Inquiétude pour le cricket, sport roi d'Afghanistan, à l'ombre des talibans

L’équipe nationale de cricket s’entraîne à Kaboul, quelques jours après la prise du pouvoir par les talibans (Photo, AFP).
L’équipe nationale de cricket s’entraîne à Kaboul, quelques jours après la prise du pouvoir par les talibans (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 24 août 2021

Inquiétude pour le cricket, sport roi d'Afghanistan, à l'ombre des talibans

  • Le bruit des battes de bois frappant les balles résonne dans le stade international de Kaboul, où l'équipe nationale afghane prépare ses prochaines rencontres internationales
  • «Les talibans ont dit qu'ils ne s'en prendraient pas aux sportifs, mais personne ne sait ce que nous réserve l'avenir» explique l’un des joueurs

KABOUL: Ils ont hissé l'Afghanistan dans le top 10 mondial, mais redoutent que tout s'écroule: les joueurs de cricket afghan espèrent que les talibans tiendront leurs engagements de laisser leur équipe nationale et leur sport tranquilles. 

Le bruit des battes de bois frappant les balles résonne dans le stade international de Kaboul, où l'équipe nationale afghane prépare ses prochaines rencontres internationales.

Une scène paisible qui semble surréaliste, quelques jours après la soudaine prise de la ville et le basculement du pays aux mains des rigoristes talibans. Et alors qu'à un peu plus de cinq kilomètres de là, à l'aéroport, des milliers d'Afghans tentent de fuir le pays dans une atmosphère tendue et chaotique.

"On sent la peur dans leurs yeux, dans leurs voix, et même dans leurs messages", a déclaré ce weekend à la BBC l'un d'eux, Naveen-ul-Haq, à propos de ses coéquipiers.

"Les talibans ont dit qu'ils ne s'en prendraient pas aux sportifs, mais personne ne sait ce que nous réserve l'avenir", a-t-il ajouté.

'Plus qu'un jeu'

La soudaine chute de Kaboul et du pays a mis fin à vingt ans de pouvoir pro-occidental. Elle a paniqué une partie de la population afghane, la plus urbaine et éduquée, qui craint qu'une chape de plomb ne s'abatte sur la société, comme lors de leur précédent règne.

Au pouvoir entre 1996 et 2001, ils avaient interdit la plupart des loisirs, dont certains sports, utilisant plutôt les stades pour des exécutions publiques.

Le cricket, réputé populaire jusque chez les talibans, avait lui été épargné, même si seuls les hommes pouvaient y jouer ou regarder les matches.

Les internationaux afghans sont devenus des héros, parfois même des ambassadeurs de leur pays. A l'instar de l’ancien capitaine de l'équipe nationale, Mohammad Nabi, qui, deux jours avant la chute de Kaboul, implorait sur Twitter les dirigeants internationaux de soutenir l'Afghanistan pour ne pas le laisser "sombrer dans le chaos".

Importé par des Afghans de retour du Pakistan où ils avaient appris à y jouer dans des camps de réfugiés, le cricket est devenu très populaire dans le pays en peu de temps, à partir de la fin des années 1990.

Son équipe nationale a connu une ascension fulgurante, parvenant à se hisser dans le top dix mondial pour les matches d'un jour en format Twenty20.

Elle est devenue, à l'instar du drapeau national rouge, noir et vert, l'un des rares symboles d'unité d'un pays abonné aux conflits depuis des décennies.

"Seul le cricket amène des nouvelles positives et rassemble les gens. Pour les Afghans c'est plus qu'un jeu, pour le pays c'est très important", a expliqué Naveen-ul-Haq à la BBC.

Le 19 août, des joueurs de cricket afghan ont marqué la fête de l'indépendance en postant sur Twitter des photos et émojis du drapeau national tricolore, désormais symbole du gouvernement déchu et de la résistance aux talibans, qui l'ont vite remplacé par leur drapeau blanc sur les bâtiments officiels.

Concentration impossible

L'un d'eux, Samiullah Shinwari, a publié une photo de la prise de Kaboul par les talibans le 15 août. "Le jour où les Afghans ont perdu leur pays et où le monde n'a fait que regarder", a-t-il amèrement commenté.

En raison du contexte et des blocages à Kaboul, la série de matches prévue contre le Pakistan le mois prochain au Sri Lanka a été reportée à l'an prochain. Et ce à la demande des dirigeants afghans, qui ont notamment mis en avant le trouble et la fragilité psychologique de certains joueurs face au retour des talibans.

Des joueurs, notamment ceux qui jouent à l'étranger, s'inquiètent pour leurs familles, qu'ils tentent pour certains de faire sortir, en vain, du pays.

"On oublie parfois de penser à l'Afghanistan pendant une minute, mais ça revient sans cesse", a souligné Naveen-ul-Haq, ajoutant: "Quand vous voyez votre pays comme ça, c'est impossible d'être pleinement concentré sur le cricket".


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com