Macron à Mossoul : « Nous maintiendrons notre présence en Irak pour lutter contre le terrorisme »

Le président français Emmanuel Macron (C) est accueilli à son arrivée à l'église Notre-Dame de l'Heure à Mossoul, deuxième ville d'Irak. (Photo, Arlette Khouri)
Le président français Emmanuel Macron (C) est accueilli à son arrivée à l'église Notre-Dame de l'Heure à Mossoul, deuxième ville d'Irak. (Photo, Arlette Khouri)
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Publié le Lundi 30 août 2021

Macron à Mossoul : « Nous maintiendrons notre présence en Irak pour lutter contre le terrorisme »

  • « Peu importe les choix que font les Américains, nous maintiendrons notre présence en Irak pour lutter contre le terrorisme », a-t-il déclaré samedi lors d'une conférence de presse
  • « Nous venons reconnaitre importance de Mossoul et témoigner respect pour toutes les communautés qui forment le peuple irakien. », déclare le président français

IRBIL : Le président français Emmanuel Macron a visité dimanche Mossoul, l'ancien bastion irakien du groupe Etat islamique, un jour après avoir promis de maintenir des troupes dans le pays.

Macron a pris cet engagement lors d'un sommet régional à Bagdad largement consacré à la lutte contre le terrorisme et à l'impact de la prise de contrôle de l'Afghanistan par les talibans alors que les États-Unis se retirent.

« Peu importe les choix que font les Américains, nous maintiendrons notre présence en Irak pour lutter contre le terrorisme », a-t-il déclaré samedi lors d'une conférence de presse.

Dimanche matin, le président français est arrivé à Mossoul, ville musulmane sunnite reconquise en 2017 après trois ans passés sous l’emprise du groupe Etat islamique.

Macron à Mossoul
Des enfants irakiens en petit comité d'accueil d'Emmanuel Macron à l'Eglise Notre-Dame de l'Heure, Mossoul, Irak. (Photo, Arlette Khouri)

Sa visite à Mossoul, un creuset de diverses communautés ethniques et religieuses irakiennes, est considérée comme une occasion de renouveler son soutien aux chrétiens du Moyen-Orient.

« Nous venons reconnaitre importance de Mossoul et témoigner respect pour toutes les communautés qui forment le peuple irakien. », déclare le président français.

Macron devait visiter l'église Notre-Dame de l'Heure, une église que l'agence culturelle de l'ONU, l'UNESCO, s'emploie à restaurer.

La France, qui finance les écoles chrétiennes francophones de la région, vise à améliorer le sort des chrétiens du Moyen-Orient, ainsi que d'autres minorités.

 « Je crois que les problèmes auxquels sont confrontés les Irakiens ne peuvent trouver solution que dans leur capacité à travailler ensemble », a déclaré Emmanuel Macron.

Macron: «Il y va de la sécurité de l’Irak, de la région, et aussi de l’Europe»

À l'issue de son entretien avec l'ancien Premier Ministre Netchivran Barzani – et actuel  président du gouvernement régional du Kurdistan – le président Emmanuel Macron et Barzani ont animé une conférence de presse dans laquelle ce dernier a évoqué avoir insisté sur «l’élargissement du soutien de la France à l’Irak et le Kurdistan pour la lutte contre le terrorisme».

L’ancien Premier Ministre a également tenu à louer le rôle joué par Macron dans l’organisation du sommet de Bagdad dans le but d’apaiser les tensions dans la région. Dans ce même sens, Barzani a souligné le nécessité d’un soutien de la France pour «stabiliser le pays et renforcer la cohésion entre les différentes composantes du pays», en réfénce au Kurdistan.

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Le Président Emmanuel Macron lors du point presse avec Netchivran Barzani. (Photo, Arlette Khouri)

Pour sa part, Macron a évoqué «les liens particuliers de la France avec le Kurdistan», ajoutant que ces liens «proviennent des relations historiques et également du fait que nos soldats sont venus vous aider dans la lutte contre Daech». 

«Il y va de la sécurité de l’Irak, de la région, et aussi de l’Europe» a affirmé Macron, précisant que la France souhaiterait «aider à assurer la sécurité» de la région.

«Je suis ravi d'accueillir mon ami, le président français Emmanuel Macron à Erbil» avait déjà écrit Barzani sur Twitter peu avant la rencontre, ajoutant qu'il «se réjouit de discuter des relations bilatérales, des élections irakiennes et d'autres questions urgentes avec le président Macron».

 

Macron devait également faire escale sur le site de la mosquée Al-Nuri de Mossoul, où le chef du groupe Etat islamique, Abou Bakr Al-Baghdadi, avait déclaré la création d'un « califat » en 2014.

Le groupe Etat islamique a fait exploser la célèbre mosquée du XIIe siècle en juin 2017 alors que les forces irakiennes se rapprochaient des djihadistes dans la vieille ville de Mossoul.

L'UNESCO organise aujourd'hui un vaste chantier pour le reconstruire presque à l'identique, avec son célèbre minaret penché.

La mosquée et l'église font partie de trois projets de reconstruction menés par l'UNESCO et financés par les Émirats arabes unis à hauteur de 50 millions de dollars.

Des travaux de restaurations engagés par l'UNESCO. (Photo, Arlette Khouri)
Des travaux de restaurations engagés par l'UNESCO. (Photo, Arlette Khouri)

L'initiative, intitulée « Reviving the Spirit of Mossoul », la plus importante de l'histoire de l'organisation, comprend des plans pour reconstruire des maisons patrimoniales de style ottoman dans le cadre d'un projet financé par l'Europe.

Le président français a visité vendredi le sanctuaire musulman chiite de l'imam Musa Al-Kadhim dans le district nord de Bagdad de Kadhimiya, accompagné du Premier ministre irakien Mustafa Al-Kadhemi.

C'était la première visite de ce type pour un président français, a-t-il déclaré.

Macron rencontrera également de jeunes irakiens, notamment des entrepreneurs et des étudiants, à l'Université de Mossoul.

Il se rendra plus tard dimanche à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien.

Après une visite des forces spéciales françaises au Camp Grenier, il s'entretiendra avec le président kurde Netchirvan Barzani, ainsi qu'avec son prédécesseur, Masoud Barzani.

« J'ai hâte de discuter des relations bilatérales, des élections irakiennes et d'autres questions urgentes avec le président Macron. Je reste reconnaissant du soutien continu de la France à la région du Kurdistan et à l'Irak », a tweeté le président kurde irakien.

Macron rencontrera également la famille d'un combattant peshmerga tué par le groupe Etat islamique, pour rendre hommage à la contribution kurde à la lutte contre les extrémistes.


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.