Procès du héros de «Hotel Rwanda»: l'avocat belge de Paul Rusesabagina expulsé du Rwanda

Rusesabagina et sa défense ont boycotté les audiences depuis mars, protestant contre un procès «politique» rendu possible par son «enlèvement» et contre la violation de ses droits à la défense. (Photo, AFP)
Rusesabagina et sa défense ont boycotté les audiences depuis mars, protestant contre un procès «politique» rendu possible par son «enlèvement» et contre la violation de ses droits à la défense. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 22 août 2021

Procès du héros de «Hotel Rwanda»: l'avocat belge de Paul Rusesabagina expulsé du Rwanda

  • La prison à vie a été requise contre l'ancien directeur de l'hôtel des Mille Collines à Kigali, rendu célèbre en 2004 par le film «Hotel Rwanda»
  • Ce virulent opposant au président Paul Kagame est visé par neuf chefs d'accusation, dont celui de «terrorisme»

KIGALI: L'avocat belge de Paul Rusesabagina, ancien hôtelier dont l'histoire a inspiré le film "Hotel Rwanda" et qui est accusé de "terrorisme", a été expulsé samedi soir du Rwanda pour "avoir enfreint la loi sur l'immigration", a-t-on appris auprès du directeur général de l'Immigration.

Les autorités rwandaises reprochent à Vincent Lurquin, arrivé lundi dans le pays avec un visa touristique, de s'être présenté à vendredi une audience dans un tribunal de Kigali "pour représenter Paul Rusesabagina en portant un uniforme d'avocat", alors que "son visa lui permettait de visiter le pays (...) mais pas de travailler", a déclaré Regis Gatarayiha, chef de la Direction générale de l'Immigration et de l'Émigration du Rwanda.

Vincent Lurquin n'est pas l'avocat officiel de Paul Rusesabagina, qui possède la nationalité belge, lors de son procès qui s'est tenu de février à juillet pour son soutien présumé au Front de libération nationale (FLN), groupe rebelle accusé d'attaques meurtrières au Rwanda.

Il est défendu à son procès par une avocate rwandaise.

M. Lurquin avait déploré vendredi de s'être vu refuser l'accès à la prison où M. Rusesabgina est détenu dans l'attente du verdict. "Depuis un an, il n'a pas pu faire le choix de son avocat, c'est un droit élémentaire", avait déclaré l'avocat bruxellois devant la presse. 

La prison à vie a été requise contre l'ancien directeur de l'hôtel des Mille Collines à Kigali, rendu célèbre en 2004 par le film "Hotel Rwanda" qui raconte comment il a sauvé plus de 1 000 personnes au cours du génocide de 1994.

Ce virulent opposant au président Paul Kagame est visé par neuf chefs d'accusation, dont celui de "terrorisme".

La date de l'annonce du verdict, initialement prévue vendredi, a été fixée au 20 septembre, a annoncé le tribunal lors de l'audience à laquelle s'est rendu M. Lurquin. 

Le Barreau du Rwanda avait condamné sur Twitter le fait qu'il se soit rendu à l'audience "en tant qu'avocat, en robe d'avocat, alors qu'il n'est pas membre du Barreau du Rwanda et qu'il n'est pas autorisé à exercer au Rwanda" et l'avait sommé "d'expliquer son comportement".

La porte-parole du gouvernement, Yolanda Makolo, avait également dénoncé un "comportement tordu", "une violation flagrante des règles de la pratique juridique au Rwanda", tandis qu'un conseiller du président Paul Kagame, Mauro de Lorenzo, a fustigé une "tactique de communication minable pour détourner l'attention sur lui parce qu'il sait que son 'client' est coupable".

Paul Rusesabagina a participé à la fondation en 2017 du Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), dont le FLN est considéré comme le bras armé. Mais il nie toute implication dans des attaques menées par ce groupe en 2018 et 2019, qui ont fait neuf morts.

M. Rusesabagina et sa défense ont boycotté les audiences depuis mars, protestant contre un procès "politique" rendu possible par son "enlèvement" et contre la violation de ses droits à la défense.

Ses avocats et ses proches ont régulièrement dénoncé l'impossibilité de le rencontrer depuis son arrestation dans des conditions troubles à Kigali en août 2020. Vivant en exil depuis 1996 aux États-Unis et en Belgique, il a été arrêté à la descente d'un avion qu'il pensait être à destination du Burundi.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.