Irak: au marché de la Corniche, Mossoul la commerçante reprend lentement vie

Ancien bastion de l’Etat Islamique, la ville de Mossoul a besoin d’aides de l’Etat pour revivre (Photo, AFP).
Ancien bastion de l’Etat Islamique, la ville de Mossoul a besoin d’aides de l’Etat pour revivre (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 août 2021

Irak: au marché de la Corniche, Mossoul la commerçante reprend lentement vie

  • Quatre ans après la reprise de la grande ville irakienne au groupe Etat islamique, beaucoup attendent encore des indemnités pour qu'elle retrouve son lustre d'antan
  • Les stigmates des combats de rue qui ont opposé les troupes irakiennes à l'EI sont encore visibles dans toute la ville

MOSSOUL: Ahmad Ryadh est ravi de pouvoir enfin servir ses clients au marché de gros de la Corniche de Mossoul. Mais, quatre ans après la reprise de la grande ville irakienne au groupe Etat islamique, beaucoup attendent encore des indemnités pour qu'elle retrouve son lustre d'antan.

Les stigmates des combats de rue qui ont opposé les troupes irakiennes à l'EI sont encore visibles dans toute la ville, dont les jihadistes avaient fait leur "capitale" en Irak entre 2014 et 2017.

En témoignent les photos du pape François prises au milieu des décombres lors de sa visite en mars. Dimanche, le président français, Emmanuel Macron, est à son tour attendu dans cette ville du nord du pays, après sa participation à un sommet régional à Bagdad.

Au marché de la Corniche, sur les bords du Tigre, nombre de bâtiments sont encore vides, criblés d'impacts de balles et d'obus. Les rues ont été déblayées, mais les gravats sont toujours entassés par endroits sur les trottoirs.

Seules quelques échoppes aguichent le chaland, rappelant un peu le passé de Mossoul, jadis carrefour des routes commerciales du Proche-Orient, à un jet de pierre de la Turquie et de la Syrie.

"La vie a progressivement repris dans notre quartier qui a été dévasté", "mais c'est nous qui avons déboursé l'argent" pour sa reconstruction, affirme M. Ryadh, vendeur en alimentation. 

Sur les 400 échoppes que comptait le marché avant 2014, "seules 10% ont repris leurs activités", souligne-t-il.

Le restaurateur Ammar Hussein, qui régale ses clients dans une rue adjacente, trouve bien pratique de pouvoir de nouveau s'approvisionner au marché.

"Je gagne du temps" et "les prix sont raisonnables". Mais, nuance-t-il, "le gouvernement devrait indemniser les commerçants qui ont subi des dommages pour qu'ils reconstruisent leurs magasins et que le marché retrouve son lustre d'antan". 

Une somme faramineuse

Quelque 100.000 demandes d'indemnisation ont été déposées dans la province de Ninive (dont Mossoul est le chef-lieu) par des personnes lésées pendant "les opérations de libération" de l'armée irakienne épaulée par la coalition internationale, selon Mahmoud al-Akla, directeur du département des indemnisations du gouvernorat. 

Plus de 65.000 dossiers ont été examinés, mais seuls 2.600 demandeurs ont reçu des compensations, ajoute-t-il.

De source officielle, le coût de la reconstruction pour Ninive serait de 100 milliards de dollars (environ 85 milliards d'euros). Une somme faramineuse au regard du budget annuel de l'Etat irakien, chiffré pour 2021 à près de 90 milliards de dollars (environ 76 milliards d'euros).

A cause de la très forte centralisation de l'Etat irakien et de la bureaucratie qui le régente, les décaissements arrivent au compte-gouttes. D'après le préfet du district de Mossoul, Zuhair al-Araji, la faute en revient au comité d'indemnisation de Bagdad, au secrétariat général du Conseil des ministres et au ministère des Finances.

Selon M. Araji, "80% des infrastructures, comme les égouts ou les routes, ont été reconstruites", mais seuls 30 à 40% des établissements de santé l'ont été à ce jour.

Lenteur et lassitude

Saad Ghanem, un habitant de Mossoul, dit avoir envoyé une demande d'indemnisation pour son logement détruit il y a belle lurette. "De ce que j'en sais, le département des Indemnisations de Ninive a finalisé la transaction, puis l'a soumise au gouvernement de Bagdad qui ne nous a toujours pas indemnisés", explique-t-il.

Malgré la détérioration de l'économie et la crise sociale qui touche l'ensemble de l'Irak, Mossoul, très majoritairement sunnite, ne s'est pas soulevée lors des manifestations anticorruption et antipouvoir d'octobre 2019 qui ont surtout concerné Bagdad et le Sud chiite du pays. Les Mossouliotes disaient craindre de voir les bénéfices de la reconstruction réduits à néant. 

La lenteur de la reconstruction a poussé le Premier ministre, Moustafa al-Kazimi, à se rendre à Mossoul le 16 août. A deux mois des élections législatives anticipées, il s'est dit "désolé" de voir que la ville souffre toujours de problèmes d'infrastructures et a annoncé la formation d'un "comité spécial" chargé de dresser un "plan d'action".

Mais devant son ancienne boutique de meubles en bois du marché, Ali Mahmoud, menuisier, se dit las d'attendre: "J'espère reconstruire mon atelier qui était mon gagne-pain et revenir ici. Mais je n'ai pas assez d'argent".


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com