Dans l'Etat de New York, des habitants sous le choc après des inondations soudaines et historiques

Cette image satellite publiée par Maxar Technologies montre des maisons à Manville, New Jersey, le 2 septembre 2021, après des précipitations record provoquées à la suite de l'ouragan Ida. AFP / SATELLITE IMAGE ©2021 MAXAR TECHNOLOGIES
Cette image satellite publiée par Maxar Technologies montre des maisons à Manville, New Jersey, le 2 septembre 2021, après des précipitations record provoquées à la suite de l'ouragan Ida. AFP / SATELLITE IMAGE ©2021 MAXAR TECHNOLOGIES
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

Dans l'Etat de New York, des habitants sous le choc après des inondations soudaines et historiques

  • Des caves inondées, des commerces en partie dévastés et un bilan dramatique d'au moins 17 morts dans toute la région
  • Les New-Yorkais sont sous le choc jeudi après les ravages d'une nuit de pluies torrentielles qui ont surpris et paralysé la mégapole américaine après le passage du cyclone post-tropical Ida

MAMARONECK : Des caves inondées, des commerces en partie dévastés et un bilan dramatique d'au moins 17 morts dans toute la région: les New-Yorkais sont sous le choc jeudi après les ravages d'une nuit de pluies torrentielles qui ont surpris et paralysé la mégapole américaine après le passage du cyclone post-tropical Ida.

En larmes, Marcio Rodrigues constate les dégâts dans son atelier de réparation de voitures, 2 Unique Auto Shop, à Mamaroneck, une ville côtière dans la grande banlieue de New York. Le magasin est encore inondé et plusieurs véhicules ont été touchés.

"J'ai le coeur vraiment brisé (...) Je ne sais même pas ce qu'il faut faire. Je ne peux même pas compter mes pertes", explique-t-il. "Vous savez, c'est avec ça que je nourris ma famille. J'ai une femme, trois enfants, une affaire qui tourne. C'était mon rêve et j'ai l'impression d'avoir tout perdu", ajoute-t-il, encore sous le choc. 

Quelques rues plus loin, même constat dans l'atelier de Jim Lanza, un électricien de 64 ans. "Nous avons perdu nos imprimantes, nos scanners, nos ordinateurs. L'eau est montée si haut qu'elle a décroché les photos des murs", montre-t-il.

A Mamaroneck, certaines rues sont encore inondées de longues heures après la tempête, témoignant du niveau de précipitations qui s'est abattu en quelques heures. 

Dans la ville de New York, sur Riverside Drive, une longue artère qui longe le fleuve Hudson, Jonas Sigle n'en croit pas ses yeux: sa voiture est sous un arbre. "Ma voiture est écrasée! Elle est détruite. Un arbre de dix tonnes est tombé sur ma voiture", s'exclame-t-il, dans un éclat de rire nerveux, sous un ciel désormais redevenu bleu.

Changement climatique

Aux quatre coins de la ville de huit millions d'habitants, entourée d'eau, des New Yorkais se sont réveillés avec leurs caves inondées. La veille au soir, des trombes de pluie se sont brusquement abattues à partir de 20H00 (00H00 GMT) sur la capitale culturelle et économique américaine, engloutissant les rues et rendant le trafic automobile impossible.

De l'autre côté de l'East River, dans le quartier Gowanus de Brooklyn, parcouru de canaux, Rebecca Stronger, qui tient une clinique vétérinaire, n'est même plus surprise. "Ce quartier a une longue histoire avec les inondations (...) Mais cette fois, l'eau est montée dans la cave et au rez-de-chaussée (...) et avec le changement climatique, cela arrivera encore de nombreuses fois", soupire-t-elle. Dix jours plus tôt, l'ouragan Henri avait déjà provoqué des précipitations record.

Mercredi soir, des rues, avenues et voies rapides ont été soudainement transformées en torrents, tant à Brooklyn ou dans le Queens que dans le comté de Westchester, au nord de la ville. 

Malgré les messages de prévention des autorités dans la soirée, des familles se sont retrouvées tragiquement piégées chez elles par les eaux. Selon le dernier bilan, au moins 17 personnes sont mortes depuis mercredi soir à New York, dans le New Jersey ou en Pennsylvanie. 

La police new-yorkaise explique avoir répondu à des appels d'urgence et être intervenue dans des habitations. Dans un immeuble du Queens, un homme de 50 ans, une femme de 48 ans et un enfant de deux ans ont été retrouvés morts. Plus au nord, c'est une femme de 86 ans qui a perdu la vie.

Le réchauffement climatique dans l'Arctique à l'origine de vagues de froid aux Etats-Unis

 

En février, une rare vague de froid polaire a balayé le Texas, causant des dizaines de morts et des coupures d'électricité massives durant des jours.

Cet épisode climatique extrême a par ailleurs provoqué des dommages record, estimés à quelque 200 millions de dollars.

S'il est désormais établi que le réchauffement climatique entraîne de redoutables vagues de chaleur, la question de son influence sur de telles ondes de froid fait toujours l'objet d'intenses discussions scientifiques.

Pour la première fois, une grande étude publiée jeudi dans la revue Science a réussi à montrer un lien entre les changements provoqués par le réchauffement climatique dans l'Arctique et des vagues de froid hivernal dans l'hémisphère nord, aux Etats-Unis mais aussi en Asie.

"Cela semble très contre-intuitif et inattendu d'avoir ce réchauffement très prononcé dans l'Arctique, et que cela provoque un refroidissement dans d'autres régions", reconnaît auprès de l'AFP Mathew Barlow, l'un des co-auteurs de l'étude.

Et pourtant, malgré ce paradoxe, les chercheurs sont formels.

"J'étais un peu surpris que les résultats soient si clairs, que nous ayons été capables d'établir un lien aussi direct", confie ce professeur de sciences climatiques à l'Université du Massachusetts Lowell.

Vortex polaire

L'Arctique est la région de la planète qui se réchauffe le plus vite.

Mais deux phénomènes sont en réalité à l'oeuvre: d'une part la fonte rapide de la banquise, et d'autre part une augmentation de la couverture neigeuse en Sibérie notamment.

La fonte des glaces provoque un fort réchauffement, l'océan absorbant alors plus de chaleur, tandis que la neige supplémentaire en Sibérie, qui réfléchit davantage les rayons du Soleil, entraîne un léger refroidissement.

Dans une réaction en chaîne indirecte et complexe, ces deux évolutions combinées entraînent un bouleversement de la circulation atmosphérique.

Les chercheurs se sont concentrés sur leur effet sur le vortex polaire. Il s'agit de très forts vents soufflant près du pôle en hiver, et situés en haute altitude, dans la stratosphère (l'atmosphère est constituée de la troposphère, dans laquelle nous vivons, puis de la stratosphère juste au-dessus).

En temps normal, le vortex polaire forme un cercle capable de contenir l'air froid.

"Mais sous l'influence du changement climatique dans l'Arctique, il s'affaiblit et devient ovale", explique Mathew Barlow.

Les perturbations atmosphériques montant du sol, plus importantes, "rebondissent" alors lorsqu'elles atteignent le vortex polaire, en étant redirigées vers la surface.

Cette modification dans le mouvement des dépressions "pousse le jet stream vers le sud", explique le chercheur. Le jet stream est un courant aérien qui souffle de l'ouest vers l'est.

"Et lorsque vous poussez le jet stream vers le sud, il apporte de l'air froid avec lui."

Mieux anticiper

La force de cette étude est de combiner deux approches. D'abord, l'analyse des observations directes réalisées sur les quarante dernières années.

Les chercheurs ont sélectionné les périodes où le vortex polaire était étiré en forme d'ovale: ils ont ainsi remarqué qu'avant chacun de ces épisodes, les températures changeaient de façon plus prononcée dans l'Arctique, en raison par exemple de chutes de neige plus fortes ou d'une fonte des glaces particulièrement prononcée. Et que dans les semaines qui suivaient, il faisait plus froid en Amérique du Nord.

Pour la seconde approche, ils ont utilisé un modèle climatique afin de vérifier le lien de cause à effet en faisant varier les différents paramètres.

Cette découverte peut avoir de nombreuses implications.

En premier lieu, identifier ce mécanisme pourrait permettre de mieux anticiper des vagues de froid extrême, "peut-être même plusieurs semaines à l'avance", espère Mathew Barlow.

Ces travaux montrent par ailleurs qu'il est indispensable de mieux se préparer à la possibilité d'ondes de froid extrême, même si de façon générale le globe se réchauffe.

Et en second lieu, les chercheurs espèrent que cet avertissement pourra aider la population à prendre conscience de l'impact global de la crise climatique, et donc de la nécessité de la combattre en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

"Le changement climatique dans l'Arctique n'est pas seulement quelque chose à déplorer pour les ours polaires", martèle Mathew Barlow. "Cela peut vraiment vous affecter, vous."

polaire
"Le changement climatique dans l'Arctique n'est pas seulement quelque chose à déplorer pour les ours polaires". BJ KIRSCHHOFFER / POLAR BEARS INTERNATIONAL / AFP.

 


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.