Non pardonnés : Comment les Al-Ghofran ont été bannis du Qatar

Même les enfants ne sont pas épargnés par cette tragédie.
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Publié le Mercredi 09 septembre 2020

Non pardonnés : Comment les Al-Ghofran ont été bannis du Qatar

  • Coup d’Etat de 1995 au Qatar : Si l’émir déchu est pardonné et a pu mourir chez lui, tel n’est pas le cas d’une tribu qatarie dont les membres ont payé le prix d’un crime qu’ils n’ont pas commis
  • La conséquence la plus impensable de cette période trouble de l’Histoire qatarie reste sans doute le retrait de la nationalité de plus de 6000 membres de la tribu Al-Ghofran

PARIS: Le 27 juin 1995, pendant que l’émir du Qatar, cheikh Khalifa, se trouve à Genève, son fils Hamad le destitue au cours  d'un coup d'État sans violence mettant fin à ce qu’il qualifiait de " période de dérive politique et financière". Le souverain déchu s'exile en France. Il retournera au Qatar en 2004 et y mourra en 2016.

Si l’émir déchu est pardonné et a pu mourir chez lui, tel n’est pas le cas d’une tribu qatarie dont les membres ont payé le prix d’un crime qu’ils n’ont pas commis. Le clan Al-Ghofran est en effet soupçonné d’avoir prêté allégeance à cheikh Khalifa en 1996. Cette année-là, en février le bruit courait que le cheikh Khalifa avait planifié son retour au Qatar, et demandé à certains de ses proches parents et partisans de le retrouver à l’aéroport militaire de Doha. Rashed Al-Amrah, officier de police qatari et membre de la tribu Al-Ghofran, a été déchu de sa nationalité. Aujourd’hui âgé de 60 ans, il se souvient très clairement de la confusion qui régnait pendant et après la tentative de coup d’État. « Chacun, précise M. Al-Amrah, se tenait prêt pour le retour du dirigeant légitime ». Mais ce jour n’est jamais arrivé.

« Certains d’entre nous n’arrivaient pas croire ce qui se passait, un fils commettait un coup d’État contre le père, dit-il. Le père a une stature très importante dans la religion islamique, et particulièrement auprès des communautés du Golfe. »

Les nombreux membres des Al-Ghofran qui faisaient partie des forces de sécurité ou des forces armées ont été arrêtés et emprisonnés, de même que les membres d’autres tribus. Plus d’une douzaine de personnes ont quant à elles été condamnées à mort pour leur participation au coup d’État. Mais personne n’a finalement été tué, une partie des prisonniers ayant bénéficié d’une grâce, et l’autre ayant vu sa sentence commuée en une peine plus légère.

Mais la conséquence la plus impensable de cette période trouble de l’Histoire qatarie reste sans doute le retrait de la nationalité de plus de 6000 membres de la tribu Al-Ghofran.

Non pardonnés : Comment les Al-Ghofran ont été bannis du Qatar

La nuit du coup d’État manqué, Jaber Al-Kahla, âgé de 23 ans, a reçu l’ordre de se présenter comme d’habitude à son travail. Il était alors employé au sein de la garde rapprochée du tout récent émir, le cheikh Hamad. Quelques jours après la tentative de renversement, il a été convoqué par un officier supérieur.

« Il m’a demandé si j’étais membre de la tribu Al-Ghofran. J’ai répondu par l’affirmative. Il a cité les noms d’autres personnes de mon unité, qui étaient des parents, et m’a demandé s’ils appartenaient aussi à la tribu. Je lui ai dit  oui.

Il m’a alors annoncé que nous étions suspendus de nos fonctions jusqu’à nouvel ordre. »

La suspension a fini par être levée, cependant l’épreuve qu’il traversait était loin d’être terminée. « Ensuite, j’ai demandé six jours de vacances parce que je voulais assister au mariage d’un parent en Arabie saoudite », poursuit-il. Il n’a jamais pu revenir au Qatar depuis. Et il est loin d’être  le seul a avoir tout perdu.

 « Six mille innocents sont tenus pour responsables d’une faute commise par vingt et une personnes. Certaines des personnes mises en cause suivaient à ce moment leurs études aux États-Unis et d’autres suivaient des traitements en Allemagne. Ils ont également tenu pour responsables du coup d’État une veuve dont l’enfant le plus âgé avait six ans », précise Jaber Al-Kahla.

« Le gouvernement qatari affirme nous avoir retiré notre citoyenneté à cause de notre double nationalité. Mais des gens possédant une double nationalité existent dans toutes les tribus. Le problème n’est donc pas là. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une vengeance malveillante de Hamad ben Khalifa. »

Pour en savoir plus, lire notre Enquête sur la tribu Al-Ghofran


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.