En Corse, préserver la fragile posidonie face aux grands yachts

Dans cette photo d'archives prise le 20 mai 2019, un plongeur nage au-dessus des prairies de posidonie océanique dans la mer Méditerranée près de Cannes, dans le sud de la France. (AFP)
Dans cette photo d'archives prise le 20 mai 2019, un plongeur nage au-dessus des prairies de posidonie océanique dans la mer Méditerranée près de Cannes, dans le sud de la France. (AFP)
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Publié le Mercredi 01 septembre 2021

En Corse, préserver la fragile posidonie face aux grands yachts

  • Depuis 2020, la France interdit le mouillage des yachts de plus de 24 mètres sur certaines zones de la Côte d'Azur et de la Corse
  • «Le fait qu’un navire jette son ancre qui va ensuite frapper le fond a un effet dévastateur (...) mais aussi quand ils retirent leur ancre»

BONIFACIO: Au coeur de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, au large de la Corse, des coffres flottants sont installés dans les eaux turquoises de la Méditerranée pour permettre aux grands yachts de mouiller sans détruire les herbiers de posidonie avec leur ancre.


Depuis 2020, la France interdit le mouillage des yachts de plus de 24 mètres sur certaines zones de la Côte d'Azur et de la Corse, afin de protéger cette plante dont les prairies servent de nurseries pour poissons mais aussi de puits de carbone et de protection contre l'érosion. 


Une décision "historique", selon Charles-François Boudouresque, un des scientifiques en pointe dans la défense de la posidonie. Les Baléares ont aussi adopté des interdictions de mouillage mais elles sont moins fréquentées par les grands yachts et donc moins tributaires de ce secteur économique que la Côte d'Azur ou la Corse.


Les interdictions s'accompagnent toutefois de la mise en place de "mouillages écologiques" alternatifs, comme à Bonifacio.


Dans la baie de Sant'Amanza, refuge prisé de palaces flottants à l'extrême sud de la Corse, une grue posée sur une barge flottante coule un lest de béton de 46 tonnes à une quarantaine de mètres de fond, sur une zone sableuse.

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Des ouvriers se préparent à immerger des blocs dans la mer pour le mouillage de yachts dans la baie de Sant'Amanza près de Bonifacio dans le sud de l'île méditerranéenne française de Corse. (AFP)

Conçus pour "s'adapter aux fonds marins en les mimant", ces ancrages en béton ont une surface rugueuse pour "faciliter l'accrochage de la biodiversité". Ils comportent des cavités pour accueillir les poissons et "ne freinent pas les mouvements d'eau", explique Line Babiol, de BRL Ingénierie, qui a épaulé la mairie de Bonifacio pour ce nouveau système.


Des coffres flottants fixés en surface permettent aux bateaux faisant jusqu'à 60 mètres de mouiller sans risque et sans labourer la posidonie avec leur ancre dévastatrice de plusieurs centaines de kilos.

La posidonie, trésor écologique sous-marin comparable aux forêts tropicales

Elle tire son nom du dieu grec de la mer, Poséidon, elle est verte et forme des forêts sous-marines aussi bénéfiques pour l'avenir de la planète que les forêts tropicales. Son nom? Posidonie ou "posidonia oceanica" pour les scientifiques.


Propre à la mer Méditerranée, cette plante est composée d'un faisceau de feuilles, de racines et de rhizomes --sortes de tiges rampantes généralement enfouies dans le sol-- et couvre plus d'un million d'hectares, de Chypre à l'Espagne, selon le Réseau méditerranéen pour la posidonie. 


Un chiffre minimal toutefois, tant il manque des données pour certains pays, notamment sur les rives est et sud de la Grande Bleue, souligne ce réseau regroupant scientifiques, autorités, défenseurs de l'environnement et représentants du secteur de la plaisance de divers pays.


Si certains n'y voient qu'une herbe insignifiante au fond de l'eau, les herbiers de posidonie rendent des services cruciaux "à la collectivité des humains", ont souligné 10 scientifiques de France, d'Italie et d'Espagne dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde.


"Les herbiers servent d'abri, de frayère et de nurserie pour les espèces de poissons qui fréquentent nos côtes, des plus +ordinaires+ aux plus rares", ont-ils insisté. Une foule d'animaux, dont les petits invertébrés servant de nourriture aux poissons recherchés par les pêcheurs artisanaux, vit dans la posidonie.


Elle "est aussi un allié précieux dans la lutte contre le réchauffement climatique", souligne Arnaud Gauffier, directeur des programmes pour le Fonds mondial pour la nature (WWF) en France. Grâce aux rhizomes, les herbiers fonctionnent comme des puits de stockage du carbone.


Les posidonies contribuent aussi à casser la houle, préservant le littoral de l'érosion. Et même échouées sur la plage, elles constituent des "banquettes" favorisant la protection des côtes. "Malheureusement, c'est un écosystème très méconnu, et souvent les gens pensent: +ah c'est un truc mort sur la plage qui empêche de se baigner+", regrette M. Gauffier.


En Méditerranée, elle est de plus en plus menacée. Sur le littoral français, de plus en plus prisé des grands yachts, plus de 7 500 hectares ont été dégradés, selon des chiffres officiels.


"La première cause aujourd’hui est le mouillage, le fait qu’un navire jette son ancre qui va ensuite frapper le fond a un effet dévastateur (...) mais aussi quand ils retirent leur ancre", souligne Thibault Lavernhe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée.


Or, la posidonie ne repousse que très lentement, quelques centimètres par an tout au plus.


Face à ce fléau, la France a pris des arrêtés interdisant le mouillage de bateaux de plus de 24 mètres sur certaines zones sensibles. Les Baléares l'ont fait depuis 2018 et mènent des contrôles réguliers.


Ces îles espagnoles, situées à l'est de Valence, constituent "un exemple" de préservation, avec des sessions de sensibilisation dans les écoles, souligne le WWF, et même un festival de la posidonie à Formentera.

«Maintenir l'attractivité»

Quatorze systèmes de mouillage de ce type sont prévus dans cette baie aux plages paradisiaques pour continuer à accueillir des grands plaisanciers tout en protégeant 60 hectares d'herbiers de posidonie, indique Michel Mallaroni, directeur du port de Bonifacio et chef d'orchestre de ce projet de 2,3 millions d'euros, financé à 80% par l'Etat français.


"L'enjeu est de maintenir l'attractivité de l'extrême-sud de la Corse pour la grande plaisance tout en préservant l'environnement", résume-t-il. Bonifacio accueille 44% de la flotte de grande plaisance fréquentant la Corse, avec une majorité de navires dépassant 24 mètres, selon M. Mallaroni.


Un accueil vital pour cette commune de 3 000 habitants, qui a représenté "environ 60% des revenus du port en 2019", auxquels s'ajoutent les retombées économiques indirectes de ces clients fortunés.


Pour Yves-Marie Loudoux, capitaine de l'Ocean Sapphire, luxueux yacht de 41 mètres habitué des eaux corses et amarré au port de Bonifacio, ces mouillages écologiques sont "une solution qui était attendue" après les interdictions dans certaines zones.


"On s'est retrouvé sans solution, refoulé dans des mouillages tout à fait inconfortables, trop loin des côtes et poussé à ne pas proposer d'escales en Corse mais plutôt à aller en Sardaigne (Italie), juste à côté, pour que les clients puissent profiter de la baignade", explique le capitaine de ce yacht qui se loue 110.000 euros la semaine.


"Plus il y aura ce type de mouillages, plus l'attractivité des sublimes côtes corses reviendra", ajoute-t-il. La Fédération des industries nautiques a évalué à 90 le nombre d'amarrages nécessaires sur les côtes corses, selon M. Mallaroni.

Exemple pour d'autres pays 

Sur la Côte d'azur, trois sites travaillent à l'aménagement de zones de mouillages comparables à celle de Bonifacio, précise le capitaine de vaisseau Thibault Lavernhe, porte-parole de la préfecture maritime. L'un devrait voir le jour "fin 2021, début 2022" au large de la plage de Pampelonne, près de Saint-Tropez, où nombre de célébrités passent l'été, et un autre dans le parc national des Calanques entre Marseille et Cassis, d'ici 2024.


Le parc national de Port-Cros (Var), joyau naturel marin et pionnier des mouillages écologiques, a quant à lui disposé 68 bouées, dont cinq pour des bateaux de 15 à 30 mètres.


Jusqu'ici la préfecture maritime --autorité garante en France d'une utilisation durable de la Méditerranée-- a fait de la pédagogie pour expliquer les nouvelles interdictions. "La plupart des plaisanciers lèvent l’ancre et vont mouiller dans des zones autorisées", souligne Thibault Lavernhe. Mais "nous avons identifié plusieurs cas de récidives, et à terme il est prévu que des sanctions soient appliquées". Peine maximale encourue: 150.000 euros d’amende et un an d'emprisonnement.


"L'environnement n'a pas de frontières", souligne M. Boudouresque: "il faudrait que d'autres pays méditerranéens s'inspirent de ces mesures de protection".


La "loi spéciale" au Parlement, rendez-vous en janvier pour reparler budget

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu et le ministre français de l'Économie et des Finances Roland Lescure quittent l'Élysée après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu et le ministre français de l'Économie et des Finances Roland Lescure quittent l'Élysée après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • Faute d’accord sur le budget de l’État, le Parlement vote une loi spéciale pour reconduire provisoirement le budget 2025 et assurer le fonctionnement de l’État
  • Les débats budgétaires reprendront en janvier, sur fond de déficit élevé, de tensions politiques et de discussions autour d’un possible recours au 49.3

PARIS: Le Parlement pose une rustine sur ses désaccords budgétaires. L'Assemblée nationale et le Sénat devraient voter tour à tour mardi la "loi spéciale" présentée par le gouvernement pour continuer de financer provisoirement l'État et les administrations.

Les votes des deux assemblées ponctuent deux mois et demi de débats budgétaires qui se soldent par un échec partiel pour le Premier ministre Sébastien Lecornu.

Le dialogue privilégié engagé par le Premier ministre avec le Parti socialiste a permis l'adoption du budget de la Sécurité sociale pour 2026, au prix de concessions sur les retraites et le financement de la Sécurité sociale.

Mais les profondes divergences entre l'Assemblée nationale et le Sénat, tenu par des partis de droite et du centre hostiles à tout prélèvement supplémentaire, ont empêché l'approbation du second texte budgétaire, celui sur le financement de l'État.

Les parlementaires se retrouveront donc en début d'année pour de nouvelles joutes sur ce texte, alors que la France est confrontée à un endettement croissant et que les discussions budgétaires n'ont pas permis de dessiner une trajectoire de réduction des déficits.

"Nous devrons au plus vite, en janvier, donner un budget à la nation" qui "devra tenir l'objectif de 5% de déficit et financer nos priorités", a déclaré Emmanuel Macron lundi soir lors du Conseil des ministres, selon la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.

"L'Élysée commence à s'impatienter", glissait lundi un cadre du camp gouvernemental.

Rentré d'Abou Dhabi où il était allé célébrer Noël avec les troupes françaises, Emmanuel Macron a présidé lundi soir un Conseil des ministres de crise pour la présentation de la loi spéciale.

- Pas de dépense nouvelle -

Le texte reconduit temporairement le budget de 2025, il permet de lever l'impôt et de payer les fonctionnaires. Mais il ne comprend pas de dépenses nouvelles, y compris sur la défense, érigée en priorité face à la menace russe.

Ce projet de loi spéciale devrait être voté mardi en toute fin d'après-midi par l'Assemblée nationale, puis dans la soirée par le Sénat. A l'unanimité ou presque. Avant d'être promulgué dans les jours suivants par le chef de l'État.

Déjà l'an dernier, l'exécutif avait dû y avoir recours après la chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure sur le budget de la Sécurité sociale. Les deux textes budgétaires 2025 avaient finalement été approuvés au mois de février, quelques semaines après l'arrivée de François Bayrou à Matignon.

Anticipant la reprise des débats en janvier, Sébastien Lecornu a reçu dimanche et lundi les forces politiques, à l'exception de la France insoumise et du Rassemblement national. Un ballet devenu habituel de responsables politiques exprimant leurs exigences et lignes rouges rue de Varenne, à l'issue de ces entretiens.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a appelé à un budget qui ne fasse pas "peser les efforts sur les plus modestes" et préserve les investissements en matière d'écologie.

Quant à la cheffe des députés écologistes Cyrielle Châtelain, elle s'est inquiétée d'une copie budgétaire trop calquée sur les positions du Sénat. En cas de 49.3, les Ecologistes choisiront "la censure", a-t-elle prévenu.

Car on reparle de plus en plus de cet outil constitutionnel permettant de faire adopter un texte sans vote, sauf motion de censure.

Écarté par le Premier ministre à la demande des socialistes, qui le jugent brutal, il est évoqué avec insistance par des responsables de droite et du bloc central qui lui demandent de revenir sur son engagement.

Il faudrait alors pour le gouvernement trouver avec les socialistes des conditions de non-censure. Pour espérer enfin tourner la page du débat budgétaire.

Mais pour l'heure, Sébastien Lecornu s'y refuse, jugeant le projet de budget "encore votable sans intervention du gouvernement", selon Mme Bregeon.


France: Conseil des ministres spécial pour tenter de sortir de l'impasse budgétaire

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron convoque un conseil des ministres extraordinaire pour présenter une loi spéciale afin d’assurer le financement de l’État face à l’impasse budgétaire
  • Les discussions sur un budget 2026 reprendront rapidement : le gouvernement vise une adoption d’ici fin janvier, dans un contexte de fortes divergences

PARIS: Le président français Emmanuel Macron préside lundi un conseil des ministres extraordinaire qui devrait conduire à l'adoption rapide par le Parlement d'une loi spéciale, destinée à financer l'Etat et ses administrations malgré l'impasse budgétaire.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu doit poursuivre dans la journée de lundi ses consultations des différentes formations politiques "pour trouver les conditions d'une solution".

Une commission de sénateurs et députés a échoué vendredi à trouver un accord sur le projet de loi de finances pour l'année à venir.

A l'issue de ces discussions, un conseil des ministres de crise destiné à présenter le projet de loi spéciale est prévu en fin de journée, au retour du président Emmanuel Macron d'Abou Dhabi, où le chef d'État a annoncé devant des militaires français le coup d'envoi de la construction du futur porte-avions destiné à remplacer le Charles De Gaulle.

Dans la foulée, les commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat auditionneront lundi soir et mardi le ministre de l'Économie Roland Lescure et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, sur ce projet de loi. L'objectif est que ce texte spécial puisse être voté mardi par les deux chambres.

Mais il faudra dès la rentrée reprendre les discussions pour tenter de trouver un budget 2026, car la loi spéciale "c'est un service minimum", a martelé Amélie de Montchalin.

La ministre a indiqué dimanche soir sur la chaîne BFMTV que l'objectif est d'adopter une véritable loi de finance 2026 avant "la fin janvier", y compris avec "quelques hausses d'impôts", une des demandes notamment du Parti socialiste - partenaire privilégié de Sébastien Lecornu lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale, et à qui il a concédé notamment la suspension de la réforme des retraites.

Reste qu'après deux mois de discussions qui n'ont pas permis d'aboutir, le doute subsiste sur la capacité du Premier ministre à obtenir ce compromis, entre une droite sénatoriale attachée aux économies et aux baisses d'impôts et une Assemblée où la gauche réclame plus de recettes et moins de coupes budgétaires.


Macron donne le coup d'envoi du futur porte-avions lors du Noël avec les troupes

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
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  • Plus grand et plus puissant, ce bâtiment symbolise l’ambition stratégique et industrielle de la France, malgré les contraintes budgétaires et les débats sur l’évolution des menaces

ABOU DHABI: Emmanuel Macron a donné dimanche le coup d'envoi de la construction du futur porte-avions français destiné à remplacer le Charles De Gaulle et qui doit entrer en service en 2038.

"Ce nouveau porte-avions sera l'illustration de la puissance de notre nation, puissance de l'industrie, de la technique, puissance au service de la liberté sur les mers et dans les remous du temps", a-t-il assuré.

L'annonce du lancement officiel de la construction était très attendue malgré l'impasse budgétaire dans laquelle se trouve le gouvernement, alors que le mur d'investissements nécessaires et l'évolution des menaces mettent le projet sous pression.

"Conformément aux deux dernières lois de programmation militaire, et après un examen complet et minutieux, j'ai décidé de doter la France d'un nouveau porte-avions", a annoncé le chef de l'Etat français lors du Noël avec les troupes à Abou Dhabi.

"La décision de lancer en réalisation ce très grand programme a été prise cette semaine", a-t-il ajouté.

Lui aussi à propulsion nucléaire, le nouveau porte-avions sera beaucoup plus massif que l'actuel. Il fera près de 80.000 tonnes pour environ 310 mètres de long, contre 42.000 tonnes pour 261 mètres pour le Charles De Gaulle. Avec un équipage de 2.000 marins, il pourra embarquer 30 avions de combat.

Le risque d'un "choc dans trois, quatre ans" face à la Russie évoqué par les armées fait craindre que les budgets ne filent vers des priorités plus pressantes.

De récents propos du chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, jugeant qu'on "ne peut pas se contenter de reproduire un outil qui a été conçu à la moitié du siècle dernier", semblent mettre aussi en question le concept du porte-avions.

Le général a notamment souligné le "besoin de permanence à la mer" du bâtiment et sa capacité d'emport de "drones de tous types".

Un seul bâtiment, en l'occurence le Charles De Gaulle, est disponible 65% du temps, selon la Marine. Un décalage de la construction et donc de l'entrée en service de son successeur laisserait la Marine sans porte-avions.

Une étude menée à l'occasion du prochain arrêt technique majeur du Charles De Gaulle permettra de dire en 2029 si le bâtiment peut être prolongé de quelques années au-delà de 2038, en fonction de l'état de ses chaufferies nucléaires et de sa structure.

Le président français Emmanuel Macron a fait cette annonce lors d'une visite aux Emirats arabes unis, allié militaire avec lequel Paris souhaite renforcer son "partenariat stratégique" et dont il espère plus de coopération dans sa lutte contre le narcotrafic.