Paralympiques: jour faste pour la France, d'or pour Foulon

Le médaillé de bronze français Alex Portal pose sur le podium de l'épreuve masculine de natation 400 m nage libre S13 lors des Jeux paralympiques de Tokyo 2020 au Centre aquatique de Tokyo à Tokyo le 27 août 2021. (Behrouz Mehri/AFP)
Le médaillé de bronze français Alex Portal pose sur le podium de l'épreuve masculine de natation 400 m nage libre S13 lors des Jeux paralympiques de Tokyo 2020 au Centre aquatique de Tokyo à Tokyo le 27 août 2021. (Behrouz Mehri/AFP)
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Publié le Vendredi 27 août 2021

Paralympiques: jour faste pour la France, d'or pour Foulon

  • La délégation française, qui compte un total de dix médailles, doit son deuxième titre paralympique à nouveau à un pistard après l'or d'Alexandre Léauté la veille
  • Alex Portal, deux jours après avoir manqué le podium pour 1/100 mercredi en 100 mètres papillon, a pris la médaille de bronze du 400 mètres nage libre (catégorie S13)

TOKYO : Six médailles dont une en or pour Dorian Foulon: l'équipe de France a connu vendredi sa journée la plus fructueuse depuis le début des Jeux paralympiques de Tokyo, marquée aussi par l'argent de sa porte-drapeau Sandrine Martinet.

La délégation française, qui compte un total de dix médailles, doit son deuxième titre paralympique à nouveau à un pistard après l'or d'Alexandre Léauté la veille. Cette fois, c'est Dorian Foulon qui s'est s'imposé en finale de la poursuite individuelle (catégorie C5).

Déjà champion du monde en titre de la spécialité, le cycliste de 23 ans, à l'aise aussi sur route, a signé au passage un nouveau record du monde lors des qualifications (4 min 18 sec 274).

"C'est le rêve de ma petite vie. Le podium, la Marseillaise, c'est quelque chose d'énorme", a confié le Breton, né avec un pied bot côté gauche, qui a exulté dans un hurlement en passant la ligne.

"Les cris, c'était peut-être excessif mais c'est ce que j'avais sur le cœur. Tout ressort: les années de travail, d'acharnement, les hauts et les bas."

La veille au vélodrome d'Izu, il s'était classé sixième du kilomètre. Avant de basculer vers les épreuves sur route, il disputera la vitesse par équipes samedi aux côtés de Kevin Le Cunff (4e de la poursuite C5) et d'Alexandre Léauté, premier médaillé d'or de la délégation française.

Ce dernier, après son titre paralympique la veille en poursuite (catégorie C2), a décroché l'argent sur le kilomètre vendredi (cat. C1-3).

Comme la porte-drapeau française Sandrine Martinet battue en finale du tournoi de judo des moins de 48 kg dans la mythique salle du Nippon Budokan qui avait tant réussi à la délégation olympique revenue avec un record de médailles (8).

C'est la quatrième médaille en cinq Jeux paralympiques pour la judoka malvoyante de 38 ans, championne paralympique 2016 des moins de 52 kg.

"J'ai fait le job en ramenant une médaille. J'ai tout donné et même si ce n'est pas l'or", a-t-elle réagi, estimant que "ça ne s'est joué à rien".

"Maintenant, je vais reprendre mon rôle de porte-drapeau et soutenir toute la délégation", se projette-t-elle.

Le timing était trop juste néanmoins pour filer à la piscine du centre aquatique de Tokyo où Alex Portal, deux jours après avoir manqué le podium pour 1/100 mercredi en 100 mètres papillon, a pris la médaille de bronze du 400 mètres nage libre (catégorie S13).

Atteint d'albinisme oculaire depuis sa naissance et donc malvoyant, le nageur de 19 ans, pour ses premiers Jeux tient son premier podium aux Jeux.

La sprinteuse Mandy François-Elie, qui en est elle une habituée, a décroché la médaille de bronze du 200 mètres (catégorie T37) après l'or et l'argent en 100 mètres en 2012 puis 2016.

Atteint d'une hémiplégie côté droit, la Martiniquaise a manqué la deuxième place pour 1/100 vendredi.

Le sauteur en longueur Ronan Pallier a lui signé à 50 ans l'exploit de remporter la première médaille de sa carrière dans une épreuve individuelle, son bond à 6,15 mètres lui offrant le bronze de la catégorie T11, dédiée aux athlètes malvoyants.

L'équipe de France de rugby fauteuil, en revanche, est éliminée en raison d'un succès trop étriqué contre le Danemark (52-50).


Vote de confiance: le RN veut une dissolution pour «donner une majorité au pays», affirme Chenu

Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
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  • "S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité"
  • Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite

PARIS: Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays".

"François Bayrou tente une ultime manoeuvre, il rencontrera un ultime échec", a déclaré sur Cnews et Europe 1 le député du Nord, anticipant déjà l'étape d'après et une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron.

"S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité".

Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite.

Discours également relayé par son porte-parole Thomas Ménagé, député du Loiret, qui a expliqué sur RMC que "la seule solution dans la Ve République (...) c'est de demander aux Français de s'exprimer à nouveau pour dégager une majorité claire et que la France ne soit pas à l'arrêt".

Pour autant, M. Chenu a balayé tout risque de crise économique lié à l'instabilité politique: "On nous fait le coup à chaque fois. A chaque élection ou à chaque menace de censure, on nous dit attention, tout va s'arrêter, le pays va s'écrouler (...) La France tiendra. Ce n'est pas parce qu'on va changer de Premier ministre, ou qu'on aura une nouvelle majorité, que la France va s'écrouler".


Bayrou en mission impossible face à une chute plus probable que jamais

France's Prime Minister Francois Bayrou speaks during a press conference in Paris on August 25, 2025.
France's Prime Minister Francois Bayrou speaks during a press conference in Paris on August 25, 2025.
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  • François Bayrou demandera la confiance de l’Assemblée le 8 septembre, dans une tentative désespérée de sauver son gouvernement, fragilisé par le rejet de son plan d’économies
  • Une coalition d’oppositions – de l'extrême gauche à l'extrême droite – annonce déjà son vote contre, tandis que les syndicats prévoient des mobilisations pour le 10 septembre

PARIS: François Bayrou entame mardi devant la CFDT une opération de la dernière chance pour tenter d'arracher la survie de son gouvernement, plus que jamais menacé d'être renversé par les oppositions lors du vote de confiance du 8 septembre qui inaugure une nouvelle période d'incertitudes.

Confronté au rejet de son plan d'économies budgétaires de près de 44 milliards d'euros d'économies, par les opposants comme dans l'opinion, ainsi qu'à des appels à bloquer le pays le 10 septembre, le Premier ministre a brandi un va-tout lundi pour sa rentrée.

A sa demande, Emmanuel Macron va ainsi convoquer une session parlementaire extraordinaire le 8 septembre, et M. Bayrou sollicitera le jour-même la confiance de l'Assemblée sur une déclaration de politique générale. Son espoir: faire valider la nécessité d'un tel plan de réduction du déficit public, avant d'en négocier les mesures, dans un second temps.

Mais les réactions des oppositions ont été immédiates et ne semblent laisser quasiment aucune chance de réussite au gouvernement, privé de majorité depuis sa naissance en décembre.

Du Rassemblement national à La France insoumise en passant par les Ecologistes et les communistes, tous ont promis de voter contre la confiance.

Matignon espérait peut-être trouver un compromis avec le Parti socialiste. Mais "les socialistes voteront contre la confiance" à François Bayrou, a tranché leur patron Olivier Faure.

Sauf revirement, coup de théâtre ou tractations positives d'ici là, ces oppositions conjuguées disent que la France sera virtuellement sans gouvernement dans deux semaines. Un nouveau rebondissement dans l'instabilité politique provoquée par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024, qui risque en outre d'ouvrir une phase de turbulences financières.

Fébrilité

Signe de fébrilité: la Bourse de Paris a nettement reculé lundi et le taux d'intérêt de la dette française a grimpé, dans la foulée de l'annonce surprise de François Bayrou.

A l'extrême droite, Marine Le Pen a réitéré son souhait d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée. Un scénario qu'Emmanuel Macron a plusieurs fois assuré vouloir éviter.

A gauche, la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a estimé que l'initiative du Premier ministre était "de fait une démission". Il a "fait le choix de partir", c'est une "autodissolution", a abondé Olivier Faure.

PS, Ecologistes et le reste de la gauche unioniste, qui promettent une candidature commune pour 2027 (sans Mélenchon ni Glucksmann à ce stade) se disent" prêts" à prendre la suite du gouvernement Bayrou.

Après deux premières conférences de presse et une série estivale de vidéos Youtube, François Bayrou se retrouve confronté aux vives réactions aux mesures envisagées pour réduire le déficit public, en particulier son projet de suppression de deux jours fériés.

Un débat "dévoyé" selon le chef du gouvernement, qui, avant de débattre de ces dispositions dans le détail, entend solliciter la confiance sur le diagnostic: "Y a-t-il ou pas urgence nationale à rééquilibrer nos comptes publics et à échapper, parce que c'est encore possible, à la malédiction du surendettement?", a-t-il posé lundi.

La date retenue, le 8 septembre, précède de deux jours l'appel, lancé sur les réseaux sociaux et les messageries, à bloquer la France. Un appel soutenu par la gauche, de LFI au PS.

Les syndicats rejettent aussi les mesures du plan gouvernemental, qui comprennent aussi une année blanche fiscale et le gel des prestations sociales. Ils s'opposent également au projet d'une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, et ont reçu très frileusement la proposition de la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet de permettre la monétisation de la cinquième semaine de congés payés.

Si elles demeurent circonspectes face aux appels du 10 septembre, les organisations syndicales réfléchissent aux modes d'actions, avant une intersyndicale prévue dès ce vendredi. Certaines fédérations de la CGT et de Solidaires ont déjà prévu de se mobiliser le 10 septembre.

C'est dans ce contexte que François Bayrou interviendra mardi lors de l'évènement de rentrée de la CFDT, initialement prévu à la Bourse du Travail à Paris et finalement déplacé à Boissy-la-Rivière (Essonne).

Le Premier ministre a fait du dialogue social un mantra de son bail à Matignon. Mais le "conclave" convoqué pour revisiter la réforme des retraites de 2023 s'est achevé sur un échec.

M. Bayrou doit ensuite s'exprimer jeudi lors de l'évènement de rentrée du Medef. Il est attendu vendredi à la Foire de Châlons.


L'ambassadeur américain en France convoqué après des critiques sur la lutte contre l'antisémitisme

L'ambassadeur américain en France Charles Kushner va être convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères après des critiques qui ont provoqué la colère de Paris sur "l'absence d'action suffisante" du président Emmanuel Macron contre l'antisémitisme. (AFP)
L'ambassadeur américain en France Charles Kushner va être convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères après des critiques qui ont provoqué la colère de Paris sur "l'absence d'action suffisante" du président Emmanuel Macron contre l'antisémitisme. (AFP)
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  • Dans une lettre adressée au chef de l'Etat obtenue dimanche par l'AFP, l'ambassadeur exprime "sa profonde inquiétude face à la flambée de l'antisémitisme en France et à l'absence d'action suffisante de (son) gouvernement pour le combattre"
  • Les critiques du diplomate américain, qui a récemment pris ses fonctions à Paris, interviennent quelques jours après une violente charge de Benjamin Netanyahu contre le président français

PARIS: L'ambassadeur américain en France Charles Kushner va être convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères après des critiques qui ont provoqué la colère de Paris sur "l'absence d'action suffisante" du président Emmanuel Macron contre l'antisémitisme.

Dans une lettre adressée au chef de l'Etat obtenue dimanche par l'AFP, l'ambassadeur exprime "sa profonde inquiétude face à la flambée de l'antisémitisme en France et à l'absence d'action suffisante de (son) gouvernement pour le combattre", rejoignant les critiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Des accusations "inacceptables", selon le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, qui les "réfute fermement": "Elles vont à l'encontre du droit international, en particulier du devoir de ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures des Etats (...). Elles ne sont par ailleurs pas à la hauteur de la qualité du lien transatlantique entre la France et les Etats-Unis et de la confiance qui doit en résulter entre alliés".

Il a précisé que "l'ambassadeur Kushner sera convoqué au quai d'Orsay ce lundi 25 août", une mesure rarissime entre alliés.

Les critiques du diplomate américain, qui a récemment pris ses fonctions à Paris, interviennent quelques jours après une violente charge de Benjamin Netanyahu contre le président français qu'il accuse "d'alimenter le feu antisémite" en appelant à la reconnaissance internationale de l’État de Palestine".

Une analyse "erronée, abjecte et (qui) ne demeurera pas sans réponse", avait déjà répliqué la présidence française.

"Plus possible de tergiverser" 

Dans sa lettre, datée du lundi 25 août, l'ambassadeur américain reprend l'argumentaire de M. Netanyahu.

"Des déclarations qui vilipendent Israël et des gestes en reconnaissance d'un État palestinien encouragent les extrémistes, fomentent la violence et mettent en péril la judéité en France", estime M. Kushner, père du gendre de Donald Trump, Jared Kushner.

"Aujourd'hui, ce n’est plus possible de tergiverser: l'antisionisme, c'est l'antisémitisme, point", estime-t-il.

Selon l'ambassadeur, "il ne se passe pas un jour en France sans que des Juifs soient agressés dans les rues, des synagogues et des écoles dégradées, et des entreprises appartenant à des Juifs vandalisées. Le ministère de l'Intérieur de votre propre gouvernement constate que des écoles maternelles ont été ciblées par des dégradations antisémites".

Les actes antisémites sont en nette progression en France depuis le 7 octobre 2023, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza.

Le contexte est  particulièrement délicat puisque vit en France la plus grande communauté juive d'Europe occidentale, avec environ 500.000 personnes, en même temps qu'une très importante communauté arabo-musulmane, très sensible au sort des Palestiniens de Gaza.

Le week-end a été marqué par l'inculpation pour "discrimination fondée sur l'origine, l'ethnie ou la nationalité" du gérant d'un parc de loisirs du sud de la France qui avait refusé à un groupe de 150 jeunes Israéliens. Il a invoqué des raisons de "sécurité", selon le parquet.

Le représentant des États-Unis en France s'indigne également que "presque la moitié de jeunes Français disent ne jamais avoir entendu parler de la Shoah".

Vantant les actions du président Trump en la matière et la capacité à "combattre l'antisémitisme, tant que nos dirigeants ont la volonté d'agir", l'ambassadeur américain en France exhorte le président français "à agir avec résolution".

"La montée des actes antisémites en France depuis le 7 octobre 2023 est une réalité que nous déplorons et sur laquelle les autorités françaises font preuve d'une mobilisation totale, tant ces actes sont intolérables", a réagi la diplomatie française.

Fin juillet, M. Macron a annoncé que la France allait reconnaître l'Etat de Palestine à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre. Dans la foulée plus d'une dizaine de pays occidentaux parmi lesquels le Canada, ainsi que l'Australie, ont appelé d'autre pays du monde à faire de même.

L'Assemblée générale de l'ONU prévue en septembre prend fin précisément le 23, jour de la nouvelle année juive et date avant laquelle Benjamin Netanyahu appelle Emmanuel Macron "à remplacer la faiblesse par l'action, l'apaisement par la volonté" dans la lutte contre l'antisémitisme.