KHARTOUM: Le Conseil souverain, la plus haute instance du pouvoir au Soudan, a approuvé vendredi une loi pénalisant l'excision, une pratique ancestrale qui reste très répandue dans le pays.
L'annonce a été faite dans un communiqué par le ministère de la Justice.
Le Conseil souverain, formé de civils dont des femmes et des militaires, a approuvé une série de lois dont celle criminalisant l'excision, une pratique « qui porte atteinte à la dignité de la femme », selon le communiqué.
En mai, le gouvernement avait voté un amendement au code pénal qui rend les auteurs de l'excision passibles de peines allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement, avec paiement d'une amende.
« La mutilation des organes génitaux de la femme est désormais considérée comme un crime » et « toute personne qui y a recours sera condamnée à une peine ne dépassant pas les trois ans de prison », selon le texte de loi amendé. La clinique ou l'endroit où a eu lieu l'excision risquent également d'être fermés.
Avant même sa promulgation, l'amendement avait été salué par les organisations de défense des droits humains, qui ont inlassablement plaidé cette cause durant des décennies.
Au Soudan, l'excision, qui peut être mortelle dans certains cas, est encore vue comme un « rite de passage ». Près de neuf femmes sur 10 l'ont subie, selon les Nations unies.