaque non provoquée", a également déclaré la police lundi. Al-Qasim étudiait dans une école de langues de la ville dans le cadre d'un stage de 10 semaines, ont-ils ajouté.

L'ambassade saoudienne a déclaré qu'elle suivait l'affaire de l'agression d'un citoyen saoudien qui a entraîné sa mort, et qu'elle restait en contact avec les agences britanniques pour découvrir toutes les circonstances de l'incident et faciliter le rapatriement du corps de la victime en Arabie saoudite.

"L'ambassade et l'ensemble de son personnel présentent leurs sincères condoléances et leur sympathie à la famille du défunt", ajoute le communiqué.

Dans un communiqué, la famille d'Al-Qasim a déclaré qu'il s'agissait d'un "jeune homme débordant d'enthousiasme, de chevalerie et de courage".

La famille a poursuivi : "Il était un fils dévoué, un frère aimant et le chef de la famille en esprit et non en apparence. Il était joyeux, chevaleresque, au cœur pur, prompt à donner et passionné par les autres. Au fil du temps, il est devenu le charisme de la famille, laissant derrière lui un héritage inoubliable à chaque rassemblement. Il était le soutien de son père, son compagnon familier et l'assistant de ses oncles et de ses oncles maternels. Il était la personne la plus compatissante qui ait jamais visité le cœur d'une mère et la plus proche de l'étreinte de ses sœurs".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Attaques contre des sites nucléaires: Washington doit rendre des comptes, juge Téhéran

Les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. (AFP)
Les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. (AFP)
Short Url
  • « En cas de négociations potentielles, l'un des sujets à l'ordre du jour concernera la nécessité de demander des comptes aux États-Unis et de réclamer des dédommagements a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï
  • Washington avait déjà qualifié de « ridicule » la demande de compensations attendues par Téhéran. 

TEHERAN : Un haut responsable a déclaré lundi que Téhéran attendait des États-Unis, en cas de reprise des négociations, qu'ils rendent des comptes et versent des dédommagements pour leurs attaques sur des sites nucléaires iraniens, tout en excluant des pourparlers directs avec Washington.

En juin, Israël avait lancé une offensive sans précédent contre l'Iran, notamment contre ses infrastructures nucléaires. Les États-Unis étaient intervenus en bombardant des sites nucléaires iraniens.

« En cas de négociations potentielles, l'un des sujets à l'ordre du jour concernera la nécessité de demander des comptes aux États-Unis et de réclamer des dédommagements pour l'agression militaire contre les installations nucléaires pacifiques de l'Iran », a indiqué en conférence de presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.

Interrogé sur l'éventualité de pourparlers directs, il a répondu : « non ».

Washington avait déjà qualifié de « ridicule » la demande de compensations attendues par Téhéran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque contre l'Iran, bombardant pendant plusieurs jours des sites militaires et nucléaires, ainsi que des zones habitées, faisant plus de 1 000 morts.

Les représailles iraniennes ont fait 29 morts en Israël.

Téhéran et Washington étaient engagés dans des négociations en vue de conclure un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien lorsque l'offensive a été lancée, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.

Téhéran a toujours réfuté avoir de telles ambitions.

Après la guerre, l'Iran a officiellement suspendu toute coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), estimant que cette agence de l'ONU avait une part de responsabilité dans le déclenchement des frappes israéliennes.

Lundi, M. Baghaï a déclaré que l'Iran restait engagé par le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), tout en critiquant « l'approche politisée et non professionnelle » de l'AIEA.

Le directeur adjoint de l'agence est attendu en Iran « dans moins de dix jours », a précisé le porte-parole. En juillet, son pays s'était dit prêt à reprendre la coopération avec l'AIEA sous « une nouvelle forme ».

Face à la politique d'enrichissement d'uranium de l'Iran, les pays occidentaux menacent Téhéran d'activer un mécanisme permettant de réimposer des sanctions internationales.


En Israël, d'anciens généraux et des maîtres-espions réclament "l'arrêt de la guerre à Gaza"

Cette image, extraite d'une vidéo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) officiel du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le montre en train de s'exprimer devant le Dôme du Rocher, sur le site de la mosquée Al-Aqsa (le Mont du Temple), dans la vieille ville de Jérusalem, le 3 août 2025, à l'occasion de la fête juive de Tisha Be'Av. Le ministre de la Sécurité nationale, d'extrême droite, s'y est rendu tôt le matin du 3 août pour prier, ont rapporté les médias israéliens, précisant qu'il s'agissait de la première fois qu'un membre du gouvernement israélien s'y rendait. (Photo : Itamar Ben Gvir, compte X/AFP)
Cette image, extraite d'une vidéo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) officiel du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le montre en train de s'exprimer devant le Dôme du Rocher, sur le site de la mosquée Al-Aqsa (le Mont du Temple), dans la vieille ville de Jérusalem, le 3 août 2025, à l'occasion de la fête juive de Tisha Be'Av. Le ministre de la Sécurité nationale, d'extrême droite, s'y est rendu tôt le matin du 3 août pour prier, ont rapporté les médias israéliens, précisant qu'il s'agissait de la première fois qu'un membre du gouvernement israélien s'y rendait. (Photo : Itamar Ben Gvir, compte X/AFP)
Short Url
  • « Arrêtez la guerre à Gaza ! », exhorte ce courrier du mouvement « Commandants pour la sécurité d'Israël » (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, et rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.
  • « Nous avons le devoir de nous lever », alerte Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, dans une vidéo diffusée par le mouvement pour accompagner ce courrier.

JERUSALEM : Près de 600 anciens responsables de l'appareil sécuritaire israélien, notamment du Mossad et du Shin Bet, ont appelé le président américain, Donald Trump, à faire pression sur le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour mettre fin à la guerre à Gaza et ainsi ramener « les otages chez eux ».

« Arrêtez la guerre à Gaza ! », exhorte ce courrier du mouvement « Commandants pour la sécurité d'Israël » (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, et rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.

« Nous avons le devoir de nous lever », alerte Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, dans une vidéo diffusée par le mouvement pour accompagner ce courrier.

« Cette guerre a commencé comme une guerre juste, une guerre défensive. Mais une fois tous ses objectifs militaires atteints et une brillante victoire militaire contre tous nos ennemis, elle a cessé d'être une guerre juste. Elle conduit l'État d'Israël à perdre sa sécurité et son identité », estime M. Ayalon. 

Parmi les signataires de la lettre et les personnes apparaissant dans la vidéo, on compte trois anciens patrons du Mossad (le service de renseignement extérieur) : Tamir Pardo, Efraim Halevy et Danny Yatom, cinq ex-dirigeants du Shin Bet (Nadav Argaman, Yoram Cohen, Ami Ayalon, Yaakov Peri et Carmi Gilon), ainsi que trois ex-chefs d'état-major : Ehud Barak, Moshe Bogie Yaalon et Dan Halutz.

« Chacune de ces personnes a siégé aux réunions du cabinet, opéré dans les cercles les plus confidentiels et participé à tous les processus de prise de décision les plus sensibles et les plus délicats », souligne la voix off de la vidéo diffusée sur X par la radio de l'armée.

À eux seuls, et « ensemble, ils ont plus de mille ans d'expérience en matière de sécurité nationale et de diplomatie », souligne-t-elle. 

« Au bord de la défaite »

« Au nom de CIS, le plus grand groupe d'anciens généraux israéliens de l'armée, du Mossad, du Shin Bet, de la police et des services diplomatiques équivalents, nous vous exhortons à mettre fin à la guerre à Gaza. Vous l'avez fait au Liban. Il est temps de le faire à Gaza également », plaident-ils auprès de Donald Trump.

« Tsahal (l'armée israélienne) a depuis longtemps atteint les deux objectifs qui pouvaient être réalisés par la force : démanteler les formations militaires et le gouvernement du Hamas », estiment les membres du CIS. « Le troisième, et le plus important, ne peut être atteint que par un accord : ramener tous les otages chez eux. »

« Nous considérons, en tant que professionnels, que le Hamas ne représente plus une menace stratégique pour Israël, et notre expérience nous indique qu'Israël dispose de tout ce qu'il faut pour gérer ses capacités résiduelles de terreur, à distance ou autrement », estiment-ils.

« Traquer les derniers hauts responsables du Hamas peut se faire plus tard, mais les otages ne peuvent pas attendre. »

« Votre crédibilité auprès de la grande majorité des Israéliens renforce votre capacité à guider le Premier ministre Netanyahu et son gouvernement dans la bonne direction », ajoutent les signataires, qui poursuivent : « Mettre fin à la guerre, ramener les otages, arrêter les souffrances et former une coalition régionale et internationale qui aide l'Autorité palestinienne (une fois réformée) à offrir aux Gazaouis et à tous les Palestiniens une alternative au Hamas et à son idéologie perverse. »

« Nous sommes au bord de la défaite », commente dans la vidéo l'ancien directeur du Mossad, Tamir Pardo. « Ce dont le monde est témoin aujourd'hui, c'est ce que nous avons fait », déplore-t-il à propos des conditions humanitaires désastreuses dans le territoire palestinien assiégé.

« Nous nous cachons derrière un mensonge que nous avons engendré. Ce mensonge a été vendu au public israélien, et le monde a depuis longtemps compris qu'il ne reflète pas la réalité. »

« Nous avons un gouvernement que les zélotes messianiques ont entraîné dans une direction irrationnelle », estime pour sa part Yoram Cohen (Shin Bet). « Ils sont une minorité (…) mais le problème est que la minorité contrôle la politique. »