Le transport aérien mise sur la réduction de l’équipage pour réduire les coûts

​​​​​​​Sans chercher à éradiquer complètement l'équipage du cockpit, Project Connect et d'autres systèmes pourraient en réduire le nombre. (Photo, Archives/AFP)
​​​​​​​Sans chercher à éradiquer complètement l'équipage du cockpit, Project Connect et d'autres systèmes pourraient en réduire le nombre. (Photo, Archives/AFP)
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Publié le Mardi 31 août 2021

Le transport aérien mise sur la réduction de l’équipage pour réduire les coûts

  • Les ingénieurs poussent les limites de l’automatisation, alors que l’industrie aérienne est touchée par les retombées de la pandémie
  • «La question de la sécurité constitue l’obstacle principal qui, jusqu’à ce jour, est assurée par le biais de formations professionnelles des pilotes»

DUBAI: Les machines ont révolutionné l’expérience du consommateur dans les banques ainsi que dans toutes sortes d’affaires financières, dans les supermarchés où on trouve des caisses et des magasins automatisés, mais aussi dans les salles d’opération, partout dans le monde, où les ordinateurs et les robots aident les chirurgiens à exécuter des interventions délicates.

Par conséquent, une question s’impose : est-ce qu’un ordinateur serait-il capable de transporter des centaines de passagers dans un avion, à une altitude de 10 000 mètres, pendant des heures, et de se charger du décollage et de l’atterrissage ?

Les ordinateurs ont toujours servi d’aide aux pilotes, à travers leurs technologies sophistiquées de pilotage automatique et de navigation. Cependant, les pilotes font face à de nombreux défis et restent en état d’alerte tout au long du vol.

Bien que le sujet soit surtout axé sur les conséquences et la sécurité de voitures et de camions automatisés, des études sont en cours pour savoir si les machines pourront un jour remplacer les pilotes dans les airs. 

Pour être plus précis, ces études n’envisagent pas l’absence totale des pilotes, mais essayent plutôt d’estimer le nombre de membres d’équipage requis pour un vol long-courrier.

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Des membres d’équipage de Cathay Pacific Airways, portant des masques de protection, venus de Hong Kong, traversent l’aérogare internationale de l’aéroport international de Los Angeles, le 28 février 2020. (Photo AFP)

Selon Nadine Itani, consultante en stratégie aérienne et directrice du centre de recherche d’aviation du Moyen-Orient : «Les longs vols durent généralement plus que 6 heures. D’habitude, ils imposent une escale dans un certain pays. Deux points sont ainsi reliés, à travers un transit ou une escale.»

Airbus et Cathay Pacific, basée à Hong Kong, évaluent un nouveau système connu sous le nom de «Project Connect» qui consiste à effectuer un vol de longue durée avec deux pilotes uniquement. Au lieu d’avoir trois ou quatre pilotes présents lors de tous les vols commerciaux, comme il se passe actuellement, un seul pilote occuperait le poste de pilotage alors que les deux autres se relaient pour se reposer. 

La compagnie Cathay Pacific, dont Swire Group et Air China sont les actionnaires principaux, a confirmé qu’elle menait des études pour évaluer la possibilité d’avoir un équipage réduit. Toutefois, elle a avoué qu’elle n’avait pas l’intention d’être la première à lancer un programme pareil.

La compagnie allemande Lufthansa a également révélé qu’elle réfléchissait à ce programme mais qu’elle n’avait pas de plans pour l’introduire, pour le moment.

Itani a indiqué que le pilotage solitaire se fait déjà dans de petits avions avec un maximum de 9 passagers et dans des avions privés ou militaires. On étudie actuellement la possibilité d’adopter cette même démarche dans de gros avions commerciaux et pour des vols qui durent plus que 6 ou 7 heures. Elle a ensuite précisé que la technologie informatique requise n’est pas encore prête pour garantir la sécurité du vol.

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Environ 25 000 pilotes ont été mis à pied à cause de la pandémie, mais 75% d’entre eux se sont remis à travailler, étant donné que les activités aériennes ont repris, ces derniers mois. (Photo AFP)

 «Les machines peuvent se tromper et cela pourrait aboutir à des accidents, ce qui met la sécurité des passagers à risque», a ajouté Itani.

 «C’est ce défi majeur qui ralentit le projet. Jusqu’à ce jour, les recherches montrent qu’il n’existe pas d’avions automatisés complètement sécurisés.»

L’idée de l’équipage réduit doit d’ailleurs être validée par un grand nombre d’autorités réglementaires. L’Organisation de l’aviation civile internationale, l’Administration fédérale de l’aviation aux États-Unis et l’Agence européenne de la sécurité aérienne, entre autres, devraient y consentir, a poursuivi Itani.

D’autres experts trouvent que le pilotage solitaire n’est pas très adéquat.

Michael Wette, partenaire et chef du transport et des services de l’Inde, du Moyen-Orient et de l’Afrique à Oliver Wyman – cabinet de conseil possédant des bureaux à Dubai et dans d’autres villes et des clients à Riyad et Jeddah – a dit à Arab News: «La plupart des pilotes, des organisations et des directeurs de compagnies aériennes avec lesquels nous nous entretenons sont très sceptiques face à ces machines indépendantes.»

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Les ordinateurs ont toujours servi d’aide aux pilotes, à travers leurs technologies sophistiquées de pilotage automatique et de navigation. Cependant, les pilotes font face à de nombreux défis et restent en état d’alerte tout au long du vol. (Photo AFP)

«La question de la sécurité constitue l’obstacle principal. En effet, la sécurité des passagers est, jusqu’à ce jour, assurée par le biais de formations professionnelles et des expériences des pilotes, surtout lorsqu’il s’agit de situations atypiques», a-t-il dit.

Alors qu’on se retrouve face à un surplus de pilotes, on s’attend à ce qu’il y ait bientôt un manque. D’après Wette, des études techniques, comme «Project Connect», seront probablement menées jusqu’au bout, puisqu’elles ont été lancées depuis un certain moment.

Il a ensuite ajouté qu’environ 25 000 pilotes avaient été mis à pied à cause de la pandémie du coronavirus mais que 75% d’entre eux avaient repris le travail, étant donné que les activités aériennes ont repris depuis quelques mois. Cependant, d’autres pilotes demeurent en congé prolongé, sans oublier que 10 000 pilotes ont opté pour les programmes de retraite anticipée et ont quitté le marché du travail à cause de la crise sanitaire mondiale.

L’initiative de «Project Connect» n’est pas nouvelle. Itani raconte que lAdministration nationale de l'aéronautique et de l'espace (NASA) a commencé à étudier l’idée du pilotage solitaire dans les avions commerciaux en 2012. Toutefois, les pressions qui s’exercent pour réduire les coûts se sont intensifiées au cours des dernières années.

Dans les circonstances les plus favorables, l’industrie aérienne a travaillé avec de très faibles marges de profit. Elle essayait continuellement de trouver des idées pour réduire les coûts des avions opérationnels en réduisant les salaires et les logements de l’équipage, les formations et les frais d’embauche.

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Nadine Itani, consultante en stratégie aérienne et directrice du centre de recherche d’aviation du Moyen-Orient, et Michael Wette (à droite), partenaire et chef du transport et des services de l’Inde, du Moyen-Orient et de l’Afrique à Oliver Wyman. (Photo fournie)

Les frais d’équipage étaient estimés aux alentours de 25% du montant total et constituaient les frais les plus élevés après ceux du carburant, a dit Itani.

L’idée de l’équipage réduit a été encore plus favorisée depuis le début de la pandémie qui a gravement affecté l’industrie aérienne. De nombreux avions de passagers ont été interdits de vol, des dizaines de compagnies aériennes ont fait faillite et des milliers de pilotes semblent avoir été licenciés.

L’activité aérienne n’est pas encore retournée à ce qu’elle était avant la pandémie. Aujourd’hui, le nombre moyen d’heures de vol est approximativement à 65% de ce qu’il était avant la Covid-19, et ce pourcentage inclut la région du Golfe, confirme Wette. La plupart des voyages sont à présent effectués pour les loisirs ou les urgences familiales. Ce ne sont plus les voyages d’affaires qui priment.

Airbus a indiqué que ses études sont fondées sur un minimum de deux pilotes opérationnels par vol, et que des tests sont actuellement en cours, en collaboration avec des autorités réglementaires et des compagnies aériennes partenaires.

Un porte-parole d’Airbus a affirmé à Arab News que la question de la sécurité représentait une priorité absolue pour le géant fabricant européen d’avions et que les nouvelles technologies n’étaient «pas encore totalement prêtes». Il a ensuite déclaré que «la première application potentielle des technologies autonomes consisterait en une opération de pilotage solitaire, uniquement pendant la phase de croisière, une fois que les technologies requises seront prêtes».

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La compagnie Cathay Pacific, dont Swire Group et Air China sont les actionnaires principaux, a confirmé qu’elle menait des études pour évaluer la possibilité d’avoir un équipage réduit. Toutefois, elle a avoué qu’elle n’avait pas l’intention d’être la première à lancer un programme pareil. (Photo AFP)

 «Prônant la sécurité et l’adhésion sociale, la mission d’Airbus n’est pas de passer à l’automatisation totale des engins, mais plutôt d’explorer des technologies autonomes, aux côtés de celles des matériaux, de l’électrification, de la connectivité et autres», a mentionné le porte-parole.

Il y a aussi la question de l’infrastructure. Les pilotes qui sont seuls dans les cabines de pilotage ont besoin de communiquer avec la terre, dans les situations d’urgence et de dangers pour la sécurité. De plus, les aéroports doivent moderniser leurs radiocommunications ainsi que leurs opérations sur le terrain, a évoqué Itani.

Normalement, les décisions sont prises collectivement par les pilotes dans la cabine. Mais, quand il n’y a qu’un seul pilote en charge, celui-ci a besoin de quelqu’un avec qui communiquer, à part la machine.

Aucune compagnie arabe et aucun transporteur aérien du Moyen-Orient n’ont rejoint le projet Connect. Mais, en tant qu’opérateurs internationaux importants, ils semblent suivre l’affaire de près. Pour le moment, les systèmes des opérations à pilote solitaire sont testés sur les jets A350 d’Airbus.

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Aucune compagnie arabe et aucun transporteur aérien du Moyen-Orient n’ont rejoint le projet Connect. Mais, en tant qu’opérateurs internationaux importants, ils semblent suivre l’affaire de près.

Qatar Airways a été le client de lancement de l’Airbus A350 et prévoit une importante expansion. La compagnie fait également partie de l’alliance Oneworld dont Cathay Pacific est membre. Cependant, Singapore Airlines est actuellement le principal client des avions A350, en termes de flotte.

 «Les transporteurs aériens et les aéroports du Moyen-Orient jouent un rôle primordial quand il s’agit de relier l’Est à l’Ouest à travers des aéroports comme ceux de Doha, Dubai et, très prochainement, Madinah et Jeddah», a annoncé Itani.

Si les opérations de pilotage solitaire sont validées, et si le feu vert est donné par les différentes autorités concernées, les transporteurs aériens et les aéroports du Moyen-Orient auront «un rôle important à assumer», a-t-elle conclu.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé

Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé
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  • La croissance record alimente la création d'emplois, l'expansion du secteur et un puissant changement au-delà du pétrole.
  • L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

RIYAD : Le Fonds public d'investissement (PIF) de l'Arabie saoudite a enregistré une hausse de 390% de ses actifs sous gestion depuis le lancement de Vision 2030, selon le dernier rapport annuel de l'initiative.

Les actifs du PIF sont passés de 160 milliards de dollars en 2016 à 941,3 milliards de dollars en 2024, dépassant son objectif annuel de 880 milliards de dollars et soulignant la trajectoire de croissance rapide du fonds dans le cadre du programme de transformation du Royaume.

S'appuyant sur cette dynamique, le fonds a révisé son objectif pour 2030, en augmentant son objectif de gestion d'actifs de 1,87 trillion de dollars à 2,67 trillions de dollars. Cette nouvelle ambition reflète la position renforcée et l'influence croissante du fonds dans l'élaboration de l'économie future de l'Arabie saoudite.

Entre 2016 et 2024, le PIF a affiché un taux de croissance annuel composé de 22%, soulignant sa capacité constante à générer des rendements élevés tout en faisant progresser les priorités de développement nationales.

Les moteurs de l'expansion du PIF

À la suite de sa restructuration dans le cadre de Vision 2030, le PIF est passé d'un fonds souverain traditionnel à un moteur de diversification économique et d'innovation reconnu à l'échelle mondiale.

La croissance du fonds a été propulsée par une approche d'investissement proactive et diversifiée, avec 40% de son portefeuille alloué à des entreprises saoudiennes et à des giga-projets. Parallèlement, il a réalisé des investissements internationaux stratégiques dans des secteurs à fort potentiel.

Cette stratégie équilibrée a contribué à l'expansion des industries prioritaires au sein du Royaume, notamment le tourisme, l'exploitation minière, la culture, la logistique et la technologie, soutenant ainsi les efforts visant à construire une économie résiliente et diversifiée.

Impact économique et croissance sectorielle

Les investissements stratégiques du PIF ont non seulement stimulé la croissance économique, mais aussi la participation du secteur privé, créé des opportunités d'emploi et attiré des investissements directs étrangers.

D'ici à 2024, les initiatives du fonds auront contribué à la création de 1,1 million d'emplois, un bond significatif par rapport aux 77 700 emplois directs et indirects enregistrés en 2021. Au cours de la même période, le nombre d'entreprises créées avec le soutien du PIF a plus que doublé, passant de 45 à 93 dans 13 secteurs stratégiques.

Le fonds a atteint un contenu local de 48% dans l'ensemble de ses projets d'ici à 2024, ce qui témoigne de son engagement ferme à stimuler la croissance économique nationale.

Entre 2021 et le troisième trimestre 2024, le PIF a attiré plus de 37,33 milliards de dollars d'investissements privés dans le cadre d'une série d'initiatives, selon le rapport.

Par le biais de son initiative Private Sector Hub, il a publié plus de 200 opportunités au cours de cette période, représentant une valeur d'investissement totale de 10,67 milliards de dollars.

En outre, plus de 300 entrepreneurs ont été présélectionnés et plus de 200 petites et moyennes entreprises ont été formées pour collaborer avec les entreprises du portefeuille du PIF.

Le rôle du PIF dans le renforcement de l'économie non pétrolière de l'Arabie saoudite a été déterminant.

Selon le rapport, les secteurs non pétroliers représenteront 51% du produit intérieur brut réel du Royaume d'ici 2024, une étape clé dans la réalisation des objectifs de la Vision 2030.

L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

Le PIF a également joué un rôle crucial dans l'avancement des réformes du secteur financier. Le nombre de gestionnaires d'actifs agréés en Arabie saoudite a fortement augmenté, passant de seulement cinq en 2019 à 36 en 2024, ce qui témoigne de l'élargissement du paysage d'investissement et de la sophistication des marchés financiers du Royaume.

Renforcer la résilience financière

Le fonds a renforcé sa base financière pour soutenir sa stratégie d'investissement ambitieuse, comme en témoigne le transfert de 8% des actions d'Aramco. Cette opération a réduit la participation directe du gouvernement dans le géant pétrolier à 82,186%, renforçant ainsi la solidité des actifs et la capacité d'investissement du PIF.

En outre, le PIF a obtenu 15 milliards de dollars de facilités de crédit syndiquées auprès de 23 institutions financières mondiales, ce qui a considérablement augmenté ses liquidités et sa flexibilité financière. Ces initiatives s'inscrivent dans le droit fil des objectifs stratégiques du PIF, qui consistent à développer de nouveaux secteurs, à localiser les connaissances et les technologies et à créer des emplois durables et de qualité dans tout le Royaume.

Reconnaissance mondiale

La transformation du PIF n'est pas passée inaperçue sur la scène internationale. Le fonds a été désigné comme la première marque de fonds souverain au monde par Brand Finance, la valeur de sa marque étant estimée à 1,1 milliard de dollars.

En outre, PIF a remporté quatre prix lors de la 2024 Middle East Bonds, Loans & Sukuk Conference, à savoir le meilleur contrat de Sukuk, le meilleur contrat historique, la meilleure équipe de trésorerie et de financement semi-souveraine et le meilleur contrat sur les marchés de capitaux islamiques.

Expansion des marchés de capitaux

Les marchés de capitaux de l'Arabie saoudite se sont développés parallèlement à l'essor du PIF, jouant un rôle essentiel dans l'élargissement de la base économique du pays depuis le lancement de Vision 2030.

Les réformes réglementaires, telles que les mises à jour de la loi sur les sociétés et de la loi sur les appels d'offres et les marchés publics, ont amélioré la transparence, renforcé la confiance des investisseurs et ouvert la voie à une augmentation du nombre d'offres publiques initiales.

La bourse saoudienne a connu une expansion remarquable, le nombre de sociétés cotées passant de 205 en 2019 à 353 en 2024. La participation des investisseurs étrangers a plus que doublé, atteignant 112,8 milliards de dollars en 2024 contre 52,8 milliards de dollars en 2019, tandis que la participation des portefeuilles non saoudiens est passée de 29,3 milliards de dollars en 2016 à 131,5 milliards de dollars.

Le nombre de portefeuilles individuels sur le Saudi Exchange a également fortement augmenté, passant de 9,2 millions en 2016 à 13 millions en 2024.

Parallèlement, la capitalisation boursière du Tadawul (hors Aramco) est passée de 66,5% du PIB en 2019 à 86,7% en 2024, ce qui témoigne de la maturité et de la profondeur croissantes des marchés de capitaux saoudiens. Le secteur bancaire a reflété cette croissance, le total des actifs passant de 693,3 milliards de dollars en 2019 à 1,12 billion de dollars d'ici le deuxième trimestre 2024.

Ces développements ont positionné le secteur financier de l'Arabie saoudite comme l'un des plus dynamiques et des plus accessibles de la région, offrant des opportunités accrues aux investisseurs locaux et mondiaux.

Reflétant cette confiance, les agences de notation internationales ont réaffirmé les solides perspectives économiques de l'Arabie saoudite en 2024. Moody's a attribué la note AA3, Fitch la note A+ et S&P Global Ratings la note A/A-1, toutes avec des perspectives stables.

Au-delà de la Vision 2030

Alors que le Royaume se prépare à entrer dans la phase finale de la mise en œuvre de la Vision 2030 en 2026, l'accent sera de plus en plus mis sur la construction d'un secteur privé durable et résilient. Les principales priorités consistent à réduire la dépendance à l'égard du soutien de l'État tout en favorisant la croissance par des améliorations réglementaires, le développement des infrastructures et des investissements ciblés.

L'Arabie saoudite envisage que le secteur privé joue un rôle de premier plan dans l'avancement de l'économie, en particulier dans des domaines à fort impact tels que la fabrication de pointe, l'intelligence artificielle et l'économie numérique.

En donnant aux entreprises privées les moyens d'agir, le Royaume vise à atteindre son objectif de générer 65% du PIB à partir des activités du secteur privé, le positionnant comme un moteur essentiel de la croissance durable dans les décennies qui suivront la Vision 2030. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com