Le secret de la domination saoudienne sur les universités arabes

Quatre universités saoudiennes se sont retrouvées dans le top cinq des institutions académiques arabes dans un palmarès publié récemment. (Photo, réseaux sociaux)
Quatre universités saoudiennes se sont retrouvées dans le top cinq des institutions académiques arabes dans un palmarès publié récemment. (Photo, réseaux sociaux)
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Publié le Lundi 23 août 2021

Le secret de la domination saoudienne sur les universités arabes

  • «Mais il n’y a pas nécessairement une adhésion massive de la part des professeurs plus traditionnels, qui eux sont réticents à abandonner le rôle de conférenciers»
  • Ridge constate l’absence d'enseignement professionnel et de collèges qui offrent une formation dans les domaines techniques et les sciences appliquées

DUBAI : Quatre universités saoudiennes se sont retrouvées dans le top cinq des institutions académiques arabes dans un palmarès publié récemment, ce qui indique que l'investissement dans l'enseignement supérieur porte ses fruits.

L'Université du roi Abdelaziz a récolté la première place dans le classement réalisé par Times Higher Education, suivie par l'Université des sciences et technologies du roi Abdullah à Thuwal et l'Université du Prince Mohammad ben Fahd à Alkhobar, en troisième et quatrième position respectivement. L'Université du roi Fahd du pétrole et des minéraux à Dammam occupe la cinquième place, et l'Université du roi Saoud à Riyad la huitième.

Cet exploit de l'Arabie saoudite ne reflète toutefois pas la situation dans le monde arabe en général, selon des experts. Le Moyen-Orient a encore un long chemin à parcourir pour construire un système d'enseignement supérieur solide et durable, affirment-ils.

Natacha Ridge est la directrice exécutive de la Fondation Cheikh Saoud ben Saqr Al-Qasimi pour les recherches stratégiques à Ras Al- Khaimah, aux Emirats Arabes Unis. Elle rappelle à Arab News que «l'Arabie saoudite a étayé les capacités de recherche de plusieurs institutions, en plus de recruter quelques-uns des meilleurs et des plus brillants universitaires au monde».

«Avec le temps, cet investissement commence à réellement porter ses fruits. Il s'accompagne de l'ouverture du Royaume au tourisme, ce qui signifie, plus généralement qu’il ne constitue plus une enclave isolée, mais bien un pays dynamique et connecté qui peut désormais attirer à la fois des étudiants et des professeurs du monde entier», déclare-t-elle.

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Judith Finnemore, consultante en éducation aux Émirats arabes unis, estime que la réussite de l'enseignement supérieur en Arabie saoudite prend source dans la volonté d'attirer une expertise internationale, et de développer une infrastructure de recherche de qualité. (Photo, AFP/Archives)

 

«Vous pouvez constater que la majorité des universités en Arabie saoudite figurent dans le top 10 de chaque catégorie, ce qui indique une approche exhaustive en ce qui concerne l'enseignement supérieur», explique la directrice.

Judith Finnemore, consultante en éducation aux Émirats arabes unis, estime que la réussite de l'enseignement supérieur en Arabie saoudite prend source dans la volonté d'attirer une expertise internationale, ainsi que le désire de développer une infrastructure de recherche de qualité. Tous des objectifs qui étaient autrefois l'apanage des institutions occidentales.

Selon elle, le Royaume adopte cette approche car il réalise «qu’envoyer les étudiants diplômés dans des universités étrangères ne permet pas de réduire la fuite des cerveaux».

Initialement, les responsables «appréciaient le "produit final", mais ne réalisaient pas les avantages que procurent l'innovation et la recherche» au niveau local.

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L'Arabie saoudite, avec d'autres pays du CCG, pourrait bien devenir la pionnière dans la réalisation de cette ambitieuse entreprise. (Photo, AFP/Archives)

 

Ridge révèle qu’en ce moment, trop d'étudiants se spécialisent dans une poignée de matières telles que l'administration des affaires, et peu se tournent vers les programmes de psychologie et d'éducation, alors que ces secteurs souffrent d’un besoin criant en personnel diplômé.

Ceci résulte en partie du faible investissement dans le domaine de la recherche en sciences sociales, surtout dans les spécialisations qui profitent au secteur public, comme l'éducation, l'urbanisme et la santé publique, pour n’en citer que quelques-uns.

«Nous avons besoin de beaucoup plus de recherches locales sur les problèmes spécifiques à la région, afin que les décideurs politiques puissent agir de manière plus efficace», déclare Ridge.

De plus, une fois les étudiants diplômés, ils quittent souvent l'université sans avoir acquis les compétences recherchées par les employeurs.

Ridge constate l’absence d'enseignement professionnel et de collèges qui offrent une formation dans les domaines techniques et les sciences appliquées.

Selon elle, bien que le personnel universitaire soit souvent bien rémunéré, les longues heures d'enseignement peuvent nuire à d'autres aspects importants de leur travail.

 

CLASSEMENT DES UNIVERSITÉS ARABES 2021

1 Université du Roi Abdelaziz (KSA)

2 Université du Qatar (Qatar)

3 Université des sciences et technologies du roi Abdallah (KSA)

4 Université Prince Mohammad ben Fahd (KSA)

5 Université du roi Fahd du pétrole et des minéraux (KSA)

6 Université Khalifa (EAU)

7 Université des Émirats arabes unis (EAU)

8 Université King Saud (KSA)

9 Université américaine de Beyrouth (Liban)

10 Zewail Cité des sciences et de la technologie (Égypte)

 

«Si certains pays et universités peuvent se permettre de payer des salaires élevés afin d’attirer des professeurs très performants, beaucoup ne le peuvent pas. De plus, ils imposent aux professeurs des charges d'enseignement très élevées, ce qui limite par conséquent le nombre de recherches qu'ils peuvent effectuer», ajoute Ridge.

Elle rappelle que «le classement des universités est affecté quand les professeurs ne publient pas un nombre suffisant d'articles».

Bien qu'il y ait eu d'énormes progrès dans l'adoption de la technologie dans l'enseignement supérieur, Finnemore estime que l'accès à l'apprentissage numérique et aux aides à la recherche est loin d’être universel dans la région.

«Toutes les sociétés ont besoin d'une éducation active à travers l'apprentissage à distance et les applications, et ce à l'échelle mondiale», ajoute-t-elle.

Cette tendance, à l’en croire, en plus d’offrir «un apprentissage concret», est de surcroît bien plus utile à la main-d'œuvre, au lieu de former des hordes de diplômés qui doivent alors tenter de trouver un emploi.

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Ce processus s’avère crucial au moment où les pays du CCG passent vers une économie plus axée sur la connaissance. Avec leur importante population de jeunes et l'avantage de la richesse pétrolière, ils pourraient éviter le «fardeau» des approches éducatives traditionnelles, et créer ainsi un pont entre l'école et la main-d'œuvre qui propulserait les industries devant le reste du monde. (Photo fournie)

 

La qualité et la disponibilité de l'enseignement supérieur continueront sans aucun doute leur progression, en particulier dans les États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Toutefois, ces pays ne pourront en bénéficier que si un nombre suffisant d'emplois consacré aux diplômés est créé, et si les étudiants eux-mêmes poursuivent des études dans une plus grande variété de disciplines.

«Dans les systèmes (éducatifs) établis depuis un plus grand nombre d’années, comme l'Égypte, la Jordanie et le Liban, l'employabilité des diplômés, ainsi que le nombre d’individus qui poursuivent des études universitaires pour se retrouver ensuite au chômage, continuent de susciter des inquiétudes», révèle Ridge.

Tant que le domaine des études professionnelles n’est pas «solide et valorisé culturellement parlant, les établissements de mauvaise qualité vont continuer de produire des diplômés qui ne pourront donc pas trouver d’emploi. Ils se sentiront déçus de leur avenir, ce qui engendrera des troubles sociaux».

Des indications laissent cependant croire que les étudiants s'adaptent. La pandémie de la Covid-19 par exemple, a contraint les jeunes à se tourner vers des formats d'apprentissage différents.

«Mais il n’y a pas nécessairement une adhésion massive de la part des professeurs plus traditionnels, qui eux sont réticents à abandonner le rôle de conférenciers», note Finnemore.

«Si des structures plus fluides finissent par évoluer, j’y verrai un moyen d'assurer une main-d'œuvre beaucoup plus instruite. Car une approche moins rigide pourrait plaire à une plus grande partie de la population, comme les femmes et les habitants des zones rurales, entre autres», dit-elle.

Ce processus s’avère crucial au moment où les pays du CCG passent vers une économie plus axée sur la connaissance. Avec leur importante population de jeunes et l'avantage de la richesse pétrolière, ils pourraient éviter le «fardeau» des approches éducatives traditionnelles, et créer ainsi un pont entre l'école et la main-d'œuvre qui propulserait les industries devant le reste du monde. «C'est ce qui s'est passé à Singapour entre autres, et vous voyez bien où ils sont aujourd’hui», poursuit Finnemore.

Ridge déclare que «sans établissements d'enseignement supérieur hautement performants, les pays du Moyen-Orient seront contraints de rester dépendants de l'expertise étrangère, qu'elle soit financée par des programmes d'aide ou par leurs propres gouvernements. Ceci n’est ni durable ni efficace pour l’avenir de la région».

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Quatre universités saoudiennes se sont retrouvées dans le top cinq des institutions académiques arabes dans un palmarès publié récemment. (Photo, AFP/Archives)

 

En d'autres termes, l'ensemble du programme de développement durable au Moyen-Orient doit reposer sur les bases solides d'un secteur de l'enseignement supérieur de premier ordre.

L'Arabie saoudite, avec d'autres pays du CCG, pourrait bien devenir la pionnière dans la réalisation de cette ambitieuse entreprise.

L'Université de la Princesse Nourah bent Abdelrahman à Riyad, la plus grande université pour femmes au monde est un bon exemple. Elle est récemment devenue la première université en Arabie saoudite à obtenir l'accréditation qui lui permet de décerner à son personnel la bourse Advance HE, en raison de son Programme d'excellence académique (PEA).

Dirigé par le personnel de son Centre d'excellence en enseignement et en apprentissage, sous l'égide du Décanat du développement académique, PEA s’active pour obtenir l'accréditation depuis trois ans. Le programme a établi une solide équipe au sein d'une communauté croissante de près de 150 000 boursières.

«Nous sommes ravis d'avoir obtenu l'accréditation pour le PEA, un programme de développement professionnel et de reconnaissance», confie à Arab News Ola Elshurafa, la consultante académique et responsable du programme AEP au CETL, et elle-même chercheuse supérieure.

«Cet exploit constitue une étape importante dans notre travail vers l'excellence de l'enseignement à travers le PEA, en reconnaissant et en récompensant l'engagement des individus dans leur développement professionnel continu», dit-elle.

«Nous nous engageons à soutenir les professeurs et le personnel du PEA dans leur cheminement vers une éducation de qualité, à la lumière des normes internationales, dans le but de l'amélioration de l'apprentissage et la réussite des étudiants», conclut-elle.

 

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Twitter : @CalineMalek


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nucléaire : Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à entamer des négociations sans « préconditions »

Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025.  (Photo de Joe Klamar / AFP)
Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025. (Photo de Joe Klamar / AFP)
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  • es ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.
  • Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

PARIS : Selon une source diplomatique française, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.

Lundi soir, Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul ont eu un entretien avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, et ont en outre « appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire », comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fait état d'un appel entre le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire et ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas. 

Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que l'UE, sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les États-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année, qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations était prévu la semaine dernière, mais il a été annulé après les frappes israéliennes.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été transmis par les ministres français, britannique et allemand à Israël « sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, les infrastructures et les populations civiles », selon une source diplomatique française.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.